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Blog - Page 8

  • La Grèce... et après ?



    Source:
    http://restonscorrect.20minutes-blogs.fr/archive/2010/04/29/la-grece-et-apres.html

    Pas besoin d’avoir fait bac plus douze en économie pour comprendre que la crise grecque se propage à la vitesse grand V. Ce n’est pas une tempête dans un verre d’ouzo c’est une tornade financière façon Xynthia, une éruption monétaire à la mode islandaise.

    La cause est parfaitement identifiée : la Grèce ne trouve plus personne ou presque pour financer des déficits publics aussi colossaux que récurrents qui devraient avoisiner 14 % de son PIB cette année.

    Comme les fourmis teutonnes rechignent à déverser éternellement leurs économies dans le tonneau des Danaïdes athéniennes, il est clair que les cigales helléniques vont devoir se serrer grave la ceinture question mezzés, brochettes et retsina.


    Les mêmes causes produisant généralement les mêmes effets, le Portugal, l’Espagne et peut être même l’Irlande seraient aussi dans la ligne de mire des bailleurs de fonds publics dont la philanthropie est nécessairement limitée.


    La question est alors de savoir si la douce France sera épargnée par l’épidémie, si notre (vraie) galette-saucisse quotidienne risque ou non de se muer en brouet bien spartiate. Pour ne rien vous cacher, « Restons Correct ! » est tout sauf optimiste sur ce sujet


    Surtout depuis que nous avons lu attentivement la rubrique « A quoi servent nos impôts » sur la lettre que monsieur Woerth a eu la gentillesse, avant de refiler le mistigri budgétaire au jeune Baroin, de joindre au formulaire de déclaration pré-remplie de nos maigres revenus annuels


    On y découvre en effet que les recettes fiscales escomptées par l’Etat pour l’année 2010 se montent à 270,5 milliards d’euros pour des dépenses budgétées de 419,7 milliards, soit un déficit de 149,2 milliards. Ce qui représente non seulement beaucoup d'argent mais aussi 35 % du budget.


    Quand on rentre dans le détail, on voit que la « charge de la dette », c'est-à-dire le paiement des agios, coûtera 43 milliard d’euros, soit plus de 50 % des sommes dépensées au titre de l’enseignement et de la recherche et à peine moins que le produit prévisible de l’impôt prélevé sur nos misérables revenus.


    Que, dans ces conditions, on trouve encore des gogos pour prêter à l’Etat à 3 % relève plus du miracle ou du mécénat financier que d’une saine analyse des risques de la part de monsieur Standard & Poor’s…


    Du coup, on comprend mieux pourquoi DSK ne se bolide pas pour annoncer sa candidature en 2012. Il préfère certainement attendre que la tempête s’estompe ou que Sarko fasse le sale boulot avant de se lancer dans la compétition électorale.


    On le comprend d’autant plus qu’il est probable qu’il soit amené à nous la jouer père la rigueur, d’ici peu et ès sa qualité de Chef du Service des Urgences Financières du FMI.


    Comme il paraît difficile de doubler, fut-ce progressivement, les impôts et les taxes pour stabiliser la situation, il est évident qu’on ne coupera pas à une diminution drastique des dépenses publiques.


    Si le plus tôt sera sans doute le mieux, il faut reconnaître que ça le ferait moyen pour porter les couleurs de la gôche unie aux prochaines présidentielles…

  • Nick Clegg ou le désir de changement

    Qui sont ces Libéraux-démocrates, qui ont mis sens dessus dessous la campagne électorale britannique en parvenant, un peu comme la princesse Diana, à cristalliser la contestation contre l'establishment alors qu'ils en sont les enfants ? Pour répondre à cette question, il faut d'abord dire qui sont leurs leaders, beaucoup plus visibles que leurs représentants dans les circonscriptions, très certainement faute de moyens, les Lib Dems ayant jusqu'à maintenant une image de « losers ».

    Le troisième parti du Royaume-Uni est dirigé par Nick Clegg. Ce fils de banquier, élevé dans la prestigieuse école privée Westminster puis à Cambridge, a d'incontestables talents d'orateur, qu'il va essayer d'utiliser ce soir lors du deuxième débat télévisé entre leaders de la démocratie britannique. Après des études tout à fait dignes des classes supérieures, il s'est lancé dans une carrière internationale en étudiant au College of Europe de Bruges, un vivier de fonctionnaires européens, puis en travaillant auprès du commissaire au Commerce Leon Brittan, avant de devenir lui-même député européen.

