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Blog - Page 34

  • Egalité, capabilité, Sen

    Chers amis

     

    Amartya Sen, dans Repenser l’inégalité, considère que l’inégalité est en partie liée à des différences de capabilité. La définition qu’il donne de la capabilité est la possibilité pour un individu de réaliser ses buts, de choisir la vie qu’il veut mener.

    Or la nature fait que les capabilités sont inégales suivant l’endroit où nous naissons, notre sexe, notre hérédité, nos aptitudes et handicaps, notre environnement, etc. Ces inégalités s’ajoutent aux inégalités de ressources, ce qu’Amartya Sen qualifie d’inégalités en biens premiers (attention sa définition en est différente de celle de Rawls), en conséquence une égalité de revenu ne nous permet pas pour autant d’avoir les mêmes capacités d’atteindre nos objectifs.

    Ainsi même à revenu égal, un handicapé n’aura pas les mêmes capacités qu’un valide ; une femme dans certaines sociétés aura des possibilités de se réaliser inférieure à celle d’un homme. Ou encore une personne vivant dans un environnement culturellement pauvre ne réalisera pas ses fins aussi facilement qu’une personne se développant dans un milieu lettré.

     

    La liberté de ceux qui sont désavantagés en terme de capabilité est donc amoindrie selon Sen. Il faudrait donc que chaque société établisse les capabilités minimales qu’elle garantit à ses citoyens.

    Par exemple le droit formel de voter aux Etats-Unis n’est pas un droit réel tant que la société ne permet pas aux plus défavorisés d’être éduqués et même transportés jusqu’au bureau de vote pour pouvoir réellement apprécier ce droit et l’exercer. On en revient ici à la distinction entre libertés réelles et libertés formelles des marxistes.

     

    Sen considère donc qu’une plus grande égalité des capabilités passe par l’octroi de libertés positives c’est à dire de droits-créances (un droit à) auprès de la société.

     

    Le sens commun donne pourtant un tout autre sens au terme liberté : celui de liberté négative, c’est-à-dire une liberté que l’on possède et à laquelle la société ne peut porter atteinte. Est une liberté, en ce sens, le droit de propriété – défini comme la prohibition du vol - ; le droit de vivre – défini comme l’interdiction du meurtre -.  Alors que la liberté de Sen c’est plutôt le droit à percevoir un revenu, un logement, une instruction.

     

    La critique de cette vision qui permet l’égale capabilité a déjà été fournie au milieu du XIXème siècle par Frédéric Bastiat dans La Loi :

     

    « Et ce n'est point là une distinction vaine: le sens en est profond, les conséquences en sont immenses. Car dès qu'on admet qu'il faut à l'homme, pour être vraiment libre, le Pouvoir d'exercer et de développer ses facultés, il en résulte que la société doit à chacun de ses membres l'instruction convenable, sans laquelle l'esprit humain ne peut se déployer, et les instruments de travail, sans lesquels l'activité humaine ne peut se donner carrière. Or, par l'intervention de qui la société donnera-t-elle à chacun de ses membres l'instruction convenable et les instruments de travail nécessaires, si ce n'est par l'intervention de l'État? 

    Ainsi la liberté, c'est le pouvoir. — En quoi consiste ce Pouvoir? — À posséder l'instruction et les instruments de travail. — Qui donnera l'instruction et les instruments de travail? — La société, qui les doit. — Par l'intervention de qui la société donnera-t-elle des instruments de travail à ceux qui n'en ont pas? — Par l'intervention de l'État. — À qui l'État les prendra-t-il? C'est au lecteur de faire la réponse et de voir où tout ceci aboutit. »

    L’État Nounou bien sûr et la négation du pouvoir de résilience (une capabilité plus faible résulte en une volonté de réussite plus forte qui contrebalance ce premier handicap).

  • Accueil dans les écoles en grève: Sarkozy annonce un projet de loi avant l'été

    Un projet de loi instaurant un "droit à l'accueil" dans le primaire en cas de grève et une déclaration préalable des enseignants grévistes sera déposé "avant l'été", a annoncé jeudi Nicolas Sarkozy au soir d'un mouvement national dans la fonction publique, et notamment l'éducation.

