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  • Un gestionnaire vaudois mise sur la fin de l'euro


    MONNAIES Alexandre Wohlwend, patron d’Arabesque Wealth Management, en est convaincu: la monnaie européenne ne survivra pas à la crise en cours.

    Interview par Emmanuel Barraud

    Pessimisme ou réalisme ? Lors du dernier « concours de prévision de taux de change » organisé à Genève par le courtier en ligne Dukascopy, Alexandre Wohlwend avait prédit 1 euro à 1,28 dollar, quand les autres – dont les spécialistes des grandes banques – l’attendaient entre 1,32 et 1,42. Ce jour-là, le 16 avril, il a plongé à 1,24.

    Un résultat dont ce gestionnaire de fortune spécialisé dans l’échange des devises (forex) n’entend pas tirer une gloire facile. « Mais certains ont pu se dire à cette occasion que, seul contre tous, je n’avais peut-être pas tout tort! »

    Emmanuel Barraud - Tout le monde ou presque pense que la disparition de l’euro est impossible. Vous estimez au contraire qu’elle est inéluctable. Pourquoi ?

    Alexandre Wohlwend - Je considère que la constitution de l’Europe autour de la monnaie unique est un non-sens politique, économique et culturel. L’Histoire a montré que toute monnaie plurinationale est vouée à exploser s’il y a des déséquilibres dans les économies qui la partagent, ce que Robert Mundell, Prix Nobel d’économie en 1988, appelle le «choc asymétrique». L’euro n’échappera pas à la règle car les différences culturelles et économiques en Europe sont énormes. La crise grecque n’est qu’un premier symptôme.

    E.B. - Combien de temps survivra-t-il ?

    A.W. - Je ne veux pas me hasarder dans un pronostic chiffré, mais cela pourrait être assez rapide. J’estime que avant cinq ans, les pays européens auront largement commencé à se retirer de la zone euro pour revenir à leur monnaie nationale.

    E.B. - Le plan de sauvetage à 750 milliards d’euros ne servira donc à rien ?

    A.W. - C’est une fuite en avant. On le voit à la réaction des Bourses: en ce moment, l’Europe est euphorique parce qu’elle est droguée à l’endettement. Or cette « solution » ne fait qu’augmenter la dose de drogue en créant encore plus de dettes! Tout cet argent sera finalement ponctionné auprès des contribuables, ce qui risque d’entraîner une crise sociale importante.

    E.B. - A quoi ressemblera cette chute ?

    A.W. – Je prévois que celle-ci s’effectuera par paliers. L’euro restera un certain temps entre 1,20 et 1,26 dollar, puis viendra une période où il s’échangera entre 1,12 et 1,14. Enfin, si la «ligne de flottaison» historique à 1,08 dollar est rompue, alors ce sera le plongeon final. Ce qui fera le jeu des Etats-Unis.

    E.B. – Comment cela ?

    A.W. – Ce sont eux qui ont planifié et souhaité la création de l’euro, avec la complicité de la Communauté européenne, pour «contaminer» l’Europe avec leur concept de mondialisation et de profit maximum à court terme. Le problème, c’est qu’ils ont créé un endettement abyssal et démantelé leur industrie, rapidement imités en cela par les Etats européens. En outre, depuis qu’ils ont séparé le dollar de l’étalon-or, ils ont créé de la monnaie à tout va, jusqu’à faire baisser de 98% la valeur du billet vert par rapport à l’once d’or! Bref, le dollar est lui aussi moribond et la disparition de l’euro lui profitera en lui permettant de rester momentanément en vie.

    E.B. - Après l’euro, le dollar… Et ensuite ?

    A.W. – Le danger vient de Chine. Avec les 2200 milliards de dollars que ce pays détient en bons du Trésor américain, chaque Chinois possède une créance virtuelle de 15.000 dollars envers les Etats-Unis… Pour l’instant, il n’est pas dans l’intérêt de la Chine de voir chuter la monnaie américaine; elle continuera donc à augmenter ses réserves en bons du Trésor, qu’elle finira par utiliser pour acheter des pans entiers de l’industrie américaine. Et fera vraisemblablement de même, dans la foulée, avec les pays occidentaux si ces derniers ne se protègent pas par un retour à leur souveraineté monétaire et territoriale visant à la reconstruction d’un tissu industriel, seul garant d’une stabilité économique à long terme.

    E.B. - Et la Suisse, dans tout ça ?

    A.W. – On le voit déjà aujourd’hui : les pays qui s’en sortent le mieux sont ceux qui, comme le nôtre, ont conservé leur monnaie. Pour l’instant, je conseille donc aux investisseurs européens qui sont en Suisse d’y rester bien au chaud, et de parier avec nous sur la baisse – notamment – de l’euro. Les Bourses devraient beaucoup souffrir de la crise actuelle. Or, même en temps de crise, il est possible de faire fructifier son argent en se tournant vers le marché des changes, ce que nous proposons à nos clients.

