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Blog - Page 39

  • FRANCE ABOUT TO DROP SARKOZY’S ‘MEDITERRANEAN UNION’ PLAN

     Le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, appelle dans une interview vendredi au Figaro à ne pas privilégier le projet d'Union méditerranéenne, "véritable pomme de discorde" entre Européens, aux dépens de l'Union européenne.   "Si, à l'occasion de notre réunion, qui sera organisée sur la Méditerranée les 13 et 14 juillet à Paris, nous donnons l'impression à nos partenaires, notamment allemands, de vouloir privilégier une union à côté d'une autre, nous aurons beaucoup de mal à conserver la crédibilité de la présidence française" de l'Union européenne du deuxième semestre 2008, assure Jouyet.  La France est, selon M. Jouyet, placée "devant un choix stratégique". "Soit nous privilégions une présidence française ambitieuse, assurant la nécessaire continuité des dossiers européens, tout en donnant les impulsions nécessaires", dit-il. "Soit nous considérons que l'Union méditerranéenne, en soi, est plus importante que tout le reste : mais, à ce moment-là, nos partenaires pourraient nous demander de choisir".  "Il ne faudrait pas qu'on se mette à construire un projet à côté ou en dehors de l'UE, ce qui constituerait un très grave point d'achoppement", prévient le secrétaire d'Etat, interrogé à Bruxelles. "Le grand projet de civilisation, il est européen. Si nous en voulons un autre, il faut le dire".  Le secrétaire d'Etat explique que "les Allemands sont très sensibles au principe d'une concertation en amont, avant tout effet d'annonce". "Or, nous avons tendance à faire des annonces le matin et vouloir les réaliser le soir", déplore Jouyet.

     

  • Transparence et responsabilité

    http://www.fondation-res-publica.org/Transparence-et-responsabilite_a255.html

    par Claude Bébéar, Président du Conseil de surveillance d'Axa, Président de l'Institut Montaigne
    Intervention prononcée lors du colloque du 17 octobre 2007, Crises financières à répétition : quelles explications ? quelles réponses ?
    Merci, Monsieur le ministre.

    Beaucoup de choses ont été dites avec lesquelles je suis assez d'accord, je vais donc être bref.

    Le fait générateur de toutes les crises, ce qu'elles ont en commun, c'est l'appât du gain, le goût de la spéculation, aidé par la créativité de formidables acteurs financiers qui oublient plusieurs choses : Ils oublient que les marchés ne sont pas logiques ; ils oublient que les marchés sont très moutonniers et qu'ils n'ont pas de mémoire. En effet, la récente crise des subprimes, c'est la crise des Junk bonds appliquée aux particuliers ; les Junk bonds concernaient les entreprises, les subprimes touchent les particuliers. Bien que les Junk bonds datent de peu de temps, les marchés ne s'en souviennent pas.
    Vous avez évoqué les crises successives. Effectivement, on a l'impression que dès qu'une crise est terminée, on l'oublie et on recommence sans tirer d'expérience des crises passées.

    Je disais que les crises étaient basées sur l'appât du gain : Je trouve que la crise des subprimes frise l'escroquerie.
    Qu'est-ce, en effet, qu'une subprime ? Un agent, généralement une banque, prête de l'argent sur trente ou quarante ans à un malheureux client inconscient des risques qu'il prend. On lui garantit les taux pendant deux ans, après quoi les taux du marché s'appliquent. Il n'a aucune idée des variations des taux du marché et s'imagine qu'ils ont tendance à baisser alors qu'on est dans une ambiance d'augmentation des taux. Il souscrit et, comme il s'est endetté au maximum de ses possibilités, il ne pourra pas payer si les taux augmentent. Le prêteur cherche alors un gogo suffisamment stupide pour reprendre ce produit trop risqué. Aucune chance de le trouver sur les marchés ! L'agent s'adresse alors à un mathématicien, généralement français, qui va bâtir un produit dit « structuré »… dans lequel une chatte ne retrouverait pas ses petits. Après cette astucieuse construction, on demande à une agence de rating de donner une notation à ce produit. Ladite agence emploie des jeunes gens très sympathiques, parfois même intelligents, mais qui, souvent, ne comprennent rien au « produit structuré » qu'on leur offre (je caricature à peine). Ceux-ci notent d'un triple A ou double A qui va permettre de vendre le produit. On peut le refiler directement au consommateur de base, qui ne comprend pas grand-chose, mais la chose la plus étonnante, c'est qu'on le vend aussi à des institutions comme AXA, par exemple. Nous avons chez nous des gens qui les achètent, peu, j'espère ! D'abord parce qu'ils sont payés pour ça, à la commission (il faut donc qu'ils fassent des affaires). Ensuite ils se fient aux avis des sociétés de rating (« rating AAA, rating AA… c'est excellent, je prends ! »). Ils sont jeunes, ça leur passera. Mais quand ça leur passera, ils feront autre chose et d'autres jeunes gens les remplaceront et feront les mêmes erreurs.
    C'est comme ça que le système fonctionne. Au départ on a une opération légale mais à la limite de l'honnêteté. On répartit ensuite les risques sur tout le marché. On évite donc le risque systémique, ce n'est pas l'émetteur qui fera faillite, mais le malheureux qui se situe au bout de la chaîne. C'est alors que, tout à coup, quelqu'un découvre qu'il y a quelque chose d'anormal, que les subprimes, ça ne marche pas. Alors le marché s'affole : C'est le côté irrationnel et moutonnier du marché. Une grande crise se déclenche. Paradoxalement, alors qu'on avait trop d'argent (si on a pu faire du subprime, c'est parce qu'il y avait un excès d'argent sur le marché), on se retrouve dans une crise de liquidités. Les banques paniquent et freinent le crédit et, à cause d'un excès de liquidité, on arrive à une crise de liquidité. Chose admirable !

