Plus question que les banques séparent totalement le risque du prêt qu'elle émet. Obama devrait annoncer cette réforme mardi.
Les fuites se succèdent dans la presse autour de la réforme de la régulation financière que Barack Obama doit annoncer mardi. Après les révélations du Wall Street Journal lundi, le Financial Times révèle que le président américain devrait s'attaquer au mécanisme de la titrisation, une des causes de la crise actuelle des "subprimes".
Les Etats-Unis devraient instaurer une nouvelle règle financière interdisant à une institution de totalement évacuer grâce à la titrisation le risque relatif à un prêt qu'elle émet, affirmait lundi soir le quotidien britannique sur son site internet. Cette règle forcerait "les prêteurs à retenir au moins 5% du risque de crédit des prêts qui sont titrisés", a indiqué le quotidien des affaires, qui ne cite pas sa source.
Risque excessif
La titrisation est une technique qui consiste à transformer des créances (prêts) en actifs financiers revendus à des investisseurs, permettant de répartir les risques du crédit sur le marché. La facilité à vendre ces actifs lors des années d'explosion du crédit qui ont mené à la crise financière est considérée comme l'une des origines d'une prise de risque excessive, qui avait amené les banques à prêter à des emprunteurs non fiables.
La crise du crédit en animation:
The Crisis of Credit Visualized from Jonathan Jarvis on Vimeo.
Depuis le début de la crise financière, ce marché de la titrisation s'est toutefois effondré, contribuant au recul du volume de prêts aux Etats-Unis. "Le Trésor espère que son plan va contribuer à ramener ces marchés vers une forme plus stable en améliorant la transparence et en modifiant ses avantages", d'après le FT.
Les prêteurs se verraient ainsi imposer des normes harmonisant la conception de ces actifs issus de la titrisation, pour qu'ils puissent s'échanger sur un marché ouvert.
Washington compte également interdire de comptabiliser immédiatement l'ensemble des bénéfices tirés de la vente des titres adossés à un prêt. Il veut contraindre les agences d'évaluation financière à adopter pour ces actifs une échelle de notation différente de celle des obligations classiques, affirme le quotidien.