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  • Résistants ou Rebelles

    Que ceux qui se reconnaissent dans ce manifeste le signent, le transmettent, le fassent circuler et nous rejoignent.
    CG

     
    Après Madelin qui avait suscité un espoir libéral dans ce pays, Fillias vient à nouveau de rendre certains d'entre nous orphelin du libéralisme français. Nous sommes sans domicile fixe alors même que le pays, contrairement au message officiel, n'a jamais été aussi prêt à recevoir le discours libéral. Si la plupart des gens ne votent plus, c'est qu'ils ne sont pas satisfaits de l'offre politique actuelle. Cette offre surreprésente les partis étatiste, les partis anti-capitalistes, les partis de gauche, et les partis de la droite jacobine.
    On ne peut pas dire donc que les français sanctionnent le libéralisme. Le libéralisme n'était pas représenté jusqu'à la création d'Alternative Libérale. Mais dès le début de son histoire, AL a laissé planer une ambiguité derrière le slogan du ni-ni. Ayant peur d'être taxé par la gauche de parti de droite, AL a choisit un positionnement politique difficilement lisible pour le citoyen lambda.
    Mais le ni-ni a été instrumentalisé par Mitterrand et consacré par deux cohabitations, conduisant le pays à ne jamais adopter clairement ni le socialisme, ni le libéralisme. A ne pas vouloir choisir, les blocages se sont installés durablement dans le pays, rendant les gouvernements incapables de stopper une trajectoire qui nous conduit clairement à la faillite économique et sociale.
    Les libéraux ont donc pour rôle historique de faire sauter ces blocages pour éviter le pire. Il nous faut trouver une nouvelle maison pour abriter toutes les bonnes volontés qui se sont senties trompées par la décision unilatérale de Fillias.
    Que ceux qui se reconnaissent dans ce manifeste le signent, le transmettent, le fassent circuler et nous rejoignent.
    JL Caccomo
    Quelques réflexions sur la liberté, l’Etat et la société

     

    Pensées et méditations en liberté

     

     

    Recueil de « pensées économiques à méditer avant de prendre une décision catastrophique ».

     

     

    Jean-Louis Caccomo

     

     

    Ce recueil est d’abord destiné aux futurs élus et à tous ceux qui rêvent d’embrasser une carrière politique en ayant la prétention de « changer le monde », et notamment aux hommes politiques « providentiels » qui se sont donnés pour objectif de sauver notre pays. Souvent, ils n’auront fait qu’empirer les choses.

     

    La politique n’est pas une question de bons sentiments ou de nobles intentions. Avant d’espérer changer le monde, il faut d'abord le comprendre. Comment un médecin peut-il soigner son patient s'il ne connaît pas le fonctionnement du corps humain ? Or ce fonctionnement dépend si peu de la volonté du médecin.

     

     

     

    1.      La pensée libérale n’est pas contre l’Etat en tant que tel. Elle est contre le gaspillage et l’inefficacité engendrés par la dérive des dépenses de l’Etat. Il convient donc de restaurer l’Etat dans ses fonctions légitimes, c’est-à-dire les seules où il sera le plus efficace.

     

     

    2.      Ce n’est pas l’Etat qui garantit la valeur d’un diplôme, mais c’est son titulaire. On n’a aucun mérite à détenir un diplôme dont la valeur est garantie par un tiers. Et on ne peut fixer par avance la valeur d’aucun titre. Qu’est-ce qui garantit la valeur d’une action en bourse ou d’un prix Nobel ? L’Etat y peut-il quelque chose, sinon prendre le risque de tout dérégler en prétendant garantir a priori la valeur un titre.

     

     

    3.      Le marché implique l’Etat mais pas sous n’importe quelle forme. Le marché va de pair avec un Etat de droit, c’est-à-dire celui qui garantit et fait respecter les droits individuels, lesquels sont à la base des relations contractuelles qui sont aussi des relations d’échange.

     

     

    4.      Les enseignants devraient apprendre aux enfants comment penser, mais non ce qu’il convient de penser. Les parents devraient apprendre aux enfants à devenir adultes et non les en empêcher.

