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Réseau des Bretons de l'Etranger - Page 97

  • Election des conseillers nationaux d'Alternative Libérale

    Communiqué n° 10-10-2007 relatif aux résultats de l’élection des conseillers nationaux du 28 octobre 2007

    Vu les statuts d’Alternative Libérale

    Vu la lettre de mission du 4 octobre 2007

    La Commission d’organisation et de contrôle des opérations électorales proclame les résultats suivants :

    Pour le Conseil national,

    Nombre de voix
    Nombre de suffrages exprimés :

    232

    Nombre de bulletins nuls : 3
    Nombre de bulletins valides : 229

    Nombre de votes exprimés Boulevard Flandrin :  18

    Nombre de votes électroniques exprimés : 192

    Nombre de votes exprimés par correspondance : 22

    Nombre de votes exprimés par procuration : 0

    Ont obtenu : 

    Les Nouveaux libéraux :                                 33 voix soit 14,41%

    Gauche Libérale :                                           32 voix soit 13,97%

    Les compagnons libéraux :                            59 voix soit 25,76%

    Vers une Europe politique :                           54 voix soit 23,58%

    Femmes Libérales :                                       51 voix soit 22,27%  
     

    Application du mode scrutin de liste à un tour avec répartition à la proportionnelle aux plus forts restes.

    Pour répartir les 21 sièges des conseillers nationaux à la proportionnelle aux plus forts restes, la Commission a recensé l’ensemble des suffrages exprimés. Elle a divisé leur total par le nombre de sièges à pourvoir, soit 21, et elle a obtenu ainsi le nombre de voix correspondant à l’attribution d’un siège. Les voix recueillies par chaque parti ont été à leur tour divisées par ce chiffre pour calculer combien de sièges lui reviennent.

    Les Nouveaux libéraux :                     33 voix

    Gauche Libérale :                               32 voix

    Les compagnons libéraux :                 59 voix

    Vers une Europe politique :                54 voix

    Femmes Libérales :                            51 voix           

    Total des suffrages                229 voix

    Þ      calcul du quotient : 229 / 21 = 10,9 (soit 10)

    Répartition des sièges au quotient :                           Restes

    Les Nouveaux libéraux : 33/10 voix       (soit 3 sièges) 3

    Gauche Libérale :           32/10 voix       (soit 3 sièges) 2

    Les compagnons libéraux : 59/10 voix       (soit 5 sièges) 9

    Vers une Europe politique : 54/10 voix       (soit 5 sièges) 4

    Femmes Libérales :             51/10 voix       (soit 5 sièges) 1

    Paris, le 30 octobre 2007

    Le Président

    Vincent MAURICARD

  • Audition d’un professeur d’histoire dans un lycée polyvalent de Seine-Saint- Denis

    Audition d’un professeur d’histoire dans un lycée polyvalent de Seine-Saint- Denis

    Les difficultés de l’Education nationale sont générales et dépassent de loin le seul problème de l’immigration : c’est, en effet, à la faillite générale d’un système qui ne marche plus que nous assistons, presque indépendamment du public auquel il est destiné. Cependant, une immigration massive, incontrôlée et inassimilée constitue un facteur évidemment aggravant.

    Les rares fois où le discours officiel se saisit de cette question, c’est pour évoquer les risques de « communautarisation », à savoir de repli sur des traditions propres. Il sera ici question d’ethnicisation, c’est-à-dire de rapport de force, reposant sur le nombre et l’occupation de l’espace – physique ou symbolique – au travers des codes culturels dominants. Ce phénomène est généralisé : il est perceptible chez les élèves et les enseignants aussi bien que dans l’administration de l’Education nationale.

    L’analyse proposée ici repose sur une situation vécue depuis bientôt dix ans au sein du même lycée de Seine-Saint- Denis, dont la population, à 70% socialement « défavorisée », se répartit en 4 groupes ethniques d’importance comparable :

    – Européens (essentiellement d’origine hispanique) ;
    – Asiatiques ;
    – Maghrébins ;
    – Noirs (pour moitié Africains, pour moitié Antillais).

