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  • Mahomet avait-il une vision déformée du Coran ?

    Chansay Willmote

    Philippe Chansay Wilmotte

    Par Philippe Chansay Wilmotte, avocat au Barreau de Bruxelles, Président de Valeurs libérales citoyennes.

    La moindre des choses, lorsque l’on se pique de lutter contre le terrorisme, c’est d’identifier ce qui l’inspire : quasiment toujours l’islam actuellement.

    Appelons un chat, un chat : c’est du terrorisme musulman, pas « islamiste ».

    Suite à ma réaction contestant son évocation édulcorée du Coran, le dédouanant du terrorisme, No Terror m’a proposé d’ouvrir publiquement la discussion à ce sujet ; ce mérite lui revient. Voici !

    À l’époque de la guerre froide, nul n’y aurait admis un communiste

    En débattre est positif, car le préjugé du prétendu « islam modéré » entrave l’analyse. Or, il est capital pour la préservation de la démocratie d’appréhender vraiment la réalité. De plus, c’est par cette fiction que se développe l’entrisme islamique, notamment dans les arcanes judiciaires ou les services de sécurité jusqu’au secteur de la Défense. À l’époque de la guerre froide, nul n’y aurait admis un communiste ; fût-t-il non militant ou se targuant d’être épris de paix, d’amour et de tolérance selon la formule lénifiante consacrée. Aujourd’hui, l’étiquette religieuse ouvre ces portes-là à des mahométans en dépit de la dimension musulmane du terrorisme.

    REQUALIFICATION APRÈS COUP

    No Terror a une action indéniablement utile, cela mérite d’être reconnu d’emblée, mais le fait que ce CENTRE EUROPÉEN D’INFORMATION SUR LE TERRORISME si actif ait cru judicieux de se plier à la doxa induisant la désinformation classique, est préoccupant.

    Croire qu’il serait stratégiquement judicieux d’enjoliver la doctrine qui alimente l’hostilité, c’est devenir de facto un vecteur de taqqyia en faveur de la cinquième colonne musulmane.

    Les djihadistes partis d’Europe en Syrie, par exemple, provenaient tous de communautés mahométanes dites modérées ; c’est après coup que la propagande politiquement correcte les requalifie en salafistes ou pudiquement en radicaux. L’essentiel est donc de considérer la portée idéologique belliqueuse de l’islam en leur endoctrinement dès la prime enfance.

    Rappelons le propos en cause, car No Terror ainsi interpellé y substitue maintenant un autre pour asseoir une justification décalée de la sorte en me répondant a posteriori par cette pétition de principe : « Nous pensons simplement que c’est une erreur de viser une religion dans son ensemble et de porter des jugements de valeur ».

    Tel n’était pas le texte initial.

    C’est à l’affirmation que les djihadistes auraient, eux, une « vision déformée du Coran » que j’avais réagi. Autrement dit, No Terror avait de cette façon, sans doute en toute bonne foi, propagé la rengaine fallacieuse du prétendu « vrai islam » qui serait modéré. Or, précisément, c’était là un jugement de valeur qu’avait porté No Terror en exonérant l’islam du terrorisme.

    Qui plus est, cette volonté est délibérée puisque, sur son site, à la rubrique « Qui sommes nous? », ce CENTRE EUROPÉEN D’INFORMATION SUR LE TERRORISME porte encore un jugement d’ordre religieux : « DAESH ne doit pas être perçu comme une organisation religieuse mais bien comme une sorte de secte manipulée pour être le bras armé des salafistes et des wahabistes d’Arabie Saoudite ».

    Voilà une position qui devrait ravir les ayatollahs de Téhéran …

    Et No Terror d’ajouter suite à mon grief : « Qui sommes-nous pour dire quelle religion est la vraie, la bonne et la seule ? ».

    Alors, pourquoi s’aviser de déclarer ce qui serait le « vrai islam » ou une « vision déformée du Coran ». Un procédé à sens unique ?

    De surcroît, la question n’est pas là. Peu importe que tel ou tel quidam se laisse abuser par la mystification que constitue Allah ou qu’il croie plutôt à une divinité quelconque, voire même à n’importe quoi, un oignon ou une fraise des bois. L’islam pose problème parce que dans une société démocratique, aucune conviction religieuse ou philosophique ne peut habiliter quiconque à s’affranchir de la Loi. C’est justement par la Loi que sont établies les valeurs fondamentales que traduisent les droits de l’Homme. Pour ce motif, il est fondé de rejeter l’islam in globo en le privant de son statut de religion officielle, relativement récent.