  • L'euro à son plus bas, les marchés malmenés

    Le cours euro-dollar
    Le Monde.fr
    Le cours euro-dollar

     

    L' poursuit sa chute face au dollar. Lundi, la européenne a atteint son plus bas niveau depuis 4 ans en passant sous le seuil des 1,19 dollar. Cette baisse a entraîné avec elle les places financières, inquiètes de la situation financière de la Hongrie et des chiffres décevants de l' aux Etats-Unis.

    La Bourse de Paris a ouvert lundi en baisse de 1,73% à 3395,85 points, dans le sillage de Wall Street et des Bourses asiatiques.

    L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a dévissé de 3,84% lundi, à 9520,80 points, son seuil le plus bas en plus de six mois. Cette baisse s'inscrit sur fond de regain d'inquiétudes quant aux déficits de pays européens, qui ont poussé l'euro à son plus bas niveau depuis quatre ans.

    Dans les premiers échanges, lundi matin, l'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, accusait une baisse de plus de 2%. L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort a aussi ouvert en baisse de 1,05% à 5.876,48 points tandis que la bourse de Londres enregistrait une forte baisse. L'indice Footsie-100 des principales valeurs cédant 71 points dans les premiers échanges, soit 1,39% par rapport à la clôture de vendredi, à 5.055 points.


    «Les problèmes ne sont pas réglés»

    Vendredi déjà, les Bourses européennes avaient terminé en fort recul: Londres en baisse de 1,63%, Paris de 2,86%, Francfort de 1,91%, Madrid, Milan et Athènes largement au-delà de 3%, avant qu'à New York, le Dow Jones ne perde 3,16% et le Nasdaq 3,64%.

    «La peur à propos de la crise de la dette européenne revient nous hanter car les problèmes ne sont pas réglés», a expliqué Daphne Roth, analyste de marché à ABN Amro Private Bank à Singapour, citée par Dow Jones Newswires.

    Bruxelles «préoccupée» par la rapidité de la baisse de l'euro

    Les investisseurs restaient marqués par les déclarations alarmistes jeudi de hauts responsables du parti au pouvoir en Hongrie sur la situation économique du pays, l'un d'eux jugeant que «la Hongrie était dans une situation comparable à celle de la Grèce».

    Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, a rejeté lundi toute comparaison entre la situation budgétaire catastrophique de la Grèce, et celle de la Hongrie, après des propos alarmistes en ce sens de responsables hongrois. Bruxelles s'est dit plus «préoccupé» par la rapidité de la baisse de l'euro que par son niveau.

    Le directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn a indiqué, de son côté, n'avoir «aucun élément particulier d'inquiétude» concernant la situation financière de la Hongrie.

     

  • L’Europe est morte - par Guy Millière, une exclusivité drzz.info

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    Source: http://www.drzz.info/article-l-europe-est-morte-par-guy-milliere-une-exclusivite-drzz-info-50565846.html

    Navré de vous l’apprendre de manière un peu brutale, mais je pense qu’il est inutile de dissimuler la vérité : l’Europe est morte. Disant cela, je ne veux pas dire que les structures de l’Union vont se dissoudre : non, on sauvera les apparences, il y aura toujours des réunions à Bruxelles, un Parlement à Strasbourg, une Commission, un Président. Tout restera en place. Je ne veux pas dire non plus que les pays d’Europe vont cesser d’exister et leurs populations disparaître, non.

    Je veux dire qu’un point de non retour se trouve atteint, et que le déclin enclenché depuis longtemps est désormais, sans doute, irréversible. Le futur du monde se jouera ailleurs : c’est déjà le cas. Ce le sera plus encore dans les années à venir.

     

    drapeau-euro-de-mort.jpgLa crise que vient de connaître la zone euro va sans aucun doute se poursuivre. L’euro, en toute logique devrait s’affaiblir et se déprécier encore. Emprunter de l’argent sur les marchés va coûter de plus en plus cher à tous les gouvernements d’Europe, même ceux extérieurs à la zone euro, car il sera de plus en plus risqué de leur prêter de l’argent. Même les pays qui semblent les plus sains sont enchaînés aux cercles vicieux mis en place dans l’Union au fil des ans, et ne peuvent en sortir : l’Allemagne, ainsi, exporte très largement vers les autres pays d’Europe et ne peut dissocier son sort d’eux, et le vieillissement lui fait perdre des centaines de milliers d’habitants par an.

    La Grèce, ce doit être dit, ne pourra jamais rembourser un centime de l’argent qui lui est prêté : le régime strict qui lui est imposé est la recette assurée de la dépression chronique, et l’exclure de la zone euro n’aurait pas changé grand chose, car le Portugal et l’Espagne sont dans une situation proche. Les mesures décidées par les gouvernements portugais et espagnol sont elles aussi des recettes de dépression chronique, et ces pays eux-mêmes ne rembourseront probablement jamais leurs dettes. L’Italie, la France, ou, hors de la zone euro, le Royaume-Uni sont dans des situations qu’on ne peut considérer comme très éloignées de celles existant au Portugal et en Espagne.

