Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Réseau des Bretons de l'Etranger - Page 92

  • Lettre d'un étudiant qui va mourir

    Ma petite maman chérie, et vous Joseph, Léon, Ernesto, Hugo et Mao, mes tous petits poissons – rouges évidemment ! – adorés.

    Croyez-moi, j’ai essayé de suivre la voie que vous m’aviez tracée. Quand j’ai entendu le mot réforme, comme vous l’aviez déjà fait, mes camarades, en 2006 contre le CPE, en 2005 contre la réforme du bac, en 2004 contre la réforme LMD, en 2003 contre celle de Ferry – enfin comme vous l’aviez toujours fait – j’ai bloqué ma fac.

    Avec un peu de retard, je vous l’accorde, la loi ayant été adoptée au mois de juillet, mais que voulez-vous l’arrière saison étant tellement plus agréable sur la côte, j’ai prolongé mes vacances.

    Aujourd’hui, je sais que je vais mourir. Oh non ! Ce n’est pas des CRS que j’ai peur. Cela fait bien longtemps que j’ai appris à aimer l’odeur des gaz lacrymogènes. Ils ont l’avantage de couvrir les odeurs.

    C’est la loi LRU qui va me tuer !

    Avec cette loi, les présidents d’universités auront la responsabilité de l’entretien des bâtiments. Certains n’hésiteront pas à les repeindre. Tu sais, toi ma petite maman chérie, comme l’air me manque à chaque fois que j’entre dans une pièce propre.

    Si les facs sont rénovées et nettoyées, où vais-je pouvoir me cacher ?

    C’est sûr, je vais mourir !

    Plus dangereux encore. La loi va permettre aux universités de créer des bureaux des stages et une aide à l’insertion professionnelle.

    C’est sûr, ils veulent que l’on trouve du boulot …

    Mon petit papa adoré, tu sais, toi, comme mes camarades et moi sommes réfractaires à toute forme de travail.

    Il est trop tard, je vais mourir.

    http://www.contrelesblocages.com

  • Grèves : un mouvement égoïste et réactionnaire

    COMMUNIQUE DE PRESSE - 12 NOVEMBRE 2007

    1b6e95d56ac3428ee45b7a082f275c74.jpg

     

    Grèves : un mouvement égoïste
    et réactionnaire

    Une fois de plus, les syndicats les plus archaïques et les moins représentatifs d’Europe s’apprêtent à bloquer le pays au nom d’intérêts corporatistes. Alternative Libérale dénonce un combat d’arrière garde contre les réformes, pourtant peu ambitieuses, initiées par le gouvernement, et appelle les Français à se mobiliser massivement contre les blocages le 18 novembre.

    La France se prépare à une nouvelle séquence de grèves dures dans la fonction publique et les universités, mais pour la première fois dans l’histoire de la Vème République, le mouvement ne semble pas bénéficier pas du soutien de la population. En effet, les Français sont majoritairement opposés aux syndicats, avant même le début du conflit : les trois quarts d’entre eux jugent cette grève injustifiée, et parmi eux beaucoup de sympathisants et électeurs de gauche.

    Les régimes spéciaux de retraites, privilèges hérités d’un passé lointain, sont indéfendables. C’est une anomalie de notre système social qui coûte aussi cher à la collectivité qu’elle est injustifiable. D’autant que ces régimes seront alignés sur le régime des fonctionnaires, bien plus avantageux que celui dont bénéficie la majorité des Français, et avec de nombreux accommodements.

    Quant aux syndicats étudiants, appelés à la rescousse d’une semaine rouge, quel est leur crédit ? Ils se déclaraient, cet été, satisfaits des très nombreux compromis apportés au texte de Valérie Pécresse par le Président lui-même. Compromis qui, nous le regrettons, dénaturaient l’essentiel de la réforme.

    Alors, pourquoi cette grève ? La réponse tient en un mot : l’escalade.

    Les syndicats, qui ne représentent plus aujourd’hui que quelques bastions de la fonction publique, sont totalement coupés des réalités du monde du travail. Faute de représenter l’immense majorité des travailleurs, ils sont désormais aux ordres d’une base radicalisée, déterminée à protéger pied à pied ses privilèges par une politique de la terre brûlée.

    Car oui, le pouvoir que confère le monopole de bloquer les métros, les trains, les écoles, la distribution du courrier, est un pouvoir exorbitant. Son exercice mine l’activité, détruit les petits entreprises et les emplois, ruine les carrières, déstabilise les vies. Combien d’entreprises vont déposer le bilan ? Combien de familles vont se retrouver bloquées ? Combien de demandeurs d’emplois vont-ils rater leur rendez-vous ou d’étudiants leurs examens ?