    MODÉRATION POST MORTEM

    La démocratie, ce n’est pas d’invoquer la liberté à des fins liberticides

    Tordons le coup à une autre idée reçue : la démocratie, ce n’est pas s’autoriser aux pires outrances en invoquant paradoxalement la liberté à des fins liberticides.

    Concevrait-on qu’un groupe nazi se prévale de la Convention européenne des Droits de l’Homme pour exiger que l’autorité publique lui prête son concours afin de rendre hommage à Hitler ou au Troisième Reich ? Non, évidemment !

    Mais alors, à quel titre le sanguinaire potentat bédouin qu’était Mahomet, coupable avant la lettre de plusieurs crimes contre l’humanité, outre des crimes de guerre (s’agissant d’actes présentés comme de hauts faits d’armes par la Sira), serait-il digne de considération au sein de notre société ?

    C’est tout le sens de l’art.17 de ce traité européen essentiel à la démocratie : il prohibe catégoriquement toute protection à une activité ou un acte visant la destruction ou la limitation des droits ou libertés. Le modèle mahométan est foncièrement liberticide et ségrégationniste. C’est incompatible !

    L’islam jouit cependant d’une reconnaissance indue depuis le chantage pétrolier de 1973

    L’islam jouit cependant d’une reconnaissance indue depuis le chantage pétrolier de 1973, à l’instigation de l’État islamique d’Arabie saoudite. Auparavant, l’islam n’avait pas un tel statut. Et l’islam nuira moins en Europe quand ce statut y aura été abrogé.

    Le moment est venu de fermer cette parenthèse néfaste.

    Soulignons qu’est réversible le slogan des fellagas opposés aux Français d’Algérie: « La valise ou le cercueil »

    Les violences de plus en plus fréquentes et l’incessante surenchère musulmane contraindront les plus récalcitrants des relativistes à réformer les législations (lois, règlements, etc.) pour endiguer le processus, sinon ce sera la guerre civile. Les patriotes mettront un terme aux velléités de colonisation islamique de l’Europe, et soulignons qu’est réversible le slogan des fellagas opposés aux Français d’Algérie: « La valise ou le cercueil ». Mais c’est un autre débat.

    En tout état de cause, l’art.17 de la Convention européenne des Droits de l’Homme prévaut sur toute autre norme européenne ou nationale. Ne négligeons pas cet important garde-fou si nous voulons préserver la paix sur notre territoire.

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    DJIHÂD CONTRE DJIHÂD

    Les différences que No Terror relève, et qui sont réelles, ne justifient pas le manichéisme dont est empreinte l’idée que sous prétexte que tel musulman combat tel autre, il serait lui-même en phase avec nos valeurs. Significativement, No Terror évoque des antagonismes entre musulmans, et non pas une référence à de telles valeurs : « Les Chiites, les Alawites sont aussi des Musulmans et sont pourtant aujourd’hui à l’avant-garde du combat anti-djihadiste. Rappelons que dans les zones tenues par DAESH/État islamique, il peut arriver que les djihadistes laissent partir les chrétiens qui s’enfuient et qui paient… Mais ils tueront à coup sûr, toute personne de confession chiite ou alawite ».

    L’on croirait lire un communiqué de la chancellerie iranienne.

    Manifestement malgré lui, le CENTRE EUROPÉEN D’INFORMATION SUR LE TERRORISME apporte la parfaite démonstration de l’absurdité de la démarche manichéenne en ce domaine. Et pour preuve : là où il croit voir « l’avant-garde du combat anti-djihadiste », se trouvent… les commanditaires de longue date d’autres groupes terroristes islamiques tels que le Hezbollah soutenu par l’Iran.

    Le Hezbollah opposé au djihad et donc estampillé modéré, c’est nouveau

    Pour un CENTRE EUROPÉEN D’INFORMATION SUR LE TERRORISME, c’est assez interpellant. Le Hezbollah opposé au djihad et donc estampillé modéré, c’est nouveau.

    Et ses quelques exemples sont tous aussi spécieux ; parmi eux, le poncif du nombre de victimes musulmanes, souvent avancé pour alimenter le manichéisme occidental.

    Se faire tuer par des djihadistes vaudrait ipso facto le label de modéré

    À y croire, se faire tuer par des djihadistes vaudrait ipso facto le label de modération. Quand les S.S. ont massacré les S.A. lors de la nuit des longs couteaux, cela n’a pas fait de ces derniers des résistants anti-nazis.

    Ce procédé de requalification post mortem est intellectuellement insensé.

