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Réseau des Bretons de l'Etranger - Page 69

  • Rompre avec l’ignorance et la prétention pour retrouver le bon sens, la compréhension et l’humilité

     

    Fort heureusement, la « crise » remet les idées en ordre et les hommes en place. Elle aura révélé les incompétences, les irresponsabilité s, les corruptions, les complicités, les privilèges, les spoliations.

    C’est ce qu’a fort bien illustré le discours du Président prononcé à Annecy. « La crise aura mis fin à l’idéologie de la dictature des marchés et de l’impuissance publique ». Cette profession de foi traduit à la fois l’ignorance et la prétention des chefs d’Etat, et particulièrement du nôtre. Je suis donc heureux que l’on en finisse avec ces élucubrations. Puisse en effet la crise mettre fin à la dictature de l’ignorance et à l’impuissance de la prétention !

    Tout d’abord,  je ne vois pas en quoi l’idéologie de la dictature des marchés serait aujourd’hui dominante. Bien entendu, la crise a permis aux vrais coupables de mettre en accusation, pêle-mêle, Reagan, Thatcher, Friedman, Hayek, les économistes de Chicago, les financiers de Wall Street.

    Ecoutons Michel Rocard :

    "Friedman a créé cette crise ! Il est mort, et vraiment, c'est dommage. Je le verrais bien être traduit devant la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité. Avec son idée que le fonctionnement des marchés est parfait, il a laissé toute l'avidité, la voracité humaine s'exprimer librement."


    Il est établi que la crise n’a pas pour origine le marché mais bien la politique monétaire de la FED, et surtout les manœuvres politiques du parti démocrate qui a inventé les crédits hypothécaires à discrimination positive : priorité aux minorités insolvables grâce à l’intervention de Fannie et Freddy, ces braves agences garanties par l’État fédéral (et créées dans la ligne du New Deal, réanimées pour raison électorale par Bill Clinton). Elles ont bien renvoyé l’ascenseur en devenant les fidèles soutiens des démocrates, arrosant copieusement les gens du Congrès (Obama en tête). Voilà sans doute où étaient l’avidité et la voracité.

    Mais on ignore sans doute cela en hauts lieux élyséens. Monsieur Guaino ne le savait pas quand il a fait le brouillon du discours d’Annecy.  On ne sait pas non plus que tous les déséquilibres imputés au marché sont les sous-produits des interventions étatiques. Il n’y aurait pas à subir les crises pétrolières  s’il n’y avait pas l’OPEP.  Il n’y aurait pas de paradis fiscaux s’il n’y avait pas d’enfers fiscaux. Il n’y aurait pas de panne du crédit si l’épargne n’était pas matraquée. Il y aurait création d’emplois si la liberté du contrat de travail n’était pas entravée. Il y aurait des retraites confortables si l’on acceptait la capitalisation. Il n’y aurait pas de violences ni de carences scolaires si on en finissait avec le monopole de l’Education Nationale et des syndicats d’enseignants. Peut-on l’ignorer ?

    Quel est le terrorisme intellectuel qui s’est installé chez nous depuis un demi-siècle au moins ? De quoi nous parle-t-on chaque jour, sinon de Grenelle, de développement durable, de droit au logement, de fonds souverains, de dumping social ? L’idéologie dominante est-elle celle de Friedman, ou celle de Keynes, du New Deal, d’Al Gore et de Marx relooké ?

    Non seulement le Président ignore, ou feint d’ignorer, ce qui se passe réellement sur la terre, mais il ignore, ou feint d’ignorer, ce que dans le passé l’humanité a dû au marché. Bien avant qu’Adam Smith ait expliqué ce qui faisait la richesse des nations, depuis des siècles, au milieu des guerres qui étaient toujours liées au pouvoir des rois et seigneurs et ruinaient le bon peuple, les hommes avaient compris que leur progrès était dans l’échange, dans le service mutuel. Ils avaient perfectionné les systèmes de contrat, les monnaies, les instruments de crédit, les marchands avaient organisé le commerce mondial. Le marché, c’est la liberté de choix, c’est la compréhension entre les peuples.

    Tout l’inverse du recours à la contrainte, raison d’être de la société politique. Quand on nous annonce le « retour du politique », on doit traduire : retour du nationalisme, retour des conflits, choc des civilisations, et pour la vie quotidienne moins de pouvoir d’achat, moins de choix, plus d’impôts, plus de réglementation,  plus de police fiscale (car la police qui protège contre les criminels est en panne).

