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Réseau des Bretons de l'Etranger - Page 49

  • Les Etats-Unis veulent bannir la titrisation

     

    La titrisation est un des mécanismes à l'origine de la crise. (MAXPPP)

    Plus question que les banques séparent totalement le risque du prêt qu'elle émet. Obama devrait annoncer cette réforme mardi.

    Les fuites se succèdent dans la presse autour de la réforme de la régulation financière que Barack Obama doit annoncer mardi. Après les révélations du Wall Street Journal lundi, le Financial Times révèle que le président américain devrait s'attaquer au mécanisme de la titrisation, une des causes de la crise actuelle des "subprimes".

    Les Etats-Unis devraient instaurer une nouvelle règle financière interdisant à une institution de totalement évacuer grâce à la titrisation le risque relatif à un prêt qu'elle émet, affirmait lundi soir le quotidien britannique sur son site internet. Cette règle forcerait "les prêteurs à retenir au moins 5% du risque de crédit des prêts qui sont titrisés", a indiqué le quotidien des affaires, qui ne cite pas sa source.

    Risque excessif

    La titrisation est une technique qui consiste à transformer des créances (prêts) en actifs financiers revendus à des investisseurs, permettant de répartir les risques du crédit sur le marché. La facilité à vendre ces actifs lors des années d'explosion du crédit qui ont mené à la crise financière est considérée comme l'une des origines d'une prise de risque excessive, qui avait amené les banques à prêter à des emprunteurs non fiables.

    La crise du crédit en animation:

    The Crisis of Credit Visualized from Jonathan Jarvis on Vimeo.

    Depuis le début de la crise financière, ce marché de la titrisation s'est toutefois effondré, contribuant au recul du volume de prêts aux Etats-Unis. "Le Trésor espère que son plan va contribuer à ramener ces marchés vers une forme plus stable en améliorant la transparence et en modifiant ses avantages", d'après le FT.

    Les prêteurs se verraient ainsi imposer des normes harmonisant la conception de ces actifs issus de la titrisation, pour qu'ils puissent s'échanger sur un marché ouvert.

    Washington compte également interdire de comptabiliser immédiatement l'ensemble des bénéfices tirés de la vente des titres adossés à un prêt. Il veut contraindre les agences d'évaluation financière à adopter pour ces actifs une échelle de notation différente de celle des obligations classiques, affirme le quotidien.

    G. G. avec AFP

  • La leçon d'économie

    Économie, économie, économie. Il n'y a rien de tel qu'une crise pour forcer les esprits à se concentrer sur l'essentiel et à mettre de l'eau dans leur vin idéologique.

    Il y a seulement dix mois, tout aide financière au secteur bancaire ou automobile était rejetée. Ce n'était pas au gouvernement de choisir «les gagnants ou les perdants». Les Libéraux n'étaient pas partisan des «cataplasmes» économiques et la réduction du fardeau fiscal des entreprises était la meilleure façon de les aider à rester en bonne santé.

    Les Libéraux ne niaient pas la possibilité d'un ralentissement économique, mais défendaient avec acharnement son approche habituelle, accusant leurs adversaires d'offrir la recette parfaite pour une récession et un retour des déficits.

    Quelques mois ont passé, marqués par une crise financière sans précédent, une chute du prix du pétrole, un dollar à la valeur changeante, un ralentissement économique et une industrie automobile au bord du gouffre, et tout a soudainement changé.

    Pourquoi les Libéraux aujourd'hui n'osent-ils pas dire à leurs militants qu'ils ne peuvent s'en tenir à une approche idéologique en ces temps difficiles, un avertissement d'autant plus important que la future mise à jour économique ne peut voir le jour sans une aide à certains secteurs industriels, des dépenses dans les infrastructures pour stimuler l'économie et peut-être même un déficit. Le genre de politiques qui, du temps passé des Libéraux, auraient été qualifiées d'hérésie.

    Nombreux sont ceux parmi les Libéraux à être économistes de formation, mais l'économie, comme la science politique, est affaire d'écoles de pensée et même de chapelles. Comme les partis auxquels ils ont appartenu, les Libéraux ont toujours en fait adhéré à l'école de pensée néolibérale, tenante d'une fiscalité minimaliste, d'une réglementation allégée, d'un État non interventionniste et aux moyens limités. Au marché d'exercer sa force régulatrice sans entraves étatiques.

    Cette philosophie était aussi celle des républicains aux Etats Unis et a connu son apogée et sa subite déconfiture sous George W. Bush, avec la crise financière provoquée par un marché immobilier rendu fou et dépourvu de balises suffisantes. Le reste de l'économie a subi les contrecoups de la crise du crédit qui s'en est suivie et, aujourd'hui, toute la planète en paie le prix.

    Et que proposent maintenant les apôtres de l'approche néolibérale quand ils se retrouvent entourés de leurs homologues du G20? Que l'État se transforme en nouvelle providence pour le salut du marché. Il est maintenant accepté que l'État intervienne au moyen de politiques budgétaires capables de stimuler l'économie, de stabiliser les marchés financiers et de rétablir le crédit, quitte à afficher des déficits ponctuels. C'est l'économiste John Maynard Keynes qui doit rire dans sa barbe, lui qui a toujours préconisé ce genre d'approche, au point de devenir la bête noire, sinon la tête de Turc, des économistes conservateurs et libertariens.