    Son profil a de quoi déplaire en Grande-Bretagne ; « Qu'y a-t-il de britannique en lui ? », demandait même le « Mail on Sunday », un dominical de droite. C'est pourquoi la présence à ses côtés de Vincent Cable, l'homme des affaires économiques, a été cruciale. Surnommé « Saint Vince », parce qu'il s'est taillé la réputation d'avoir prédit la crise financière, ce que beaucoup contestent, cet homme de cinquante-sept ans, de quatorze ans l'aîné de Clegg, est perçu comme un grand-oncle sage qui sait dire leur vérité aux banquiers.

    Du point de vue du positionnement politique, les Lib Dems sont encore considérés comme de centre gauche. Ses sympathisants veulent travailler avec les travaillistes, beaucoup plus qu'avec les tories. Ironiquement, alors que Nick Clegg est qualifié aujourd'hui, de façon un peu ridicule, d'homme le plus populaire depuis Winston Churchill, les Lib Dems sont issus de la fusion en 1988 du Parti social-démocrate, un parti formé en 1981 par des déçus du Labour, dont ils déploraient la dérive à gauche, avec les libéraux, un vieux parti d'abord libéral dans le sens classique du terme, puis également social et auquel a appartenu le plus grand Britannique du XX e siècle.

    Ce qu'il reste de gauche chez les Lib Dems se trouve principalement dans leurs positions antinucléaires, et dans leur sévérité contre les banques après la crise. Ils proposent la scission des activités d'investissement de la banque de détail, une limitation des bonus en cash à 2.500 livres, etc. Les Lib Dems ont enfin une politique très ambitieuse de redistribution fiscale. Des positions peut-être plus à gauche que celles des travaillistes.

    Cependant, ils ne sont pas des alliés entièrement naturels. On touche là à une des principales critiques faites contre les Lib Dems : celle d'opportunément picorer les politiques les plus populaires, sans en régler les contradictions, voire même d'avoir un double discours aux échelons local ou national. Toujours est-il que cohabitent en leur sein, d'une part, les « porteurs de sandales » obsédés par l'écologie et, d'autre part, sous l'impulsion notamment de Nick Clegg, une « middle class » en révolte contre le système qui n'est pas très éloignée de celle qui peuple les rangs des conservateurs, décidée à réduire les déficits de l'Etat et à ouvrir plus à la concurrence les services publics.

    Désormais, devenus la cible numéro un des autres candidats, il est aisé de voir où les Lib Dems sont les plus vulnérables. D'abord, malgré leur prétention au « parler vrai », ils ne sont pas tellement plus transparents sur les coupes dans les dépenses publiques que les autres. Ensuite, même s'ils sont moins touchés par le scandale des notes de frais à Westminster et s'ils deviennent de moins en moins une alternative stérile au vote Labour grâce à leur percée dans les sondages, voter Lib Dems revient quand même à reconduire le Labour au pouvoir, compte tenu du système politique. De même, Nick Clegg est europhile dans un pays qui ne l'est pas. Il n'exclut pas que le Royaume-Uni rejoigne un jour l'euro. Leur politique contre la délinquance est jugée par ailleurs très permissive. Enfin, même s'ils peuvent se prévaloir d'avoir voté contre la guerre en Irak, leur décision de ne pas reconduire le programme de dissuasion nucléaire Trident peut paraître téméraire.

    Le problème pour les travaillistes, et surtout les conservateurs, est que l'électorat ne s'intéresse pas aux détails des politiques - même excentriques -présentées à grand renfort de chiffres souvent incompréhensibles. Les Lib Dems ont tout simplement capté le désir de changement, au détriment des tories. En tout cas pour l'instant. Le risque est donc grand qu'une coalition doive être trouvée pour gouverner le pays. Un critère risque alors de déterminer le résultat des négociations : une réforme électorale donnant plus de représentants au troisième parti britannique. « On me dit que Gordon Brown va faire à Nick Clegg une proposition qu'il ne pourra pas refuser », écrit Philip Stephens, commentateur politique au « Financial Times ». Si le Premier ministre, Gordon Brown, risque quand même de sauter, Nick Clegg voyant en lui un « politicien désespéré », l'attachement des conservateurs au système électoral actuel pourrait leur coûter cher.