     

     

    5.      Il n’existe que trois formes d’Etat: l’Etat totalitaire qui écrase les individus puisqu’il les nie ; l’Etat-providence qui assiste les individus ce qui est une façon plus insidieuse de nier leur existence réelle ; l’Etat de droit qui garantit les libertés individuelles desquelles surgira le fait économique et social. Seul l’Etat de droit a permis la prospérité pour le plus grand nombre, en mettant en place les conditions d’épanouissement de la croissance durable de l’économie. La seule troisième voie qui existe entre l’Etat totalitaire et l’Etat providence, c’est l’Etat de droit.

     

     

    6.      Le socialisme est basé sur l’Etat totalitaire mais prend souvent le chemin de l’Etat providence. La social-démocratie repose sur l’Etat providence qui dégénère toujours en Etat totalitaire lorsqu’il s’agit de partager la pénurie engendrée par un interventionnisme sans limite. Le libéralisme est fondé sur l’Etat de droit, la seule « troisième voie » viable (ce qui, évidemment, ne veut pas dire parfaite) tandis que la première voie implose et que la seconde agonise.

     

     

    7.      On présente généralement aux gouvernements dits de droite les factures engendrées par les lubies des gouvernements dits de gauche. Au niveau mondial, on se tourne généralement vers les pays capitalistes pour payer les factures laissées par les expériences tragiques réalisées par les pays qui refusent le capitalisme. Et l’on trouve encore à dire que le capitalisme ne marche pas très bien…

     

     

    8.      Le capitalisme, certes, marcherait bien mieux n’étaient les fantaisistes qui s’obstinent à essayer de faire fonctionner l’économie sur des principes anti-économiques. Est-ce à mettre au débit du capitalisme que d’être tolérant avec ses ennemis ? Faut-il incriminer le capitalisme s’il nourrit précisément ceux qui le combattent ?

     

     

    9.      Si vous considérez une chose comme trop précieuse pour votre avenir ou celui de vos enfants, n’attendez pas que d’autres s’en occupent à votre place. Si une chose compte vraiment à vos yeux (alors qu’elle n’aura certainement pas la même importance aux yeux des autres), faites la vous-mêmes ! Ne vous en remettez pas à l’Etat : au mieux, il fera moins bien que vous ; au pire, il n’agira pas. Si l’éducation, la santé, la famille, la retraite, l’emploi…sont véritablement importants à vos yeux, éduquez-vous, prenez soin de votre santé, occupez-vous de votre famille, épargnez pour votre retraite et travaillez ! Prenez vos responsabilités ! En un mot, occupez-vous en par vous-mêmes, rapidement et en permanence.

     

     

    10. On obtient dans la vie précisément ce qu’on y investit. Comme on obtient d’un ami précisément ce qu’on lui a apporté. Aucune relation déséquilibrée n’est durable. C’est une des grandes lois de l’économie que d’établir cette proportion entre l’effort et le résultat, entre le travail et la productivité. En conséquence de quoi, celui qui attend tout des autres au nom de la solidarité collective n’obtiendra pas grand-chose, mais ce sera gratuit. Piètre consolation…

     

     

    11. On jugera les gens non par leurs paroles, mais par leurs actes. Eux seuls révèlent les préférences des individus et leurs réelles priorités.

     

     

    12. Nous sommes tous producteurs d’un bien ou d’un service en particulier ; mais nous sommes tous consommateurs de biens et de services en général. De sorte que l’intérêt général ne peut être représenté que par l’intérêt des consommateurs que nous sommes tous.

     

     

    13. Comme nous avons tous en commun d’être consommateurs de biens et de services en général, la prise en compte effective de l’intérêt du consommateur, imposée par les lois de la concurrence, se rapproche le plus d’une expression de l’intérêt général.

     

     

    14. Pensez à ce qui importerait le plus à vos yeux en tant que consommateur, et vous aurez une idée de la politique économique que devrait exercer un gouvernement réellement soucieux de l’intérêt général.

     

     

    15. Il ne peut exister de « chômage au noir » ; il n’y a que du «travail au noir». Pourquoi faut-il se cacher pour travailler alors qu’il peut être dans l’intérêt de se déclarer officiellement chômeur ? Le travail est une nécessité imposée par notre condition naturelle de sorte que le chômage est une aberration. Pourtant, à partir d’un certain seuil de réglementations et de prélèvements, il vaut mieux s’abstenir de travailler que travailler. De même, à partir d’un certain seuil de redistribution, on échappe à la nécessité de devoir travailler pour vivre.