    Comment éviter ce dysfonctionnement du système ?

    Il est absolument certain qu'il faut exiger la transparence sur les produits financiers, garder les responsabilités chez ceux qui font les affaires : la responsabilité de l'émetteur du produit et celle de l'intermédiaire qui le vend. Chacun doit garder sa responsabilité, au moins partiellement, et en cas de difficulté due à un produit qu'un agent a émis, une sanction financière doit s'appliquer.
    Mais ne nous faisons pas d'illusion, il y aura toujours des gens extrêmement imaginatifs, de brillants mathématiciens français, il y aura donc toujours des problèmes.
    Vous avez dit, Monsieur le Gouverneur, que les crises ne se ressemblent pas. Je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous : elles se ressemblent toutes un peu. Cet appât du gain, le greed dont parlent les Américains est à la base de tout, c'est le dénominateur commun. Mais il est vrai que les spéculateurs sont très malins. Ils trouvent le moyen de présenter un produit qui ne ressemble pas tout à fait au précédent pour que le gogo marche.
    Je pense donc qu'il y aura toujours des crises. Mais il y a quand même certaines précautions à prendre. Elles ont été évoquées tout à l'heure : Il faut effectivement certaines réglementations. Je suis moins radical que Monsieur Gréau mais je pense aussi que certaines précautions sont nécessaires qui relèvent tout simplement, dans certains cas, de la protection de consommateur. Mais les investisseurs institutionnels ont aussi des précautions à prendre, par exemple, apprendre aux jeunes gens qui achètent des produits à essayer de comprendre ce qu'ils achètent.
    Si on réussit à faire cela, on évitera beaucoup de problèmes.

    Je vous remercie.

  • Rapport Attali : chiche ! (suite)

    La suppression des départements est une excellente proposition de Jacques Attali.
    Il faut modifier la carte territoriale française car trop de niveaux institutionnels freinent l’efficacité de la gestion publique. 
     
    La trame départementale date pour l’essentiel de février 1790. Elle est désuète.
    Si elle était adaptée au XIXe et durant les premières décennies du vingtième aux réalités locales, essentiellement celles d’une France rurale et peu peuplée, se pose à tout le moins depuis vingt ou trente ans la question de la pertinence pour le présent et pour l’avenir de ce découpage départemental. Cette question a déjà été fort souvent abordée.
    Par Clemenceau en 1906, dans un discours prononcé à Draguignan où il préconisait d’adapter la carte des collectivités locales en tenant compte de l’évolution des réalités économiques et sociales. Par Michel Debré en 1947, qui proposa de créer 47 grands départements. D’une manière un peu plus indirecte par Valéry Giscard d’Estaing qui indiquait qu’« un jour il faudrait choisir entre la région et le département car il ne saurait y avoir entre l’Etat et la commune deux collectivités intermédiaires ».
    Lorsque Jean-Pierre Raffarin initia ce qu’il intitula « l’acte II de la décentralisation », il commença par esquisser l’idée que l’armature territoriale française devait reposer sur le couple Etat-Région, développant ainsi les propos tenus par Jacques Chirac deux ans auparavant dans un discours prononcé à Rennes, discours d’où il ressortait qu’il y avait trop de niveau de collectivités locales en France.
    Cela aurait pu être fait en 1982, lors du lancement de la décentralisation ; mais si Pierre Mauroy et Gaston Defferre l’aurait volontiers envisagé , François Mitterrand s’y est fortement opposé. On décida donc de laisser les choses en l’état et c’est ainsi que, sans l’avoir vraiment et rationnellement et politiquement conçu, la France s’est retrouvée – la région étant devenue, par la loi du 2 mars 1982 une véritable collectivité locale – dotée d’une organisation des pouvoirs publics à cinq niveaux : l’ Union européenne, l’Etat, la région, le département, la commune. Institutions dont, en outre, l’émiettement est pallié par l’existence de près de quinze mille établissements intercommunaux de coopération.
    Il est certain qu’il faut modifier la carte territoriale française. Car, comportant trop de niveaux institutionnels et, dans chacun de ces niveaux, trop de collectivités, elle n’offre pas, sur le territoire, des entités politiques et administratives suffisamment puissantes pour qu’on leur affecte de manière efficace des compétences de définition et de gestion des politiques publiques transférées vers elles en provenance de l’Etat.
    Il faut sortir de la pensée française jacobine qui considère les situations acquises ou les évolutions envisagées de façon homogène, alors que la réalité à laquelle les schémas administratifs et politiques envisagés s’appliquent est très différente. Pour être plus concret, il me semble tout à fait judicieux et souhaitable de remplacer les "départements" par les "pays" dans un certain nombre de régions ou espaces géographiques français comme, par exemple, le Massif central, une partie du Sud-Ouest, la Bretagne. En revanche, dans les grandes agglomérations – et c’est évidemment le cas en région parisienne –, le niveau administratif et politique du département pourrait fort bien être supprimé. Les compétences qui lui sont dévolues étant alors affectées soit à la région, soit aux communes.
    Claude Guillemain