    Les premières victimes de la grève sont les plus faibles, ne l’oublions jamais. Oui au droit de grève, oui au droit de chaque salarié d’organiser sa défense, non à la prise en otage d’une communauté nationale servie par un monopole public !

    Alternative Libérale dénonce cette grève égoïste et appelle tous ceux qui en ont assez des blocages à répétition à manifester leur mécontentement le 18 novembre à Paris, à partir de 15h. (Le lieu du rassemblement sera annoncé dans les prochains jours)

    Enfin, notez que Sabine Herold, porte-parole d’Alternative Libérale, sera l’invitée de Marc-Olivier Fogiel sur M6, ce mardi soir à 23h.

    Alternative Libérale :
    Né en mars 2006, Alternative Libérale est déjà présente, à travers ses comités locaux, dans plus de 110 villes de France. En revendiquant un libéralisme authentique, le petit dernier de la vie politique française apporte un nouveau point de vue dans le débat national et démontre peu à peu qu'il représente une alternative aux partis socialistes et conservateurs traditionnels.

    Relations presse :
    Jean-Paul Oury
    06 28 07 76 35
    presse@alternative-liberale.fr

    Sur le web :
    http://www.alternative-liberale.fr

  • Campus bloqués

    Chronique d'espérance
    Jean-Louis Caccomo,
    Perpignan le 12 novembre 2007
    http://caccomo. blogspot. com/
    etudiants-occupant-voies-ferrees-rennes-pour-protester-contre-2414417_224.jpg
    Etudiants occupant des voies ferrées à Rennes pour protester contre la loi Pécresse (8 novembre 2007)

    La réforme des universités était annoncée dans le programme du candidat Sarkozy. Qu’il cherche à tenir ses promesses est une chose bien normale et parfaitement démocratique. On ne peut pas rejeter le verdict des urnes sous le prétexte qu’il fâche une infime minorité. Pourtant, une fois élu, le président de la République avait déjà bien édulcoré le projet initial de Valérie Pécresse, notamment après avoir rencontré les principaux syndicats étudiants, dans un souci d’apaiser les esprits [1]. Mais encore faut-il avoir à faire à des esprits. Depuis quand les étudiants gèrent-ils l’université ? Les étudiants sont-ils les mieux placés pour savoir ce qui est bien pour l’université, et finalement pour eux ? Vont-ils bientôt décider eux-mêmes des contenus des cours et des notes qu’ils mettront à leurs propres copies ?

    Comme beaucoup d’enfants gâtés, certains étudiants veulent toujours moins d’évaluation, moins de sélection, pas de redoublement, plus de droits, autant de sirènes démagogiques auprès desquelles des adultes responsables ne doivent pas succomber [2]. Les parents vont-ils demander à leurs enfants comment il convient de les éduquer. Etre à l’écoute (des jeunes) n’est pas être aux ordres (des jeunes). Bien-sûr, ces étudiants vont me rétorquer qu’ils sont majeurs. Sans doute sur le papier ! Mais ils sont tout de même à la charge de la collectivité nationale tandis qu’un bon nombre vit encore chez leurs parents. On est majeur quand on est autonome... mais précisément, l'autonomie, ils n'en veulent pas et ils la redoutent. Alors tant que la collectivité leur financera des études, ils devront rendre des compte aux contribuables. C’est un devoir moral avant d’être une contrainte comptable dans le sens où il y a toujours des devoirs imposés en contrepartie de droits distribués.

    Les pouvoirs publics ont tout de même rencontré les syndicats étudiants, faisant toutes les concessions demandées. Il s’agissait de rassurer les syndicats en vue d’acheter la paix sociale. Finalement, le projet d’autonomie a tellement été amendé que l’autonomie des universités françaises est renvoyée aux calendes grecques. Par contre, on a quand même les blocus. C’est bien la preuve que le dialogue social à la Française ne fonctionne pas, mais qu’il a lieu de plus au mépris des urnes et des électeurs. Dans le fond, ce « dialogue » de sourd est révélateur de dérèglements plus profonds et plus inquiétants.