     

     

    16. On ne peut empêcher l’émergence d’un concurrent dans un secteur donné autrement que par la loi. Autrement dit, il n’y a pas de monopole naturel. Seule la réglementation permet d’imposer une structure de marché. Il n’y a de monopoles que ceux issus des privilèges accordés par le pouvoir politique.

     

     

    17. On reconnaît une bonne politique à la capacité qu’à l’Etat de laisser les citoyens libres de créer des richesses et de les échanger et non de le faire à leur place. On reconnaît une mauvaise politique à la possibilité que détient l’Etat de détruire les incitations à créer et le goût de la liberté, en s’ingérant sans limite pré-établie dans la sphère des activités et décisions privées.

     

     

    18. La liberté, c’est laisser les gens agir et travailler du moment qu’ils ne briment pas les droits d’autrui. Mais, ce n’est pas agir à leur place.

     

     

    19. L’Etat ne peut redistribuer que ce qu’il a par ailleurs prélevé ; et il redistribue généralement moins si l’on prend en compte le coût exorbitant de son propre fonctionnement et l’effet désincitatif de ses prélèvements et redistributions.

     

     

    20. L’Etat peut redistribuer plus que ce qu’il prélève à la condition de s’endetter. Mais l’emprunt présuppose un prêt. Ainsi, l’Etat devra rendre avec intérêt de surcroît. C’est donc qu’il redistribue une richesse actuelle qu’il a prélevé par ailleurs ou qu’il anticipe sur une richesse qu’il faudra imposer demain.

     

     

    21. Le gouvernement ne peut résoudre tous nos problèmes dans la mesure où il est à l’origine de bien d’entre eux, tout en nous faisant croire qu’il détient la solution cachée. Nous pouvons, en revanche, résoudre la plupart de nos problèmes si le poids des prélèvements qui pèse sur chacun de nous se trouve allégé, un allègement qui tient au bon vouloir du gouvernement.

     

     

    22. En nous adressant à l’Etat pour résoudre nos problèmes, on risque de voir s’accroître le fardeau qui est précisément à l’origine de notre incapacité à faire face à nos problèmes.

     

     

    23. Quand un responsable politique parle d'instaurer un nouveau prélèvement « provisoire », c'est qu'il n'a pas l'intention de s'attaquer au montant des dépenses publiques dans lesquelles seront engouffrés à jamais ces recettes supplémentaires. Donc ces prélèvements ne seront jamais provisoires ! N'oublions jamais que les hommes politiques seront disposés à nous mentir tant qu’ils seront assurés que nous consentons à les croire...

     

     

    24. Le monde est en danger non pas quand les Etats-Unis sont sur-puissants ; le monde s’est trouvé en grand danger quand les Etats-Unis se sont avérés en situation de faiblesse.

     

     

    25. Nos dirigeants - et les médias qui les courtisent - parlent sans arrêt, et avec mauvaise conscience, de l’écart qui se creuse entre les pays riches et les pays pauvres. Mais la pauvreté de ces derniers tient précisément à leurs dirigeants, qui rejettent les principes de l’économie de liberté pour succomber aux chimères du contrôle étatique de l’économie.

     

     

    26. Le communisme est excellent pour garantir des emplois à vie aux dictateurs et autres chercheurs de rente. Bill Gates ou Steve Jobs doivent leur fortune au succès (imprévisible) de leurs entreprises, qui auront enrichi dans leur sillage actionnaires, clients et employés dans le monde entier. A qui Fidel Castro doit-il son immense richesse ?

     

     

    27. La possibilité du chômage est, en effet, liée à l’existence du marché du travail, c’est-à-dire à la liberté des choix. Supprimez le marché du travail, vous organisez alors des camps de travail. Le chômage n’existe pas dans les pays qui ont systématisé la pratique des camps de travail. Mais c’est précisément parce qu’il n’y a plus de liberté.

     

     

    28. Peut-on réellement tout accepter au nom de l’emploi ? Embauchons des jeunes pour creuser des trous, puis d’autres jeunes pour les reboucher. Vous n’aurez pas, ce faisant, créé du travail. Vous avez tout au plus gaspillé du temps, ressource précieuse entre toutes.