    "J'ai demandé au gouvernement de déposer avant l'été un projet de loi qui instituera un droit à l'accueil des enfants inscrits dans nos écoles", a dit le président de la République dans une déclaration à la presse retransmise en direct et annoncée seulement deux heures avant.

    Au soir d'une journée de grève et de manifestations bien suivie dans la l'éducation, il a précisé: "le projet que je demande au gouvernement prévoira qu'en cas de grève, les professeurs grévistes se feront connaître 48 heures à l'avance".

    "Le projet prévoira également que les communes devront proposer des solutions d'accueil", a encore assuré le président, en expliquant que "la charge financière (de cet accueil) sera assurée par l'Etat".

    "C'est l'Etat, en charge du service public d'Education nationale qui assurera le remboursement des frais engagés par les communes qui devront assurer un service d'accueil les jours de grève", a-t-il analysé.

    M. Sarkozy a souhaité que, "même en cas de grève, les enfants soient accueillis dans les écoles et que les parents qui le souhaitent puissent exercer leur droit légitime au travail".

    "Je respecte le droit de grève, c'est une liberté fondamentale et garantie par la Constitution (...), le droit au travail, pour les familles qui n'ont les moyens de faire garder leurs enfants les jours de grève, ce droit aussi doit être garanti", a-t-il estimé.

    Evoquant le service minimum d'accueil (SMA) expérimenté jeudi pour la deuxième fois par le gouvernement, Nicolas Sarkozy a estimé devant la presse, à l'issue de sa déclaration, qu'il ne pouvait pas reposer "sur le bon vouloir des maires dans les communes".

    Ce SMA consiste à rémunérer des agents municipaux pour qu'ils gardent les enfants les jours de grève, grâce aux retenues sur les salaires des grévistes.

    2.837 des 22.500 communes accueillant au moins une école ont signé des conventions pour organiser ce dispositif, qui se heurte à l'opposition des syndicats, ainsi que de nombreux élus de gauche, mais pas seulement.

    Le soir du 24 janvier, première journée d'expérimentation du SMA, M. Darcos avait annoncé qu'il allait chercher un "accord" avec les organisations syndicales sur le service minimum à l'école, et prévenu que, sans accord "dans les deux mois", il passerait "par la loi".

    Selon les syndicats, aucune discussion n'a été engagée depuis.

    Nicolas Sarkozy a indiqué jeudi soir que la décision de présenter un projet de loi sur le droit à l'accueil avait été prise "ce matin (jeudi) avec le Premier ministre".

    Selon un membre du gouvernement, lors du conseil des ministres mercredi, le président avait rendu hommage à le fermeté de Xavier Darcos sur cette question. "C'est très bien d'avoir lancé le débat sur le service minimum. Ce débat a permis de faire passer au second plan la grève en elle-même. C'est ça faire de la politique !", avait-il lancé en substance.

  • Pas de SMA à l'Ecole Française de Maputo

    Si l'Ecole Française de Maputo est effectivement un établissement doté d'une gestion privée, ceux qui le financent par leurs impôts (pour les Français) et par leurs cotisations (pour tous les parents d'élèves) devraient pouvoir exiger le remboursement de cette journée non prestée par l'Ecole.

    En ce qui concerne le SMA, Service Minimum d'Accueil,  il me semble qu'il ne doit en aucun cas être lié avec "les conditions sociales" en France ou au Mozambique, et a été mis en place par le Ministre pour occuper l'Espace Ecole laissé vacant par les enseignants grévistes. 2837 communes de France ont signé la convention alors qu'elles étaient 2000 le 15 janvier.

    C'est pourquoi nous aurions apprécié que l'Ecole Française de Maputo puisse garantir l’accueil des enfants dont les parents n’ont aucune autre solution. Saluons la solidarité et la débrouillardise de certaines mamans qui suppléent les carences de l'Ecole Française.

    Nous aurions également apprécié que l'Ecole Française de Maputo puisse éviter que ne soient pénalisés les parents, français ou non français, en particulier les plus démunis ou en situation d’emploi précaire.

    Telles sont aussi les missions du service public d’éducation.

    Claude Guillemain
    Parent d'élèves
    Maputo - Mozambique