    Il est vrai que ces considérations vulgaires ne sont pas à la mesure d’un personnage universel et intemporel. Le président a la prétention de refonder le capitalisme, de reconstruire le système monétaire et financier international, de doter la mondialisation des institutions dont elle a besoin. Il doit s’empresser pour accomplir cette immense mission : George BUSH ne pourra faire partie de son équipe, et OBAMA va certainement  vouloir prendre la commande des sommets mondiaux. En janvier prochain, Vaclav KLAUS sera président de l’Union Européenne, avec des vues totalement opposées. Qu’à cela ne tienne : Nicolas SARKOZY déclare au Parlement Européen qu’il pourrait bien prolonger son mandat, il aurait en charge la direction d’un gouvernement économique européen – qui n’existe pas dans la constitution de l’Europe (au demeurant non approuvée actuellement) et dont personne ne veut.

    Je ne vois pas pourquoi les réalités se plieraient aux désirs d’un homme politique, si génial soit-il. Certes la France est le pays des 18 brumaire et des 2 décembre. Mais nous ne sommes déjà plus en France. Nous sommes dans une communauté mondiale, et la puissance de l’Elysée, en revanche, s’arrête aux frontières de la République Française.

    A la différence de 1791 et la suite, nous ne pouvons prétendre exporter dans le monde entier des valeurs qui apparaissent aux yeux des autres comme des contre-valeurs. La prétention de changer le monde est cette « présomption fatale » qu’ HAYEK dénonçait naguère. La prétention est de plus ridicule quand elle se double d’impuissance.

    Voilà tout ce que la crise devrait apprendre aux Français, et aux autres : oui, on doit rompre avec l’ignorance et la prétention pour retrouver le bon sens, la compréhension et l’humilité.

    Jacques Garello
    Le 27 octobre 2008

  • L’âge de la retraite

     

    Le gouvernement propose de laisser la liberté aux individus de travailler jusqu’à 70 ans. Evidemment, cette mesure fait hurler la gauche étant donné que la gauche doit s’opposer par principe à tout ce que pourrait proposer le gouvernement. Mais elle s’oppose comme toujours sur le registre de l’émotion et du populisme plutôt que sur celui de l’analyse et de la réflexion.

    Car il y a certes quelque chose de très critiquable dans cette mesure. C’est le fait de se retrouver affilier de force à un régime général qui détient la possibilité – que lui confère son pouvoir de monopole – de changer les règles du jeu en cours de partie, les cotisants n’ayant pas la possibilité de sortir du système pour faire jouer la concurrence. Imaginez une banque modifiant les termes de votre crédit immobilier sous le fallacieux prétexte que les taux d’intérêt auraient augmenté : « madame, monsieur, au lieu de nous rembourser pendant 15 ans, il faudra payer pendant 20 ans pour obtenir la même maison… ».

    Mais cela, la gauche n’en parle même pas. Elle voudrait que le gouvernement réalise l’impossible : maintenir voir baisser l’âge de la retraite sans toucher aux principes du système par répartition. Dans le cadre du système de répartition, qui suppose un certain rendement « biologique » (c’est-à-dire plus précisément un renouvellement des générations actives), soit on augmentera les cotisations (augmentation des charges qui pèsent sur le coût du travail), soit on diminuera les droits à la retraite, soit il faudra augmenter les années de cotisations tant que la démographie active ne sera pas redressée.

    Par ailleurs, nombreux sont les opposants qui arguent du fait que les « vieux » prennent des emplois aux « jeunes ». Mais si cette proposition avait un gramme de vérité, alors il faudrait considérer que les femmes prennent la place aux hommes et que les étrangers prennent les emplois des nationaux, ce qui reviendrait à cautionner les thèses sexistes et racistes de l’extrême-droite. De toute façon, cela est économiquement faux dans la mesure où le travail appelle le travail. Ce sont dans les pays où la population active, où la base active, est la plus faible, que le taux de chômage est le plus important. Le travail créé le travail tandis que le partage du travail constitue un rationnement qui n’est en fait qu’un chômage déguisé.

    Enfin, le dernier argument consiste à dire que l’allongement de l’âge de la retraite est un non-sens alors que les séniors ont déjà du mal à trouver du travail. Mais si les séniors ont des difficultés à s’insérer sur le marché du travail lorsqu’ils perdent un emploi, c’est justement parce que le couperet de l’âge de la retraite dissuade les employeurs. En baissant l’âge de la retraite, on fragilise les séniors en les rendant « inemployables ».