     

     

    29. L’économie a besoin de biens et services publics fournis par l’Etat. Mais la taille du secteur public doit être mesurée et proportionnée. Sinon, le secteur privé - le véritable cœur d’une économie de marché - est étouffé par un secteur public, qui à ce moment devient, non seulement le secteur le moins productif du pays, mais qui consacre une grande partie de son énergie - et de nos ressources - à entraver la marche du secteur privé et étouffer le cœur.

     

     

    30. L’O.M.C. est au commerce international ce qu’est l’O.N.U. au droit international, un «machin». Qui peut sérieusement défendre encore un «machin» ?

     

     

    31. Nous avons tous demandé un jour ou l’autre quelque chose au gouvernement comme si le gouvernement avait d’autres sources de revenu que, justement, nos revenus.

     

     

    32. Rien n’est gratuit. Il ne s’agit que des impôts «indolores» que sont tous ces prélèvements subis au quotidien sans même nous en rendre compte, les plus sournois, les plus injustes et les plus immoraux.

     

     

    33. Imaginez que l’on vous coupe un peu chaque jour un morceau de votre jambe. Imaginez ensuite que votre tortionnaire vous propose une béquille pour vous «aider». Vous jetteriez aux quatre vents sa béquille. Alors le tortionnaire décide de vous couper la jambe sans douleur, sans que vous vous en aperceviez. Vous acceptez maintenant sa béquille comme une aide providentielle.

     

     

    34. Si vous aviez réellement le choix, rempliriez-vous d’un liquide précieux un récipient percé de mille trous ?

     

     

    35. Comme la radioactivité, l’inflation, une fois enclenchée, échappe à tout contrôle.

     

     

    36. Il n’y a aucune chance de réduire les dépenses publiques en augmentant les prélèvements. Quand vous voulez que vos enfants ne dilapident plus leur argent de poche, vous serrez les cordons de la bourse.

     

     

    37. Les dirigeants français attendent le retour de la croissance pour pouvoir baisser les prélèvements. Mais la croissance n’a aucune chance de redémarrer tant que les prélèvements n’auront pas été significativement réduits. Pour que les agents économiques - entreprises et ménages - puissent investir à nouveau, l’Etat doit consentir à leur rendre une part substantielle de ce qu’il leur a pris.

     

     

    38. Tout argent public a d’abord été de l’argent privé.

     

     

    39. Chaque fois qu’un ministre arrive au pouvoir avec une idée géniale pour contrôler les dépenses de santé, les dépenses de santé s’envolent. Depuis que le plan Juppé - qui avait pour objectif explicite de freiner la dérive des dépenses de santé - a été mis en place, il ne s’est pas passé une année sans que l’on batte des records de dérapages. Et l’on continue à s’en remettre à un gouvernement.

     

     

    40. On a beaucoup ironisé sur le scandale ENRON. Mais ce scandale prouve essentiellement que les Etats-Unis sont un pays où tricher fait scandale et vous conduit en prison si vous êtes pris la main dans le sac. En France, tricher est une pratique d’Etat. Qui peut croire une seconde que les comptes de l’entreprise E.D.F. sont corrects ? Que penser de la légitimité de plus de 30 ans de subventions accordées à l’entreprise BULL : s’agit-il d’aider une entreprise dans un secteur en déclin ? s’agit-il d’aider à la naissance d’un fleuron de la haute-technologie ? Nous avons d’ailleurs longtemps cru que la santé du président Mitterrand était bonne, comme en attestaient les bulletins officiels publiés entre 1981 et 1996. Mais les annonces officielles n’engagent que ceux qui y croient. Voilà l’éthique et la pratique politique dans notre pays. Alors que penser quand les plus hautes autorités cherchent à nous rassurer sur les comptes de la sécurité sociale ou sur la garantie de la valeur de nos points retraite dans 25 ans ?

     

     

    41. Les fonctionnaires bénéficient de la sécurité de l’emploi qu’ils voudraient voir généraliser à l’ensemble des actifs. C’est généreux mais se rendent-ils compte que leurs avantages acquis sont justement supportés par les autres, de sorte qu’il est impossible de généraliser ce type de privilège.

     

     

    42. S’il est impossible de généraliser l’emploi à vie, il existe une grande inégalité entre ceux qui en bénéficient et ceux qui sont exposés au chômage. Cette inégalité devrait être insupportable à tous ceux qui se mobilisent volontiers contre l’injustice au nom précisément de l’égalité et de la solidarité. S’il est économiquement impossible de généraliser un privilège ; l’on doit donc, au nom de la justice et de la solidarité, le supprimer.

