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  • FMI : la zone euro à la traîne de la reprise mondiale

    Par Jean-Pierre Robin



    Dans la zone euro, le FMI a revu à la baisse de 0,1 point à 1% sa prévision de croissance 2010, même si la France, entre autres, s'en tire plutôt mieux avec un pronostic de 1,5% au lieu de 1,4%.

    La météo économique mondiale se résume en trois chiffres: la production (le PIB) augmentera de 10% cette année en Chine, de 3,1% aux États-Unis et de 1% dans les pays de la zone euro. Pour l'ensemble du monde, la croissance s'établirait à 4,2% en 2010 et 4,3% en 2011. Avec une nette césure entre les pays avancés, dont les perspectives d'expansion se situent autour de 2,3%, alors que les économies «émergentes ou en développement»galopent à un rythme de 6,3%.

    Ces nouvelles «Perspectives de l'économie mondiale» du FMI montrent que «la reprise évolue mieux que prévu. Mais des difficultés nouvelles et exceptionnelles ont fait jour» met en garde Olivier Blanchard, l'économiste en Chef du Fonds. Il qualifie de «tiède» le redémarrage dans les pays avancés, qui se retrouvent encore à un niveau de production inférieur de 7% à ce qu'il aurait sans la crise. Dans la zone euro, le FMI a même revu à la baisse de 0,1 point à 1% sa prévision de croissance 2010, même si la France, entre autres, s'en tire plutôt mieux avec un pronostic de 1,5% au lieu de 1,4%.

     

    Dépendance au crédit

    Aux Européens en droit de se demander pourquoi leurs économies se ressaisissent bien moins vite que l'Amérique, Olivier Blanchard avance deux explications principales. L'Europe est «plus dépendante du crédit bancaire que les États-Unis où les financements de marché jouent un plus grand rôle pour les entreprises et où ils ont redémarré plus fort». Par ailleurs «les réponses de politique économique, ont été plus tardives et moins fortes en Europe» ajoute-t-il.

    C'est dire que le FMI ne désavoue nullement les plans de relance budgétaires, dont Dominique Strauss-Kahn, leur patron, a été l'un des partisans les plus déterminés, dès janvier 2008. Mais «il est urgent de mettre en place des stratégies de rééquilibrage budgétaire à moyen terme» soulignent aujourd'hui les mêmes experts. Ils observent que les déficits budgétaires des pays avancés atteignent désormais 9% du PIB en moyenne et que «le ratio dette sur PIB devrait dépasser 100% en 2014» si rien est fait.

     

    Rééquilibrage des politiques économiques

    La situation est d'autant plus délicate qu'un ajustement trop brutal des finances publiques risque de freiner une croissance déjà vacillante. D'où le conseil à double détente «d'appliquer intégralement les mesures de relance budgétaire prévues pour 2010, sauf dans les pays qui enregistrent déjà une forte hausse de leur prime de risque et qui doivent commencer à rééquilibrer leur budget dès maintenant», comme la Grèce. Mais la plupart des pays avancés devraient entreprendre un rééquilibrage budgétaire substantiel en 2011.

    Les économies émergentes sont à l'inverse confrontées «à un afflux de capitaux, une bonne chose en soi, mais qui peut devenir excessive», avertit Olivier Blanchard. Il reprend une de ses antiennes favorites: «les monnaies d'un certain nombre de pays émergents restent sous-évaluées, dans des proportions considérables en ce qui concerne le yuan». Il appelle de ses vœux une réévaluation de ces devises, tant vis à vis du dollar que de l'euro, seule façon de donner de l'oxygène aux exportations occidentales et de calmer les risques de surchauffe en Asie. Ce rééquilibrage des politiques économiques sera au centre des débats du G20, dont les ministres des Finances se réunissent vendredi à Washington.