Communiqué de presse - 6 février 2007
Le procès des caricatures.
A la veille du procès intenté par La Grande Mosquée de Paris et l’UOIF à l’encontre de Charlie Hebdo. Alternative Libérale s’insurge contre cette tentative d’intimidation contre la presse et soutient pleinement la rédaction de l’hebdomadaire dans son combat pour la liberté d’expression.
En septembre 2005, la publication de caricatures du prophète Mahomet par le journal danois Jyllands Posten provoque une vague d’indignation dans les pays musulmans. En France, elles sont reproduites dans plusieurs journaux. Etrangement, seul Charlie Hebdo est traîné aujourd’hui devant les tribunaux, pour deux de ces dessins et une couverture de Cabu.
La Grande Mosquée de Paris et l’Union des Organisations Islamiques de France avancent que ces caricatures sont insultantes pour l’ensemble des musulmans et qu’elles incitent donc au racisme. Voire. Le premier dessin représente un kamikaze arrivant au paradis, à qui l’on annonce que le stock de vierges est épuisé. Le second représente le prophète coiffé d’une bombe en lieu et place d’un turban. Quand à Cabu, il dessine un prophète désespéré par les intégristes. Dans les trois cas, il est évident que ces caricatures dénoncent les seuls terroristes et leurs inspirateurs et non l’ensemble des croyants. Dès lors, l’accusation de racisme ne trompe personne : son unique but est de donner un peu de matière à un dossier vide.
Du même coup, les impétrants commettent simultanément deux fautes considérables. La première, c’est de se rendre coupable d’un amalgame contre lequel ils prétendent lutter. Pourquoi donc les représentants musulmans français voient-ils d’un mauvais œil que l’on caricature l’utilisation de leur religion à des fins terroristes ? La seconde, c’est de bafouer la liberté d’expression, valeur sur laquelle les libéraux ne sont pas prêts à transiger. De même que les musulmans disposent de la liberté de conscience et de culte en France, ce qui est parfaitement légitime, tous les citoyens – y compris ceux nés de parents musulmans - sont libres de ne pas adhérer à leurs croyances, libres de les critiquer et même de les combattre. Exactement comme pour toutes les autres religions.
Ces responsables musulmans se sont donc lourdement trompés en s’engageant dans un combat douteux. Mais ils se sont aussi trompés sur le sens à donner à ces caricatures. En creux, elles montrent que la religion musulmane trouve sa place dans le débat philosophique français : les autres religions ne sont-elles pas caricaturées à tour de bras depuis belle lurette ? Ils n’avaient donc qu’une chose à faire : prendre acte de cette bonne nouvelle.
Edouard Fillias
Président d’Alternative Libérale
Candidat à l’élection présidentielle