     

     

    43. La solidarité, c’est tout mettre en oeuvre pour ne pas être à la charge des autres.

     

     

    44. L’écologie est aujourd’hui à l’économie, ce que l’astrologie fut à l’astronomie.

     

     

     

    Jean-Louis Caccomo – Economiste en exil…

     

    Perpignan, samedi 17 mars 2007

     

  • Bayrou et le Libéralisme (suite)

    Selon un institut patronal, le projet de M. Bayrou détruirait de l'emploi

    LE MONDE | 16.03.07 | 15h23   Mis à jour le 16.03.07 | 15h23

    Il veut faire de la France un pays "pro-entreprise" et promouvoir une nouvelle "société de la création" avec "des femmes et des hommes qui ne se résignent pas". Avec son projet de "social-économie", François Bayrou s'est livré à un exercice de séduction devant un peu plus de deux cents patrons réunis, jeudi 15 mars, au siège de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME). Ceux-là mêmes qui, le 24 janvier, avaient réservé une ovation à Nicolas Sarkozy.

    Le candidat de l'UDF, en revanche, n'a pas convaincu les économistes de COE-Rexecode. Dans une étude mise en ligne dans l'après-midi, l'institut de conjoncture proche des milieux patronaux le range dans le même camp que Ségolène Royal, estimant que ses propositions sur le travail détruiront de l'emploi et entameront la croissance.

    La matinée de M. Bayrou avait pourtant bien commencé : d'emblée, Jean-François Roubaud, le président de la CGPME, en avait donné le ton, en qualifiant "d'excellente idée" l'exonération de charges de deux emplois créés pour toute entreprise. Le candidat s'était surtout taillé un franc succès avec son "small business act" à la française, un ensemble de mesures d'aide aux petites entreprises pour les "soulager radicalement des contraintes administratives" et leur permettre d'accéder aux "marchés publics".

    A la CGPME, qui a toujours été courtisée par le RPR puis par l'UMP - quand ce n'était pas par le FN -, on aime les dirigeants politiques qui parlent de limiter la dette publique et les prélèvements obligatoires, de réduire le train de vie de l'Etat et le nombre de fonctionnaires "là où ils ne sont pas utiles". Très applaudi quand il a proposé de fusionner les régions et les départements, le candidat a rejoint aussi les demandes des patrons en affirmant qu'il ne supprimera pas le contrat de nouvelle embauche (CNE) avant que ses effets ne soient évalués. Ou en évoquant la transformation de l'ISF en un "impôt sur le patrimoine (...) à taux faible", dont resteraient exclus l'outil de travail et les oeuvres d'art.

    Mais si le candidat centriste a réussi son examen de passage auprès des petits patrons, il a été "étrillé" par COE-Rexecode. Que conclut en effet l'étude réalisée sous la direction de Michel Didier ? Que seul le volet travail du programme de Nicolas Sarkozy (UMP) est créateur d'emplois (+ 160 000 à + 200 000) et de croissance (+1,1% à + 1,3 %) alors que ceux de Ségolène Royal et de François Bayrou détruisent de l'emploi (80 000 pour la socialiste, 60 000 à 80 000 pour le centriste) et font reculer la croissance (d'un demi-point pour Mme Royal, de 0,2 à 0,5 % pour M. Bayrou).

    S'agissant du candidat de l'UDF, l'étude montre que la hausse de la rémunération des heures supplémentaires de 35 % conjuguée à la baisse des cotisations sociales patronale aurait pour effet d'augmenter de 12 % la rémunération horaire nette perçue par les salariés et de diminuer de 17 % le coût de ces heures supplémentaires pour les entreprises. Cela permettrait de créer de 75 000 à 85 000 emplois et d'accroître la croissance de 0,5 %.

    De même, la suppression des charges sociales sur deux emplois supplémentaires, qui risque toutefois, de "provoquer un fort effet d'aubaine", entraînerait dans le meilleur des cas 90 000 créations d'emplois. Autant d'effets positifs qu'annule la concentration progressive des allégements de charges sur les PME en dessous de 1,3 smic : elle détruirait 200 000 à 250 000 emplois, et au total, l'ensemble des trois mesures Bayrou aurait un effet négatif.

