Réseau des Bretons de l'Etranger - Page 117
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Faits divers: suite
" Face au monde qui change, il vaut mieux penser le changement que de changer le pansement. " Francis Blanche.Cher Édouard,Tout cela est fort bien dit et l'on ne peut qu'approuver les intentions. Mais je ne suis qu'un citoyen ordinaire vieillissant et je ne puis vous suivre dans votre conclusion. La contradiction est beaucoup trop forte. Peut-être est-ce parce que j'ai de moins en moins de temps devant moi que l'impatience me taraude. Et il me reste un peu de mémoire : François Bayrou n'est pas un débutant et il a participé activement au tableau noir que vous dressez.J'ai apprécié à sa juste valeur votre litote : " François Bayrou n'est pas un libéral au sens où nous le sommes, où je le suis. "C'est un interventionniste, un constructiviste autrement dit un socialiste.Démarche fondatrice dites-vous ? Où est la nouveauté ?C'est la nouvelle société de Chaban, c'est le " mouvement des démocrates " de Michel Jobert, et ses " idées simples de la vie ". Ils se voulaient " ailleurs "Il est question de rebaptiser l'UDF en " Parti Démocrate " ! La référence est-elle suffisamment claire ?Combien de gouvernements d'ouverture avons-nous connus ? Et Giscard avec Servan Schreiber et Françoise Giroud ? Et sous Mitterrand avec MM Soissons, Durafour ou Stirn ? Et j'en oublie ! Et je n'ai connu que la cinquième République !Les gouvernements d'Union nationale sont des gouvernements de défensive ou de reconstruction. Pas de mouvement, pas de révolution !Bayrou à Évreux le 12 mars :" Le candidat de l'UDF se place dans la lignée de Mendès France et de De Gaulle. ", titre Le Monde.En voilà du neuf, de l'audace, de la refondation, de la révolution de velours !Ne craignez-vous pas qu'en apportant ainsi votre soutien, la proportionnelle ne soit votre plat de lentilles ?J'avoue mon incompétence en stratégie politique. Mais la révolution libérale ne passera pas par Bayrou. ( voir mes remarques adressées à Aurélien Véron. )Pensez-vous sincèrement qu'il vous appuiera dans votre combat contre le monopole de la sécurité sociale ?J'espère, cher Édouard, que vous ne m'en voudrez pas de ma franchise. Peut-être pensez-vous qu'il y a de ma part quelque injustice, vue l'énergie que vous avez dépensée ces derniers mois ? Il va vous en falloir de la conviction !Je vous dédie bien amicalement cette pensée de Francis Blanche qui semble si bien s'appliquer à la candidature de Bayrou.Bon courageA bientôtAlain Toullec -
Pour une Révolution Légale
Ce qui nous révolte c'est que justement ce parti devait être celui de tous, les encartés comme les non encartés. Il s'est mis lui même en chapelle et à brisé notre confiance.Vous avez donc parfaitement le droit d'intervenir à propos d' un parti qui portait vos idées crédiblement avant l'horreur.C'est désormais une organisation clanique qui a choisit d'être au service de carrière et d'au moins une. Nous ne sommes pas des robots et nous observerons ce qu'ils feront mais en agissant libéralement par nous même dans nos organisations. La mienne étant Liberté Chérie Lyon.Les communiqués d'AL sont de la pure propagande de politburo depuis la décision de politburo. Ca les regarde maintenant ainsi que tout ceux auxquels ils s'adressent ou croient s'adresser.Claude Lamirand -
Stupéfaction
Je suis rentré hier de Syrie où j’étais invité par mes collègues de l’Université Arabo-Européenne de Damas. Pendant une semaine, j’étais à l’écart des tumultes d’une campagne présidentielle désespérante, au cœur d’un orient aussi magique que complexe. Dans la république syrienne socialiste, le marché parallèle fait la loi ; alors que les slogans anti-américains soudent l’opinion publique, c’est la langue anglaise qui s’impose parmi l’élite et tout le système universitaire se calque sur le modèle américain. En tout état de cause, la Syrie fait partie de ces pays qui sont arrivés aux limites de l’économie étatisée ; ils sont demandeurs désormais de libéralisation et d’ouverture. Là est l’espérance pour l’orient.
En Syrie, je fus accueilli comme un hôte de marque et j’ai travaillé dans les meilleures conditions, conditions qu’un fonctionnaire de l’université française n’ose plus imaginer pour son propre pays.
La France fait-elle partie des pays qui s’obstinent à poursuivre le processus d’étatisation de son économie ? Pourtant là est bien l’impasse.
A mon retour, j’apprends qu’Edouard Fillias a décidé, au nom du parti qu’il représente, et qui a suscité une espérance parmi certains libéraux (dont je fus), de se ranger autour de François Bayrou. Je ne sais quoi penser. Non pas que je n’apprécie pas Bayrou avec qui j’ai entretenu une correspondance puisque François Bayrou m’a fait l’honneur de réagir à mes chroniques de résistance. Mais la décision est tombée d’en haut, sans consultation de la base militante.
J’ai accueilli Edouard il y a quelques jours et je lui ai offert mon nouveau livre qui prend une actualité brûlante : « La troisième voie : impasse ou espérance ». Je n’ose imaginer, qu’à la lecture de mon livre, Edouard a décidé que Bayrou incarnait cette espérance. Je ne sais pas non plus si cette décision était arrêtée depuis longtemps.
Certes, François Bayrou prétend incarner cette troisième voie mais François Mitterrand prétendait incarner le changement.
Pour moi, la question reste entière : est-ce réellement une espérance ou n’est-ce pas plutôt une impasse ? Ceux qui connaissent mes écrits savent les raisons de mon doute. En effet, le ni-ni, instauré par Mitterrand et consistant à mettre sur le même plan libéralisme et communisme (et reconduit par Jacques Chirac), c’est précisément cette impasse qui consacre et cautionne tous les blocages internes qui neutralisent la moindre tentative de réforme depuis plus de 20 ans. Dans son expérience ministérielle passée à l'éducation nationale, François Bayrou avait l'occasion de s'attaquer à l'un des bastions les plus fermés à toute réforme. J'aurai voulu être convaincu à ce moment là de sa volonté et de ses capacités réformatrices.
Lorsque les libéraux refusent l’axe gauche/droite, c’est qu’ils ne veulent plus ni de la gauche restée fondamentalement anti-capitaliste, ni de la droite centralisatrice et étatiste. L’alternative libérale, à peine née, est déjà enterrée faute d’avoir entrevue cette nuance fondamentale.
Jean-Louis Caccomo,
Perpignan, le 14 mars 2007