    Premièrement, il est cocasse qu’en France certains étudiants n’aient toujours pas compris que seuls les travailleurs sont en mesure de déclarer et faire une grève dans la mesure où ils ont un travail. Quand les cheminots font grève, cela bloque le pays. Mais quand des étudiants s’arrêtent d’étudier, personne ne s’en aperçoit, surtout s’ils se sont engouffrés dans des formations qui ne correspondent à aucune demande sociale. Dans ces cas là, l’intelligence et la modestie commandent de faire profil bas. On peut nuancer ce propos en considérant que les étudiants ont en réalité un métier : c’est celui consistant à étudier. En ce sens ce sont au minimum des « pré-travailleurs » ou de futurs travailleurs en train de constituer et forger leur stock de capital humain. Les enseignants ont pour métier d'enseigner. Les premiers sont donc « de passage » à l'Université tandis que les seconds y accomplissent leur vie professionnelle. Seuls donc les seconds devraient être admis à participer à la mise au point d'une réforme universitaire, quelle qu'elle soit ! Comment les Etudiants peuvent-ils raisonnablement participer à la réforme d'une institution dans laquelle nombre d'entre eux ne passent que 2 à 5 ans en moyenne ?

    En tous cas, un étudiant n’est pas encore un travailleur, et il ne le sera jamais s’il ne se donne pas la peine de choisir des filières d’enseignement supérieur qui lui apporteront une réelle qualification ? Les étudiants les plus virulents sont inscrits dans des filières qui n’offrent aucune perspective de débouchés. Autrement dit, la collectivité se paie le luxe d’entretenir des individus dont l’utilité ne saute plus aux yeux (et c’est un doux euphémisme) alors qu’elle n’en a plus les moyens aujourd’hui.

    Deuxièmement, partout dans le monde (civilisé), l’autonomie des universités est l’expression et la garantie de la liberté de l’enseignement supérieur et la condition du progrès des sciences et des connaissances ; mais c’est une liberté dans la responsabilité , celle-là même qui effraie nos anarchistes assistés. On ne peut plus développer en France des formations parking qui condamnent les étudiants au chômage au frais du contribuable : on plume ainsi les parents pour duper les enfants ! Les universités sont libres de proposer les formations qu’elles désirent du moment que ces formations s’autofinancent. Et elles s’autofinanceront dans la mesure où les bénéficiaires directs de ces formations universitaires – les étudiants, les fondations, les collectivités locales et les entreprises - seront disposés en assumer le coût.

    Ces derniers seront d’autant plus disposés à en assumer le coût qu’ils considèreront que ces formations constituent un investissement pour eux, c’est-à-dire qu’elles apportent une réelle qualification, donc un emploi et une perspective de carrière pour l’étudiant, des compétences et des perspectives de résultats pour l’entreprise ou la collectivité.

    Enfin, nous payons le prix de la démagogie et de la démission collective des adultes fascinés par un jeunisme qui est un aspect du politiquement correct ambiant (et qui conduit certains parents à être littéralement aux ordres de leurs enfants). Dans un passé encore récent, seule une minorité avait accès à l’université, ce qui n’était guère démocratique, il faut en convenir. Mais cette minorité éclairée remplissait les filières académiques qui faisaient la fierté de nos universités car c’est bien dans ces filières que se transmettaient, depuis des lustres, les savoirs les plus fondamentaux.

    Aujourd’hui, le financement des études est pris en charge par le contribuable et les universités sont ouvertes à tous tandis que plus de 80 % des élèves de terminal obtiennent le baccalauréat. Or les filières académiques (en sciences physiques, sciences naturelles, droit et sciences économiques) se vident ; elles ne survivent que parce que nous « importons » des cerveaux étrangers (principalement en provenance des pays d’Asie et de l’Afrique) tandis que se multiplient des formations alibis pour accueillir ces bacheliers d’un nouveau type, qui fuient les savoirs fondamentaux jugés difficiles.

    Et c’est parce que nous nous sommes trop facilement laissés aller sur cette pente de la facilité immédiate que les universités françaises sont en train de sombrer dans les abysses de tous les classements internationaux.

    [1] Le président Sarkozy avait rencontré les dirigeants de l’UNEF avant l’été, dans un élan d’ouverture, notamment en faisant toutes les concessions demandées par l’UNEF, ce qui revenait à vider de sa substance le projet initial de réformes des universités. Aujourd’hui, l’UNEF appelle à l’extension du conflit. Ainsi, ce syndicat ne respecte même pas sa propre parole, cherchant à récupérer un conflit manipulé et orchestré par l’extrême-gauche la plus radicale.

    [2] A Perpignan, les plus virulents sont allés manifester devant les locaux du Medef et de la Maison de l'Entreprise pour chasser les patrons hors de l'université. ..