    Intéressante car elle met en lumière les effets contradictoires des mesures proposées, l'étude de COE-Rexecode aurait, toutefois, plus de force, si l'institut, dans son chiffrage du programme de M. Sarkozy, n'avait pas omis de tenir compte de la baisse de 4 points de prélèvements obligatoires préconisée par le candidat UMP. Une omission fâcheuse, qui donne l'impression que Coe-Rexecode a choisi de voter, Sarkozy.

     

    Michel Delberghe et Claire Guélaud

    Article paru dans l'édition du 17.03.07.

  • Bis repetita placent

    Après ma terrible désillusion d'hier à la suite de la décision quasi-régalienne d'Edouard Fillias de passer à l'ennemi avec armes et bagages, et pour que tout soit bien clair, je voudrais ici expliciter ma pensée.

    Dans son dernier livre intitulé Le manifeste des alter-libéraux (Michalon), Edouard Fillias écrit ceci à la page 181 : "En réalité, nos idées sont au centre. Elles sont le vrai centre libéral qui manque à la France, à l'instar du parti libéral allemand ou irlandais, capable de peser dans un sens ou dans l'autre pour soutenir les réformes les plus favorables aux libertés". En tout cas, rien qui ressemble de près ou de loin à l'UDF. 

    Tout cela est parfaitement exact en Allemagne ou en Irlande mais je ne sache pas que ces partis libéraux, dès leur constitution, se soient ainsi d'emblée précipités dans les bras de quelqu'un d'autre pour exister et durablement assurer leur destin.

    Je m'interdis généralement de me citer dans mes oeuvres mais je tiens beaucoup à ce que ma pensée, en cette triste occasion, soit le mieux du monde comprise de tous. En date du 3 octobre dernier, je m'exprimais donc en ces termes dans Une grande espérance libérale : "Observez la composition actuelle de l'Assemblée nationale : un bipartisme bâtard, où l'UDF oscille sans cesse d'un bord à l'autre selon l'air du temps politicien, s'y exprime dans toute sa splendeur en engendrant une paralysie politique garantie !". (...) "Nous (Ndlr : AL) entrons donc en politique avec un très fort désir, au moment même où les yeux des Français se dessillent, de faire honneur aux meilleurs esprits libéraux du temps (Ndlr : de notre temps) : puissent-ils, en retour, nous favoriser de leur incomparable expertise libérale." Aujourd'hui, certains doivent rire... jaune !

    Jean-Louis Caccomo, lui-même à l'évidence aussi touché que je puis l'être moi-même, illustre parfaitement l'originalité sans égale de la pensée libérale quand il écrit sur son blog (http://caccomo. blogspot. com) :

    "Lorsque les libéraux refusent l'axe gauche/droite, c'est qu'ils ne veulent plus ni de la gauche restée fondamentalement anti-capitaliste, ni de la droite centralisatrice et étatiste. L'Alternative libérale, à peine née, est déjà enterrée faute d'avoir entrevu cette nuance fondamentale".

    500 signatures ou pas, le pire, dans cette triste histoire, c'est sans doute d'avoir cru en quelqu'un qui ne trouve pas mieux, à la première bourrasque, de trahir ma (notre) confiance de la manière la plus anti-démocratique qui soit, c'est-à-dire en s'appropriant une décision vitale pour Alternative Libérale qui, pourtant, appartient à tous !

    Je veux bien croire que le chant de la sirène Bayrou en séduise plus d'un mais je ferais plutôt valoir que la solution à nos problèmes ne se trouve sûrement pas inscrite dans la politique, à l'évidence consensuelle et de nature profondément illibérale, que M. Bayrou se propose de mettre en oeuvre s'il est élu !

    Enfin, quitte à passer pour un intégriste de la Liberté, je ne peux pas accepter que l'on transige ainsi avec mes convictions dont j'ai la faiblesse de croire, naïvement peut-être aux yeux de certains, qu'elles représentent la meilleure réponse au défi lancé en permanence par le monde contemporain.

    En un mot comme en cent, la troisième voie, celle de François Bayrou qui se situe entre la gauche et la droite tout en empruntant à la droite et à la gauche n'est pas seulement une impasse, c'est surtout un mythe : qu'on le veuille ou non, de gré ou de force, la troisième voie n'existe tout simplement pas ! A bon entendeur... 

    Librement !
    Philippe (Sully) ROBERT
    http://sully1. typepad.com
    02400 FRANCE