    Source : http://www.lesechos.fr/info/inter/020492009887-nick-clegg-ou-le-desir-de-changement.htm

  • FMI : la zone euro à la traîne de la reprise mondiale

    Par Jean-Pierre Robin



    Dans la zone euro, le FMI a revu à la baisse de 0,1 point à 1% sa prévision de croissance 2010, même si la France, entre autres, s'en tire plutôt mieux avec un pronostic de 1,5% au lieu de 1,4%.

    La météo économique mondiale se résume en trois chiffres: la production (le PIB) augmentera de 10% cette année en Chine, de 3,1% aux États-Unis et de 1% dans les pays de la zone euro. Pour l'ensemble du monde, la croissance s'établirait à 4,2% en 2010 et 4,3% en 2011. Avec une nette césure entre les pays avancés, dont les perspectives d'expansion se situent autour de 2,3%, alors que les économies «émergentes ou en développement»galopent à un rythme de 6,3%.

    Ces nouvelles «Perspectives de l'économie mondiale» du FMI montrent que «la reprise évolue mieux que prévu. Mais des difficultés nouvelles et exceptionnelles ont fait jour» met en garde Olivier Blanchard, l'économiste en Chef du Fonds. Il qualifie de «tiède» le redémarrage dans les pays avancés, qui se retrouvent encore à un niveau de production inférieur de 7% à ce qu'il aurait sans la crise. Dans la zone euro, le FMI a même revu à la baisse de 0,1 point à 1% sa prévision de croissance 2010, même si la France, entre autres, s'en tire plutôt mieux avec un pronostic de 1,5% au lieu de 1,4%.

     

    Dépendance au crédit

    Aux Européens en droit de se demander pourquoi leurs économies se ressaisissent bien moins vite que l'Amérique, Olivier Blanchard avance deux explications principales. L'Europe est «plus dépendante du crédit bancaire que les États-Unis où les financements de marché jouent un plus grand rôle pour les entreprises et où ils ont redémarré plus fort». Par ailleurs «les réponses de politique économique, ont été plus tardives et moins fortes en Europe» ajoute-t-il.

    C'est dire que le FMI ne désavoue nullement les plans de relance budgétaires, dont Dominique Strauss-Kahn, leur patron, a été l'un des partisans les plus déterminés, dès janvier 2008. Mais «il est urgent de mettre en place des stratégies de rééquilibrage budgétaire à moyen terme» soulignent aujourd'hui les mêmes experts. Ils observent que les déficits budgétaires des pays avancés atteignent désormais 9% du PIB en moyenne et que «le ratio dette sur PIB devrait dépasser 100% en 2014» si rien est fait.

     

    Rééquilibrage des politiques économiques

    La situation est d'autant plus délicate qu'un ajustement trop brutal des finances publiques risque de freiner une croissance déjà vacillante. D'où le conseil à double détente «d'appliquer intégralement les mesures de relance budgétaire prévues pour 2010, sauf dans les pays qui enregistrent déjà une forte hausse de leur prime de risque et qui doivent commencer à rééquilibrer leur budget dès maintenant», comme la Grèce. Mais la plupart des pays avancés devraient entreprendre un rééquilibrage budgétaire substantiel en 2011.

    Les économies émergentes sont à l'inverse confrontées «à un afflux de capitaux, une bonne chose en soi, mais qui peut devenir excessive», avertit Olivier Blanchard. Il reprend une de ses antiennes favorites: «les monnaies d'un certain nombre de pays émergents restent sous-évaluées, dans des proportions considérables en ce qui concerne le yuan». Il appelle de ses vœux une réévaluation de ces devises, tant vis à vis du dollar que de l'euro, seule façon de donner de l'oxygène aux exportations occidentales et de calmer les risques de surchauffe en Asie. Ce rééquilibrage des politiques économiques sera au centre des débats du G20, dont les ministres des Finances se réunissent vendredi à Washington.