    La réalité, c’est une tradition millénaire de massacres entre musulmans

    La réalité, c’est une tradition millénaire de massacres entre musulmans ; les morts n’en étaient pas moins totalitaristes de leur vivant. Les djihâds s’opposent. Les uns et les autres adeptes de la secte de Mahomet s’entretuent allègrement, depuis une quinzaine de siècles ; rêvant de vierges et d’éphèbes en récompense de leurs djihâds respectifs et de leurs haines réciproques.

    SURENCHÈRE MUSULMANE

    Quant aux communautés mahométanes immigrées en Europe, réputées modérées aux dires des propagandistes du politiquement correct, faut-il rappeler qu’au fur et à mesure de leur croissance, la surenchère prend systématiquement de l’ampleur : sondages révélant l’espoir d’instauration de la charia, antisemitisme, développement de pratiques halal (une application de la charia), pratique du « plus beau des mariages » (mariage consanguin), port du voile ou d’autres accoutrements religieusement connotés, ségrégation dans les piscines publiques, etc. ?

    L’on observera aussi leur perméabilité envers le pire. Majoritairement malékites en France et en Belgique, par exemple, elles fournissent néanmoins en djihadistes les salafistes de l’État islamique.

    Le fait est là : des prétendus modérés génèrent le soutien aux prétendus islamistes. Ils sont musulmans, ni modérés ni islamistes, solidaires au moins tacitement en cette hostilité.

    Tirons les enseignements de l’Histoire.

    Les différentes formes d’islam ont un fond commun intolérable ; un modèle djihadiste : Mahomet, meurtrier communément vénéré

    Songeons à un précédent totalitariste mieux connu en Occident : il y avait des différends analogues entre communistes, et ils se sont aussi entre-tués, mais il aurait été hasardeux de voir, en ceux qui furent défaits, des modérés ou a fortiori des capitalistes. Tout comme les différentes formes de communisme, les différentes formes d’islam ont un fond commun intolérable ; à commencer par un modèle djihadiste : Mahomet, meurtrier communément vénéré sans aucun recul historique.

    Il ne s’agit pas de mettre tous les musulmans « dans le même sac », procès d’intention que m’impute No Terror, mais d’être conscient de l’existence de ce fond commun incompatible avec les valeurs qui constituent le socle de notre société démocratique. Les communistes n’étaient pas non plus à mettre tous dans le même sac, et Staline n’était pas Pol-Pot, Mao n’était pas Kim Il-Sung. Toutefois, aucun d’eux n’était un modèle compatible avec nos valeurs.

    Aux yeux des mahométans, Mahomet, qui était un djihadiste, incarne ce que signifie le Coran

    Or, Mahomet, autre criminel de l’Histoire, est encore actuellement le modèle commun à toutes les obédiences musulmanes. Mahomet tuait et faisait tuer ; il était un djihadiste. Par conséquent, il est vain de se bercer d’illusions avec des balivernes de style « vision déformée du Coran ». Aux yeux des mahométans, Mahomet incarne ce que signifie le Coran. Afficher une attitude No Terror en véhiculant la doxa fallacieuse qualifiant de modéré ce qui génère la quasi totalité du terrorisme actuel, l’islam en l’occurrence, c’est, au minimum minimorum, une coupable inconséquence.

    La résistance démocratique en faveur de la préservation de nos libertés fondamentales rend souhaitable la contribution de tous, y compris celle de No Terror dénonçant, avec une remarquable constance, la barbarie de l’État islamique, mais gardons-nous du relativisme qui sous-tend l’illusion qu’une religion vaudrait l’autre et se traduirait nécessairement par un idéal de fraternité.

    L’islam n’est pas une religion comme les autres

    Si Adolf Hitler avait prétendu que Mein Kampf lui avait été dicté par l’Ange Gabriel, aurait-il fallu y voir un message divin de fraternité, un culte à respecter ? Poser la question, c’est y répondre.

    L’islam n’est pas une religion comme les autres, et ce n’est pas par hasard que tant de violences en découlent si souvent. Sachons-le !

    Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Philippe Chansay Wilmotte pour Dreuz.info.

    (No Terror: http://www.noterror.eu/fr/ ouvert-au-debat/)

     
  • Le libéralisme est-il de gauche ?