    Jean-Louis Caccomo

    Perpignan, le 4 novembre 2008

    http://caccomo. blogspot. com/

    http://cozop. com/chroniques_ en_liberte

  • TOCQUEVILLE MAGAZINE

    TOCQUEVILLE MAGAZINE

    LE FLASH

    (A diffuser largement)

    LUNDI 3 NOVEMBRE 2008

    SARKO-SOCIALO

    L’observateur le plus attentif, et même s’il est par nature sympathique à Monsieur Sarkozy, est obligé de constater que toute sa vie
    publique le président actuellement provisoirement en vigueur a servi la gauche et quelquefois la gauche extrême.

    L'habileté suprême fut d’adresser des clins d'oeil appuyés vers la droite et de faire croire le contraire, en prétendant que la fatalité
    l’empêchait de suivre son électorat. C'est la raison pour laquelle les espoirs fabuleux que la France pouvait nourrir après son élection son
    partis complètement en fumée.

    Pour illustrer le propos, on peut citer la consolidation et l'extension des droits opposables, cette machine tout à fait redoutable qui conduit
    à une obligation du socialisme, puisque l'État se condamne juridiquement à intervenir dans une foule de domaines qui devraient être
    laissés au marché. Le droit au logement opposable en vertu de la loi Dalo entrée en application le 1er janvier 2008 est l’un d’entre eux.
    L'on parle déjà de nouveaux droits opposables à créer comme le droit opposable aux crèches et tout récemment le droit opposable a l’économie numérique annoncé en fanfare.

    Dans un autre domaine, citons la politique industrielle qui se déploie avec l'intervention de l'État dans des affaires purement privées comme
    les problèmes d’Arcelor Mittal en Lorraine ou ceux de Michelin. Au titre de la marche forcée vers le socialisme, il faut ajouter le blocage
    des loyers. alors que la France sort péniblement de la loi de 1948.

    Mentionnons un nouveau droit de préemption accordé aux maires ; jusqu'à présent les maires avaient un droit de préemption à exercer lors des achats immobiliers, ce qui est très déjà une anomalie destructrice du marché du logement. Maintenant, sous prétexte de leur donner le droit de veiller sur les changements de fonds de commerce, ils ont un droit de préemption sur les baux commerciaux : c'est une nouvelle atteinte grave aux droits de propriété.

    L'État dans le désordre coutumier continue, comme avant, à dépenser à tout va et dans le monde entier avec en conséquence le dérapage de
    l’endettement et la création d’une multitude de nouveaux impôts.

    La crise financière et économique dans laquelle nous nous enfonçons et dont le président est pour une grande part responsable lui donne
    l'occasion nouvelle et unique de montrer sa préférence pour le socialisme. Les commentateurs de la presse « officielle », dont on
    connaît l’hostilité à l'économie de marché, le poussent dans ce sens ainsi que les énarques qui forment sa cour et les socialistes qu'il a
    mis aux commandes d'un certain nombre de ministères.

    Citons simplement quelques faits.

    Par exemple, il affirme ces temps-ci que tous les espoirs pour l’emploi reposent sur la croissance. Tout récemment, on a entendu sur la radio
    gauchiste connue, France-info, qu'en dessous de 1,5 % de croissance rien ne pouvait être espéré et que l'économie et donc l’emploi
    s'amélioreraient à partir de 3 % de croissance. C'est un raisonnement tout à fait faux. La croissance ne crée pas forcément d'emplois et,
    même, l'on peut affirmer qu'elle risque de ne pas en créer du tout : elle permettra encore plus aux industriels et aux commerçants de se
    délocaliser si jamais il trouvent un peu d'argent pour payer le prix d’une délocalisation. La seule façon de lutter contre le chômage et de
    développer l’économie est de libérer la France du poids insupportable des impôts et règlementations, sans oublier un certain nombre de
    dispositions meurtrières du code du travail : la croissance serait un effet et non une cause.

    Le 30 octobre 2008 au matin, les députés, malgré les protestations de certains d'entre eux et sur instruction de l’Elysée, ont décidé le
    rétablissement de la prime transport que les sénateurs voulaient supprimer. C'est une prime qui oblige les chefs d'entreprise à s'occuper
    des transports de leurs employés en y contribuant ; le raisonnement mensonger est que de cette façon les employés trouveraient des formules du type covoiturage, ou transports en commun, alors que ces employés doivent être libres de choisir le moyen de transport qui leur convient.
    Pour ajouter au comique, il sera inclus dans la prime transport l'abonnement au vélolib : cela ne s'invente pas. Personne ne parle du
    flot de contentieux qui va déferler si un accident se produit grâce au vélolib sur le trajet du travail, comme malheureusement il s’en produit
    beaucoup.