    C’est donc un spectre assez large et différencié qui constitue l’échantillon de cette analyse.

    1. Le phénomène d’ethnicisation chez les élèves

    Trois aspects méritent d’être soulignés.

    A/ Au quotidien
    Les élèves, pour la plupart, se comportent au sein des établissements scolaires comme à l’extérieur. Cela se traduit par la ségrégation sexuelle, la tenue vestimentaire ou encore l’occupation toute particulière des cages d’escalier… Dans les classes, les élèves se regroupent naturellement par tendance « affinitaire », donc identitaire : lorsque des exposés sont préparés sur la base de groupes de travail volontairement constitués, seuls 10% en moyenne de ces groupes sont mixtes.
    Cette ségrégation de fait se nourrit de la fuite d’un certain public vers le privé : les Blancs, mais aussi des Asiatiques et, de plus en plus, des Maghrébines – qui attendent de l’école autre chose que le prolongement de la cité…

    B/ Dans les filières
    La ségrégation se renforce également en lycée par le choix – souvent relatif, il est vrai – des parcours suivis. Les filières technologiques deviennent ainsi des « filières immigrées » car un grand nombre d’immigrés y sont orientés par leurs résultats scolaires et que les Blancs ont tendance à les fuir. Il convient de noter que la sur-représentation de populations en échec scolaire chez les immigrés tient essentiellement à leur milieu social particulièrement fragile (problèmes de chômage, de famille, de langue utilisée au foyer et plus généralement d’accès à la « culture commune », etc.).

    C/ Dans les matières enseignées
    Contrairement à une idée par trop répandue, il n’y a pas à proprement parler de sujets « à risque » cristallisant par eux-mêmes les phénomènes identitaires (le seul incident rencontré par l’intervenant a concerné le génocide arménien). Le problème principal tient à deux facteurs cumulatifs :

    – L’attitude de consommateurs propre à l’ensemble de ces classes d’âge : globalement, les élèves « jouent le jeu » de l’institution mais ne s’imprègnent pas des connaissances et du message culturel proposés (la Renaissance européenne, par exemple, n’évoque strictement rien à l’immense majorité des élèves…) ;
    – Le poids des origines, qui veut que tout soit ramené par les élèves à leurs origines ethniques (généralement mythifiées, fantasmées) : les immigrés – y compris asiatiques – ne se définissent pas et donc ne se vivent pas comme Français mais comme Marocains, Algériens, Laotiens… Tout est prétexte à cette sur-valorisation au détriment d’une acceptation d’un « bloc commun » naturellement européo-centré .

    2. Chez les enseignants et l’encadrement

    Nous assistons à une montée en puissance des immigrés au sein de cette population, avec une accélération ces 4 à 5 dernières années dans les secteurs plus particulièrement concernés (enseignants de mathématiques et personnels d’encadrement notamment). Dans le lycée qui constitue l’échantillon de la présente étude, 10% des enseignants sont aujourd’hui d’origine immigrée (mais plus de 15% dans l’enseignement général et technologique) , dont plus de la moitié maghrébins, parmi lesquels d’anciens élèves de l’établissement, ce qui constitue un phénomène tout à fait nouveau, qui corrobore l’entière adéquation entre l’organisation de l’Education nationale et celle de la société dans son ensemble.

    Ce phénomène est également la conséquence directe de décisions gouvernementales. Ainsi, la suppression en 2003/2004 des surveillants (qui devaient obligatoirement être des étudiants, donc, de fait, majoritairement européens) au profit d’aides éducateurs et d’assistants pédagogiques à recrutement préférentiellement local (donc majoritairement immigrés) a contribué à la profonde mutation ethnique de ces populations d’encadrement. Avec des problèmes d’efficacité évidents : ces nouveaux « pions » sont souvent les « copains de cité » des élèves dont ils ont la charge, ou leurs voisins de palier, et ne peuvent donc assurer le minimum de discipline qui constitue le cœur de leur métier et leur raison d’être.