    Le Monde.fr | 29.09.2015 à 15h55

    Liberalisme-pour-les-nuls---Besot.jpg

     

    Affirmant appartenir au « camp du progrès », le ministre de l’économie Emmanuel Macron continue de défendre son positionnement « social-libéral » sur les 35 heures ou le statut des fonctionnaires. Mais la question demeure, le libéralisme est-il une valeur de gauche ou de droite ? Les réponses de Liêm Hoang Ngoc, ancien député au Parlement européen, fondateur de la Nouvelle Gauche Socialiste et de Guy Sorman, écrivain, auteur de La solution libérale (1984)

     

    Par Guy Sorman : « Le libéralisme est évidemment de gauche et l’a toujours été, à condition que l’on s’entende sur le sens des mots plutôt que de balancer des slogans. Le libéralisme tout d’abord : ce n’est pas une idéologie, ni un modèle déposé, mais une méthode expérimentale au service d’une ambition. Cette ambition et conviction est qu’il est possible de vivre civilement en société, bien que nous soyons tous différents et que, dans cette société perfectible, chacun devrait pouvoir s’épanouir au mieux de ses capacités en disposant du plus vaste choix possible, qu’il s’agisse de sa vie publique ou privée. Parvenir à cette liberté de choix exige une réflexion sur les institutions. Etre libéral n’exige pas de se dresser contre l’Etat mais contre ses dérives bureaucratiques, voire totalitaires. De tradition, les libéraux sont favorables à la démocratie locale, parce qu’elle s’exerce sous le contrôle rapproché des citoyens ; l’Etat central inquiète quand il devient opaque. Etat nécessaire, mais qu’il convient de superviser pour que chacun prospère. Prospérité privée et publique : les libéraux - qui ne sont pas un parti, mais une fédération d’activistes francs-tireurs - sont favorables au libre choix de leur conjoint, homosexuel ou pas, de leur consommation de substances illicites ou pas, et de migrer quels qu’en soient les motifs. En économie, à quoi l’on tente de réduire le libéralisme, nous sommes favorables à l’économie de marché, quand elle permet aux entrepreneurs d’innover. Nous sommes contre le capitalisme s’il consacre le règne des monopoles, publics ou privés.

    Le libéralisme, ainsi défini, est-il de gauche ? Oui, si l’on considère qu’être de gauche est un pari sur la perfectibilité de la société et l’acceptation de sa diversité : les libéraux sont des progressistes. Si la gauche est le placage forcé d’une Idée, totalitaire, sur la société qui n’en veut pas, le libéralisme n’est pas de gauche. Si la gauche est une posture prétentieuse qui rejette comme ennemis de classe, tous ceux qui n’adhèrent pas à l’Idée et au Pouvoir du moment, le libéralisme n’est pas de gauche.

     

    Quand la gauche n’est plus capable d’autocritique, le libéralisme dont l’autocritique est l’essence, n’est plus de gauche. Le libéralisme est de gauche quand la gauche est à gauche, c’est-à-dire progressiste mais non doctrinaire et modeste. Le libéralisme est modeste ou il n’est pas ».

     

    Par Liêm Hoang Ngoc : « Les « libéraux de gauche » se parent du costume réformiste social-démocrate pour travestir leur adhésion aux idées les plus conservatrices. L’horizon de la social-démocratie est le socialisme, alors que celui du libéralisme reste le capitalisme. La stratégie réformiste consiste à construire les rapports de force nécessaires pour progresser, dans le cadre de la démocratie sociale, vers le contrôle collectif de la production et de la redistribution des richesses. L’horizon du libéralisme, même affublé du préfixe social, reste le contrôle par l’actionnaire du surplus, que la « politique de l’offre » cherche à maximiser. Ces marges augmentent de surcroît à mesure que les « réformes structurelles » du marché du travail affaiblissent le pouvoir de négociation des salariés. Le principe d’équité, qui se distingue de l’égalité, prétend placer les pauvres sur la même ligne de départ que les riches avant que la compétition, nécessairement porteuse d’inégalités, ne s’engage. L’adage populaire « Tous les mêmes, à quoi bon aller voter ?! » n’est alors pas sans fondements, tandis que la tentation d’un gouvernement de technocrates germe dans l’esprit de ceux des libéraux qui méprisent le suffrage universel. Dans la zone euro, l’ordo-libéralisme s’est d’ores et déjà insinué dans les traités, directives, règlements, ainsi que dans les mémorandums de la Troïka. Il interdit désormais toute autre politique, comme l’expérimente amèrement Alexis Tsipras en Grèce ».


    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/09/29/le-liberalisme-est-il-de-gauche_4776971_3232.html#OPaP8RAco99ggzXt.99

  • Le libéralisme est-il de gauche ?