    Autre invention tout à fait récente : 200 000 hauts fonctionnaires seraient payés au mérite. C'est en fait le signal d'une nouvelle augmentation de ces fonctionnaires ; pour que ce ne soit pas le cas, il faudrait que les bénéficiaires voient leur salaire fixe réduit au moins en proportion de l'espoir de la prime au mérite. En outre, dans cette troupe immense de hauts fonctionnaires, il en est beaucoup qui sont occupés à des tâches tout à fait inutiles quand elles ne sont pas négatives et destructrices de l'économie. Il faut, non pas les conduire à mieux travailler mais supprimer purement les tâches auxquelles ils se consacrent abusivement.

    Chemin faisant la perspective de nouveaux impôts se confirme, comme la taxe sur les revenus du capital qui, à due concurrence, va de nouveau chasser des capitaux hors de France.

    Le désordre dans les contrats de travail va se poursuivre. Qui peut dire aujourd’hui le nombre exact de contrats de travail possibles, tous
    pièges à réglementations diverses, contradictoires et coûteuses ?

    Essayons d’en énumérer quelques uns sauf erreur et ommission : Travaux d'utilité collective, contrat de réinsertion en alternance, contrat de
    retour à l'emploi, contrat emploi-solidarité , contrat emploi consolidé, contrat initiative-emploi, contrats emploi ville, emploi jeune, contrat
    d'avenir, civis-association, civis-accompagnemen t vers l'emploi ou civis-régional, civis-création d'entreprise, contrat accompagnement emploi,
    contrat soutien emploi jeune en entreprise, stages d'insertion et de formation à l'emploi individuel, stages d'insertion et de formation à
    l'emploi collectif, service militaire adapté, contrat d'apprentissage, contrat de qualification, contrat d'adaptation, contrat d'orientation,
    contrat de professionnalisation… .

    Une nouvelle promotion des contrats aidés va prendre place ; or ce ne sont que de faux emplois publics ou quasi publics. Est prévue aussi
    l’extension du contrat de transition professionnelle (CTP). La jungle s’épaissit.

    Terminons par la cérémonie plutôt ridicule qui a eu lieu à l'Élysée le 30 octobre 2008. Le président a invité préfets, trésoriers payeurs
    généraux et banquiers pour l'écouter sur les mauvaises chaises de la salle des fêtes du « château ».

    Les deux premières catégories d'auditeurs étaient conviées pour mettre en tutelle la troisième catégorie.

    Il n'avait pas été demandé aux préfets de revêtir leur bel uniforme ; cette omission doit être due aux services de communication abusifs de
    l'Élysée qui ruinent l’économie par leur existence même. Ils ont, sans doute, estimé que la vue des uniformes pourrait provoquer des états
    d'âme chez les banquiers déjà malmenés ! En effet, les préfets furent chargés officiellement par le président de donner des coup de fouet aux
    banquiers récalcitrants. Tout le monde sait que rien ne va se passer ; on ne voit pas le préfet agir vis-à-vis des agents d’une banque
    nationale alors que ces agents sont tenus par leur contrat de travail de respecter la politique de leur direction générale. Il faudra donc des
    sortes de super-préfets pour fouetter les directions générales des banques à succursales.

    Le président, d'ailleurs, a avoué tout de suite l'inutilité de la réunion puisqu'il a annoncé la création d'un poste central de surveillance des banques sous forme d'un médiateur du nom de René Ricol. Il devra sans doute s’armer d’un fouet dans le quartier de la défense.
    C’est juste le contraire de ce qu'il faut faire puisque c'est l'amorce d'une grosse administration : on ne voit pas un seul médiateur avec une
    gentille secrétaire surveiller des utilisations de milliards d'euros.
    L’on annonce déjà dix collaborateurs !

    La deuxième catégorie de personnages était représentée par les trésoriers payeurs généraux. Ils devaient bien rire sous cape, car ces
    TPG avec d'autres catégories comme les conservateurs des hypothèques sont célèbres dans le monde entier pour la richesse indue récoltée dans leurs fonctions. Ainsi que beaucoup d'autres, ils sont directement responsables de l'écroulement de l'économie française ; il est facile
    pour un économiste de montrer que cet écroulement est relié à cette richesse indue par de multiples fils aussi solides et invisibles que
    des fils de soie.

    Restaient les banquiers, qui ont dû écouter bouche bée et sagement assis ce qui les menaçait avant même le péché éventuel que peut-être ils
    ne commettront pas. Le président toujours fidèle à son orientation gauchiste avait devant lui la vue du beau parc de l'Elysée. Il n'a pas
    ouvert la fenêtre, la seule fenêtre qui pourrait guérir à grande vitesse l'économie française en faisant bondir les investissements et les emplois
    : la fenêtre de la liberté.

    Michel de Poncins