    D’autres problèmes, plus insidieux, découlent de cette proximité d’origine entre les élèves et leur personnel d’enseignement et d’encadrement. Deux cas illustrent un risque potentiel de dérive :

    – Un professeur de lettres d’origine maghrébine, qui utilisait ses cours pour diffuser sa vision toute personnelle des Etats-Unis et d’Israël ;
    – Un autre qui prétendait sincèrement défendre la laïcité en récusant les « discriminations » dont seraient victimes les élèves musulmans (en dénonçant notamment, en réunion pédagogique, l’obligation faite à ces élèves de suivre les cours de sport alors qu’ils sont soumis par ailleurs au jeûne pendant la période du Ramadan)…

    3. Au sein de l’administration de l’Education nationale

    L’idée centrale de l’administration est d’adapter les enseignements au public auquel ils sont destinés. Elle ne peut être qu’encouragée par le souhait du président de la République de mettre fin au collège unique. Qui ne voit pourtant qu’au prétexte de ne pas « faire la même chose dans un collège de Corrèze et du 93 », c’est une adaptation forcée de l’institution à la situation particulière du 93 (et des autres nombreuses zones d’éducation de nature comparable) qui est envisagée ?

    Puisqu’il faut « intéresser les élèves au savoir » mais que les élèves, pour un grand nombre, ne s’intéressent pratiquement qu’à leurs origines, comme évoqué précédemment, cela signifie que l’enseignement doit valoriser ces origines…

    De même, derrière le discours sur la « valorisation des filières » mais qui concrètement ne consiste qu’à modifier à la marge les coefficients affectés aux différentes matières, c’est le même nivellement par le bas qui est poursuivi et qui gangrène déjà l’ensemble de l’institution. Le problème fondamental reste celui du niveau initial, des causes profondes qui expliquent l’échec scolaire et le reproduisent mécaniquement. La « valorisation » des sciences et techniques de gestion (STGE – ex-bac G) notamment revient, par une baisse du niveau d’exigence minimale, à embouteiller les BTS qui en constituent le meilleur débouché, ce qui contribue à dévaloriser ces bac+2 et repousse d’autant la légitime reconnaissance économique et sociale attendue de l’obtention d’un titre ou diplôme. La solution résidant dans des études plus longues et complexes, donc plus coûteuses, cela contribue à accroître la sélection sociale – et donc souvent ethnique – des parcours scolaires et universitaires. C’est donc l’immense majorité des élèves et de leurs familles qui se trouvent ainsi sacrifiés, et pour lesquels les dispositifs envisagés de « discrimination positive » ne constitueraient que la même fuite en avant…

    L’absence de réaction du corps enseignant s’explique pour l’essentiel par l’effondrement de l’idéologie et de l’encadrement communistes, et le triomphe du relativisme et du « droit-de-l’hommisme » qui tiennent lieu d’idéologies de substitution mais ne peuvent bien évidemment constituer en soi des méthodes et un discours cohérents pour une institution. Le « supermarché des valeurs » est la négation de toute valeur. En cela, l’Education nationale est bien le reflet de l’ensemble de la société. Mais pour son plus grand malheur – et celui des populations, notamment immigrées, qui lui sont confiées.


    © POLEMIA
    Septembre 2007

  • BHL ou l’empereur de la morale aux habits neufs

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    BHL ou l’empereur de la morale aux habits neufs
    par Pascal BONIFACE (IRIS, 22 octobre 2007)

    Personne n’oserait imaginer Floyd Landis ou Lance Armstrong prendre la tête d’un grand débat sur la lutte contre le dopage. Pourtant, nul ne semble s’offusquer que Bernard-Henri Lévy soit devenu la référence de celui sur la place de la morale en politique nationale ou internationale et de la refondation de la gauche.