     

    L’argent avancé pour tenter d’éteindre l’incendie ne fera qu’entretenir l’incendie : prétendre remédier à une situation de surendettement en empruntant davantage d’argent et en s’endettant davantage encore, par centaines de milliards, relève de l’action désespérée de court terme et ferait sourire si ce n’était tragique. Un particulier qui, à sa propre échelle, se conduirait ainsi se verrait refuser le moindre argent supplémentaire et se verrait placé sous une forme ou une autre de tutelle. Accuser les « spéculateurs » relève d’une stratégie du bouc émissaire et détournera peut-être l’attention des populations quelques instants, mais la responsabilité de la situation incombe aux dirigeants politiques, à la mise en place de systèmes d’Etat providence qui ont asphyxié les incitations à entreprendre et investir tout en démultipliant le nombre de ceux qui vivent d’assistances diverses ou d’emplois improductifs. Elle incombe à l’abandon de l’enseignement à des gens qui forment davantage d’inadaptés sociaux que de vecteurs de capital intellectuel.

    Le seul espoir de redressement passerait, non par l’explosion de la zone euro dont certains parlent, mais par un retour dans les principaux pays européens à une croissance forte (supérieure à 3%), mais ce retour est quasiment impossible : la croissance impliquerait des gains de productivité et de compétitivité, donc des baisses d’impôt et de charges, et des déréglementations, ce qu’aucun gouvernement d’Europe ne se propose de faire et ne peut faire, car cela impliquerait le passage par une période de déficits accrus, sans même la certitude de réussir, tant tous les mécanismes à même de permettre un redémarrage sont grippés et détériorés. Si, pure hypothèse, les financiers envisageaient d’accepter ces déficits, ils reculeraient aussitôt en songeant à tous les paramètres impliqués et au fait qu’ils seraient sur des terrains très instables. Un gouvernement technocratique de l’Union ne pourrait pas faire mieux que les gouvernements de chaque pays, et serait, de surcroît, refusé par les populations, qui considèrent d’ores et déjà que la démocratie est largement confisquée en Europe.

    Quand l’endettement d’un gouvernement quel qu’il soit approche ou dépasse les cent pour cent du PIB, des blocages graves se mettent en place. Le simple paiement des intérêts de la dette est si lourd que diminuer les dépenses du gouvernement devient une mission presque impossible. Augmenter les dépenses est également impossible puisque la limite à la possibilité de dépenser l’argent qu’on n’a pas se trouve atteinte. Baisser impôts et charges et déréglementer étant inenvisageable, il en résulte une forme de paralysie. On évoque en France le spectre de la « rigueur » : un mot qui économiquement ne veut rien dire. Il vaudrait mieux parler de rigidité, comme dans « rigidité cadavérique ». Et c’est ce genre de rigidité qui plane, à divers degrés et sur divers modes, sur l’Europe entière.

    L’euro va s’affaiblir et se déprécier, disais-je : ce sera une forme de dévaluation d’ensemble. La croissance pourra sembler repartir ici ou là, dopée artificiellement par la dévaluation, mais elle sera très faible, bien plus faible que dans le reste du monde, car la dévaluation fait monter les prix de tout ce qui est importé. Le chômage partout restera élevé. Le nombre de gens vivant au seuil de pauvreté va s’accroître. La dénatalité et le vieillissement des populations vont se poursuivre. Le capital humain et intellectuel subsistant continuera à partir. Des gens qui n’ont à offrir que la force de leurs bras se feront plus nombreux dans un contexte où ce n’est pas sur la force musculaire mais sur le cerveau que repose le dynamisme économique. La violence et les trafics divers ne pourront que s’accroître. Et j’ai laissé ici délibérément de côté d’autres facteurs, tels l’islamisation de diverses sociétés européennes, ou l’absence de défense européenne qui implique certaines postures diplomatiques.

    La mort d’une civilisation n’est pas un événement brutal et monolithique : elle se fait d’une cumulation de signes, de lézardes, de fractures. Nous sommes dans une mort de civilisation. Les discours des hommes politiques ne pourront pas se faire porteur de la vérité, bien sûr : si l’un d’entre eux oserait dire qu’il gère un déclin vraisemblablement irrémédiable, un autre viendrait tenir des propos rassurants et raflerait la mise. Les mécontentements, les frustrations, vont s’accentuer. Les discours intellectuels vont habiller tout cela avec des mots comme seuls savent en inventer les intellectuels.

    J’ai expliqué tout cela de manière très détaillée dans mon dernier livre, La septième dimension. Je savais, au moment de la publication que j’avais peu de chance de voir le diagnostic que j’établissais concernant l’Europe se trouver entendu. Je savais aussi que l’explication que je donne du devenir du monde serait peu comprise sur ce continent : les civilisations qui meurent sont, en général, la proie d’une incapacité de comprendre encore le devenir du monde.

     

    Ceux qui lisant ces lignes désespèreraient doivent ne pas l’oublier : il y a un futur. Il se joue ailleurs, notais-je au début de cet article. S’il est trop tard pour l’Europe, il n’est pas trop tard pour ceux qui entendent regarder un peu plus loin. Et se placer sur un horizon planétaire.

     

    Guy Millière