    Ce n'est pas pour dire que Keynes détenait la vérité. L'erreur serait plutôt de rejeter en bloc ses remèdes, sans égard aux circonstances, ce qui est arrivé trop souvent. L'erreur serait identique s'il s'agissait de balayer du revers de la main tout ce que son adversaire idéologique, l'économiste Milton Friedman, a préconisé, ce qui s'est produit aussi.

    Le vent semble toutefois tourner, comme si les dogmes étaient solubles dans les eaux troubles de la crise. Le rêve d'un État réduit à sa plus petite expression n'a plus la cote. L'idéologie qui animait néo libéraux et Libertariens a fait place à un pragmatisme commandé par la survie.

    Il est désolant qu'il ait fallu en arriver là pour que les néo Libéraux modèrent leurs ardeurs. Il faut admettre cependant qu'ils ne sont pas les seuls à avoir besoin de se heurter à un mur pour ouvrir les yeux. Leur aveuglement idéologique aura retardé la mise en place de solutions qui, mises en oeuvre à temps, auraient peut-être atténué l'impact négatif de ces crises sur les services, le gagne-pain et les épargnes de millions de citoyens. Voilà ce qui est le plus triste.

    On peut dire que mieux vaut tard que jamais. Mais s'il fallait faire un plaidoyer contre la rigidité idéologique, on ne pourrait trouver meilleur cas d'espèce que la crise actuelle. En fait, les Libéraux de l'UMP, autrement dénommés "Réformateurs" ont généralement bien tiré leur épingle du jeu car ils se tiennent au centre de l'échiquier avec des politiques plus pragmatiques qu'idéologiques.

    La réalité électorale nous donne raison, bien sûr, mais aussi celle dure et cruelle d'une économie qui tangue, de travailleurs, de retraités, de familles qui s'inquiètent de l'avenir et qui se tournent vers leurs élus et leur gouvernement pour leur venir en aide.

    L'État a un rôle légitime à jouer, sans que cela exige une explosion de sa taille. Les citoyens s'y attendent quasiment d'instinct. Si, cependant, on le réduit comme peau de chagrin sous prétexte que les choses vont bien, on court le risque qu'il n'ait plus la capacité d'agir quand elles tournent mal.

    Espérons que les néo libéraux conservateurs et Libertariens retiendront la leçon au-delà de cette crise.

     

    Claude Guillemain

    Membre du Cercle Nantais des Réformateurs

  • Arrêtons le « Weimar planétaire » !


     

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    Brèves /
    Arrêtons le « Weimar planétaire » !
    9 juin 2009 - 15:53

     

    par Helga Zepp-LaRouche

     

     

    Source : http://www.solidariteetprogres.org/article5511.html

    9 juin 2009 (Nouvelle Solidarité) — Les avertissements adressés aux banques centrales par la chancelière Angela Merkel, les alertant contre le danger d’une politique inflationniste, ont provoqué – c’est le moins qu’on puisse dire – l’irritation, autant chez leurs gouverneurs que parmi les économistes et la presse financière.

    On voit bien que dans ces milieux, les nerfs sont à fleur de peau, car tout le monde est parfaitement conscient que ces bulles spéculatives gigantesques, que les banques centrales tentent de protéger en faisant tourner la planche à billets, ne peuvent perdurer qu’en se gonflant toujours plus, quelles qu’en soient les conséquences pour l’économie réelle.

    Pour sa part, le quotidien économique italien Il Sole 24 Ore donne raison à Mme Merkel. Ainsi, nos mises en garde contre le risque d’une hyperinflation galopante, provoquée par les énormes quantités d’argent englouties dans les « plans de sauvetage bancaire », trouvent un écho dans la presse, comme en témoigne l’article paru il y a trois semaines dans l’hebdomadaire allemand Focus.

    Notons également l’intervention de Jacques Attali le 26 janvier à Paris, devant le Forum international économique et financier (FIEF), où il évoqua le danger d’une hyperinflation semblable à celle de l’Allemagne de Weimar en 1923, mais cette fois-ci à l’échelle « planétaire ».

    Aux Etats-Unis, souligna-t-il, la dette totale, public et privé confondus, représentait en janvier 2009, 500 % du PIB, soit 54 000 milliards de dollars. Ainsi, « le scénario du pire est vraisemblable, celui d’une grave dépression et d’une inflation importante. Je le dis comme je le pense : le monde n’est pas loin de s’engager sur le chemin d’un Weimar planétaire ».