    Le Monde.fr | 29.09.2015 à 15h55

    Liberalisme-pour-les-nuls---Besot.jpg

     

    Affirmant appartenir au « camp du progrès », le ministre de l’économie Emmanuel Macron continue de défendre son positionnement « social-libéral » sur les 35 heures ou le statut des fonctionnaires. Mais la question demeure, le libéralisme est-il une valeur de gauche ou de droite ? Les réponses de Liêm Hoang Ngoc, ancien député au Parlement européen, fondateur de la Nouvelle Gauche Socialiste et de Guy Sorman, écrivain, auteur de La solution libérale (1984)

     

    Par Guy Sorman : « Le libéralisme est évidemment de gauche et l’a toujours été, à condition que l’on s’entende sur le sens des mots plutôt que de balancer des slogans. Le libéralisme tout d’abord : ce n’est pas une idéologie, ni un modèle déposé, mais une méthode expérimentale au service d’une ambition. Cette ambition et conviction est qu’il est possible de vivre civilement en société, bien que nous soyons tous différents et que, dans cette société perfectible, chacun devrait pouvoir s’épanouir au mieux de ses capacités en disposant du plus vaste choix possible, qu’il s’agisse de sa vie publique ou privée. Parvenir à cette liberté de choix exige une réflexion sur les institutions. Etre libéral n’exige pas de se dresser contre l’Etat mais contre ses dérives bureaucratiques, voire totalitaires. De tradition, les libéraux sont favorables à la démocratie locale, parce qu’elle s’exerce sous le contrôle rapproché des citoyens ; l’Etat central inquiète quand il devient opaque. Etat nécessaire, mais qu’il convient de superviser pour que chacun prospère. Prospérité privée et publique : les libéraux - qui ne sont pas un parti, mais une fédération d’activistes francs-tireurs - sont favorables au libre choix de leur conjoint, homosexuel ou pas, de leur consommation de substances illicites ou pas, et de migrer quels qu’en soient les motifs. En économie, à quoi l’on tente de réduire le libéralisme, nous sommes favorables à l’économie de marché, quand elle permet aux entrepreneurs d’innover. Nous sommes contre le capitalisme s’il consacre le règne des monopoles, publics ou privés.

    Le libéralisme, ainsi défini, est-il de gauche ? Oui, si l’on considère qu’être de gauche est un pari sur la perfectibilité de la société et l’acceptation de sa diversité : les libéraux sont des progressistes. Si la gauche est le placage forcé d’une Idée, totalitaire, sur la société qui n’en veut pas, le libéralisme n’est pas de gauche. Si la gauche est une posture prétentieuse qui rejette comme ennemis de classe, tous ceux qui n’adhèrent pas à l’Idée et au Pouvoir du moment, le libéralisme n’est pas de gauche.

     

    Quand la gauche n’est plus capable d’autocritique, le libéralisme dont l’autocritique est l’essence, n’est plus de gauche. Le libéralisme est de gauche quand la gauche est à gauche, c’est-à-dire progressiste mais non doctrinaire et modeste. Le libéralisme est modeste ou il n’est pas ».

     

    Par Liêm Hoang Ngoc : « Les « libéraux de gauche » se parent du costume réformiste social-démocrate pour travestir leur adhésion aux idées les plus conservatrices. L’horizon de la social-démocratie est le socialisme, alors que celui du libéralisme reste le capitalisme. La stratégie réformiste consiste à construire les rapports de force nécessaires pour progresser, dans le cadre de la démocratie sociale, vers le contrôle collectif de la production et de la redistribution des richesses. L’horizon du libéralisme, même affublé du préfixe social, reste le contrôle par l’actionnaire du surplus, que la « politique de l’offre » cherche à maximiser. Ces marges augmentent de surcroît à mesure que les « réformes structurelles » du marché du travail affaiblissent le pouvoir de négociation des salariés. Le principe d’équité, qui se distingue de l’égalité, prétend placer les pauvres sur la même ligne de départ que les riches avant que la compétition, nécessairement porteuse d’inégalités, ne s’engage. L’adage populaire « Tous les mêmes, à quoi bon aller voter ?! » n’est alors pas sans fondements, tandis que la tentation d’un gouvernement de technocrates germe dans l’esprit de ceux des libéraux qui méprisent le suffrage universel. Dans la zone euro, l’ordo-libéralisme s’est d’ores et déjà insinué dans les traités, directives, règlements, ainsi que dans les mémorandums de la Troïka. Il interdit désormais toute autre politique, comme l’expérimente amèrement Alexis Tsipras en Grèce ».


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