    Comment comprendre que quelqu’un qui n’a jamais exprimé de préoccupations sociales puisse jouer ce rôle ? Comment expliquer surtout que celui dont plusieurs livres d’auteurs différents ont mis à jour les multiples mensonges (de ses rencontres avec Massoud, à sa ceinture noire de judo) puisse encore être crédible ? Sans doute suis-je d’une naïveté infantile, mais je pensais qu’on ne pouvait être à la fois un menteur multirécidiviste et se prendre pour une figure morale. Comment quelqu’un ayant une pensée binaire (bien-mal, ami-ennemi, eux-nous), puisse passer pour un intellectuel incontestable ? Comment expliquer que dans un pays qui n’est pas totalitaire, nul ne se sente la force de refuser de l’inviter pour évoquer son livre ? De deux choses l’une, soit les journalistes vedettes qui le font n’ont entendu parler d’aucun des ouvrages qui méthodiquement ont démonté le système BHL, et on peut se poser des questions sur leur compétence. Soit ils invitent néanmoins BHL en connaissance de cause et c’est leur conscience professionnelle qui est en cause. Certes, c’est probablement la simple prudence qui les pousse à agir ainsi. Pourquoi risquer de se fâcher avec un homme qui a à la fois la rancune tenace et de solides appuis dans le monde des affaires, de la presse et de l’édition, qui récompense les services rendus et punit sévèrement ce qu’il considère comme des outrages ? Mais où est alors le respect dû au public ? Est-il éthiquement acceptable de le tromper par peur des représailles de BHL ou dans l’espoir de ses renvois d’ascenseur ?

    A chaque fois que BHL a été interviewé, il l’a été avec admiration et déférence. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n'a pas été poussé dans ses retranchements face à ses nombreuses contradictions, à ses manquements et erreurs pourtant dûment répertoriés. Et les quelques fois où il n’était pas le seul invité, les précautions semblent avoir été prises pour qu’aucun autre participant ne puisse présenter le risque de l’attaquer frontalement.

    Comment expliquer que quelqu’un qui, ouvertement ou insidieusement, fait la chasse à ceux qui avaient pour défaut de ne pas l’admirer assez, ou qui ont commis le crime de critiquer ses deux passions les plus sincères (lui-même et Israël) puisse passer pour un héros de la liberté ?

    Pour BHL, l’anti-américanisme est « la métaphore de l’antisémitisme ». Cela n’est pas faux, mais pas dans le sens qu’il invoque. De plus en plus en effet, ceux qui critiquent la politique extérieure américaine sont traités d’anti-américains de la même façon que ceux qui critiquent le gouvernement israélien sont accusés d’antisémitisme. C’est-à-dire qu’on pratique un amalgame entre la critique de l’action d’un gouvernement et l’hostilité ou la haine face à un peuple. Le tout, bien-sûr en proclamant le principe de la liberté de critiques dont il veut se conserver le monopole pour en fait l’exercer assez peu. Pourquoi célébrer autant les Etats-Unis et essayer d’interdire au maximum toute critique de sa politique extérieure ? Pourquoi cette accusation infamante (et censée être disqualifiante) d’antiaméricanisme par mimétisme avec l’accusation d’antisémitisme ? Certes en 1985 BHL avait déjà signé une pétition en faveur des « contras » nicaraguayens dont le texte émanait d’une officine de la CIA (1). Mais au-delà de cette ancienne connexion, il est un autre motif qui pousse BHL à diaboliser ceux qui critiquent les Etats-Unis. Tout simplement parce que malgré tous ses défauts, le gouvernement Bush a l’immense avantage de n’avoir jamais exercé de pressions sur le gouvernement israélien. Que les Etats-Unis, par exemple, mettent en pratique le rapport Baker, qu’ils cessent d’être des soutiens inconditionnels du gouvernement israélien, et BHL sera moins pro-américain.
    BHL déploie une énergie considérable à nier que le conflit israélo-palestinien est un problème stratégique majeur. Il a même été jusqu’à écrire que c’était au Darfour que se jouait le choc des civilisations. Pourtant, c’est bien la grille de lecture du conflit israélo-palestinien qui détermine tous les jugements qu’il peut émettre sur la scène nationale. Il est pour la paix, mais fait toute confiance au gouvernement israélien pour la mettre en œuvre sans pressions extérieures. Ceux qui sont d’accord avec lui sur ce point sont des figures morales. Ceux qui ne le sont pas sont des antisémites. Car si BHL se dit pour la paix et en faveur de la création d’un Etat palestinien, il entend non seulement n’exercer aucune critique à l’égard du gouvernement israélien et de surcroît s’avère implacable pour ceux qui osent le faire.
    BHL est en fait partagé entre son désir d’apparaître comme un intellectuel universaliste et sa dérive communautariste qu’il ne parvient pas à maîtriser. En effet, il n’applique pas les mêmes critères aux différents conflits et crises en cours et à celui du Proche-Orient, ce qui devrait donc l’empêcher de se revendiquer comme intellectuel universaliste. Il prouve au contraire son communautarisme. Il s’insurge à juste titre, que l’on ne montre plus des images de la répression birmane, mais s’insurge à l’inverse qu’on puisse montrer des images de la répression des Palestiniens. Il condamne à juste titre les bombardements de populations civiles tchétchènes par l’aviation russe mais condamne ceux qui critiquent les bombardements de l’aviation israélienne sur la population palestinienne ou libanaise. Au cours de la guerre du Liban, il s’est même ému que l’on puisse juger disproportionnée la réaction israélienne à l’enlèvement par le Hezbollah de deux soldats israéliens, ce qui était pourtant la critique minimale à apporter, les différentes organisations humanitaires, parlant elles de crimes de guerres (tant pour le Hezbollah que pour l’armée israélienne par ailleurs). Il soutient le principe de liberté totale d’expression pour Redeker, mais celui d’interdiction totale pour Ramadan de pouvoir s’exprimer en France. Ecartelé entre sa prétention universaliste et sa réalité communautariste niée , BHL s’en sort en tirant à boulets rouges sur ceux qui dans leurs réflexions, leurs écrits mettent en avant cette contradiction.