    En l’état actuel des choses, il existe effectivement un énorme danger qu’on en arrive là car, d’une part, les gouvernements n’ont pas voulu examiner les origines de la crise, et d’autre part, ils ne sont pas prêts à renoncer aux « instruments financiers novateurs » [LBO, dérivés, titrisations, etc.], qui sont en partie à l’origine de la crise. Ainsi, Günther Bräunig, membre du conseil de la Banque de reconstruction allemande (KfW), a déclaré lors d’une conférence sur la finance à Francfort, que le marché des « titrisations » allait repartir bientôt. Et les banques recommencent à offrir des titrisations, c’est-à-dire la vente d’obligations de crédit ou des risques qui leur sont liés, tout en faisant miroiter de fortes rémunérations, qui ne sont offertes que sur les marchés à très haut risque.

    La Bundesbank, pour sa part, vient à nouveau de corriger à la baisse son pronostic pour le produit intérieur brut (PIB) allemand de cette année, qui devrait reculer de 6,2 %, soit bien plus que prévu. Par conséquent, les recettes fiscales sont à revoir à la baisse, avec toutes les difficultés que cela provoquera pour les villes et communes. Aux Etats-Unis, la Conférence nationale des élus des Etats vient de publier un rapport constatant la contraction alarmante de l’assiette fiscale des communes, et encore n’est-ce que le début.

    En réalité, de nombreux pays sont déjà insolvables. En Allemagne, au-delà des communes, 1164 entreprises ont déjà été contraintes à faire appel à l’aide publique. La liste des dépôts de bilan s’allonge de jour en jour, y compris celui d’enseignes prestigieuses. La compagnie aérienne British Airways, par exemple, a annoncé la suppression de son fonds de pension interne pour 100 000 employés.

    Ils ont dilapidé des fortunes au casino et on leur demande de recommencer ?

    Que penser alors des déclarations de nos hommes politiques et experts, notamment du ministre allemand de l’Economie Karl-Theodor Guttenberg, qui annoncent la fin de la crise pour l’automne ? Serait-ce parce que l’automne commence après les élections générales du 27 septembre ? Comment se fait-il que le directeur de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, voie des « pousses vertes » pointer sur les marchés ? Peut-être parce que les exportations japonaises en mai n’ont reculé « que » de 40 %, contre 50 % en janvier ?

    Le problème avec eux tous, y compris le ministre des Finances Steinbrück, c’est qu’ils n’ont pas vu venir la crise, qui les a pris par surprise. Pire encore, elle ne les a nullement poussés à remettre en question leurs critères de jugement. Certes, le quotidien économique Handelsblatt écrivait en janvier qu’après un accident d’avion, on fait toujours appel à des enquêteurs extérieurs pour déterminer le plus précisément possible le déroulement de l’accident, y compris en reconstituant laborieusement, pièce par pièce, les débris, car on doit connaître les causes du crash si l’on veut éviter des accidents similaires à l’avenir.

    Or, dans un véritable théâtre de l’absurde, ce sont quatre économistes de la Réserve fédérale qui ont été chargés de mener l’enquête aux Etats-Unis. Ils en sont venus à la conclusion ridicule que les banques, les agences de notation et les acheteurs n’avaient pas remarqué que la qualité des crédits immobiliers sur le marché américain s’était globalement dégradée. Pourtant, si l’on invite un bouc à s’occuper du jardin, il va tout naturellement dévorer les légumes !

    Quant au Financial Times Deutschland, il a eu raison – une fois n’est pas coutume – d’écrire que nous nous trouvons dans la pire crise de l’humanité. De ce fait, le monde des économistes devrait avouer que la pensée économique dominante est un échec flagrant. Sa faillite est aussi manifeste que celle du système financier dans son ensemble. La grande majorité des économistes est incapable de comprendre les causes de la crise actuelle, pour les mêmes raisons qu’un représentant de commerce saurait difficilement expliquer pourquoi les prévisions météorologiques ont été fausses, ou qu’un programmeur sait rarement comment mener à bien une opération de pontage. Ils se trompent de méthode.

    Il est vrai qu’un bon nombre d’entre eux ne veulent pas connaître la vérité et préfèrent répandre des contre-vérités. C’est ainsi qu’une commission d’enquête du Bundestag vient de découvrir que Jörg Asmussen, le secrétaire d’Etat au ministère des Finances, qui a toujours prétendu n’avoir été mis au courant des difficultés de la banque Hypo Real Estate qu’en septembre 2008, en avait, en fait, été informé dès février-mars de cette année.

    Aujourd’hui, ce M. Asmussen fait partie des cinq membres de la commission qui décide, tout à fait indépendamment du Bundestag, qui va pouvoir bénéficier des ressources (480 milliards d’euros) du plan de sauvetage des banques. En outre, il s’occupe de mettre sur pied, pour le compte de l’UE, une autorité de surveillance (Watch Dog Institute) des marchés financiers.

    Cet effondrement économique et financier se poursuivra tant qu’on fera l’impasse sur une procédure de mise en redressement judiciaire ordonnée, éliminant les « instruments financiers novateurs », rejetant tous les axiomes de la mondialisation et refondant l’économie sur le progrès scientifique et technologique et la défense de l’intérêt général. C’est désormais aux citoyens de créer une véritable alternative politique et de sanctionner par leur vote tous ceux qui les ont systématiquement trompés.