    Tant qu’il n’y aura pas une paix juste au Proche-Orient, BHL ne pourra pas concilier son universalisme affiché et son communautarisme, c’est pourquoi il est aujourd’hui extrêmement agressif. La meilleure défense, c’est l’attaque. Le communautarisme de BHL est déjà en soit problématique. Loin d’en être gêné, il fait porter la critique sur ceux qui, réellement universalistes, ont la même grille de lecture pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, qu’il s’agisse du Proche-Orient, du Caucase ou de l’Asie. C’est proprement inacceptable. Ce que BHL appelle l’antisémitisme de gauche, c’est tout simplement ceux qui estiment que le conflit du Proche-Orient ne fait pas exception aux règles de droit international et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, même en tenant compte d’une histoire particulièrement douloureuse du peuple juif. BHL se transforme alors en maccarthyste, je suis personnellement bien placé pour en témoigner. Parce qu’il ne souhaite pas que la France ait une politique active au Proche-Orient ou marque son indépendance face aux Etats-Unis, il traite de maurrassien toute personne coupable de vouloir l’inverse. De Régis Debray à Rony Brauman, en passant par Jean-Pierre Chevènement et Henri Guaino (2), il veut disqualifier ceux qui ne sont pas d’accord avec lui, utilisant les arguments moraux non pas pour débattre, mais pour censurer. BHL a le droit de ne pas aimer une France affirmant son autonomie stratégique, mais pas de taxer de racistes ceux qui ne partagent pas ses vues. Une fois encore, la morale est évoquée pour brouiller les cartes et pour des desseins peu dignes.

    BHL est un symbole actif de cette coupure entre le peuple et les élites. BHL est nu moralement. Courtisane et craintive, la majorité de la presse fait semblant de le voir richement vêtu et s’ébahit devant le faste de ses habits neufs. Le public, lui, est partagé entre l’écœurement et la rigolade.

    Pascal Boniface, directeur de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques. Il vient de publier « 50 idées reçues sur l’Etat du monde aux éditions Armand Colin.

    1 Cf. « une imposture française » Nicolas Beau, Olivier Toscer, les Arènes, page 141 et suivantes.

    2 Qu’il attaque curieusement pour avoir contribué à rédiger le discours de Dakar, mais prend bien garde de s’en prendre à Nicolas Sarkozy qui l’a prononcé.