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Blog - Page 18

  • Le libéralisme n’est pas coupable !!!!!

    Source: http://lupus1.wordpress.com/2009/08/09/un-nouveau-paradigme-emerge-face-a-l%E2%80%99echec-des-reglementations/

     

    Suivant le dogme des Néomarxistes keynésiens : Le libéralisme serait pleinement responsable du désordre économique régnant, et il faudrait y remédier par davantage de réglementation…..

    PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :

    En ces temps de crise, le libéralisme est accusé de tous les maux. En particulier, il lui est reproché de ne pas avoir posé de limites à «la recherche effrénée du profit», à «l’appât du gain», ou encore à la quête «d’argent facile». En somme, le libéralisme serait pleinement responsable du désordre économique régnant, et il faudrait y remédier par davantage de réglementation.

    Ces reproches reposent cependant sur une conception erronée des notions dont il est question. Le libéralisme, tout d’abord, n’a jamais été équivalent au nihilisme ou à une promotion du désordre, ni à «laisser chacun faire ce qu’il veut». Le libéralisme n’implique en aucun cas l’absence de règles, mais au contraire un respect accru de principes universels. Le libéralisme est une philosophie du droit qui prône des règles bien précises: le respect du droit de propriété, et par conséquent l’interdiction de toutes les formes d’agression contre une personne ou ses biens, que ce soient les agressions physiques, le vol ou la fraude.

    Le profit, ensuite, est souvent présenté comme l’apanage de capitalistes obtenant leurs revenus sans travailler ou en accaparant les richesses de façon illégitime. Mais ce point de vue part d’une mauvaise compréhension du profit. Le profit est avant tout une notion psychologique – si une personne troque un certain bien contre un autre, les deux personnes réalisent un profit, puisqu’elles sont plus satisfaites qu’auparavant, alors que la quantité de biens physiques n’a pas changé. En réalité, le profit doit être compris comme la différence entre le coût d’opportunité, soit tout ce à quoi une personne renonce pour obtenir quelque chose, et la valeur subjective que ce quelque chose lui apporte.

    Cette même volonté de diaboliser le profit se retrouve dans la glorification des «services publics», censés ne pas avoir le profit comme objectif et supposés dès lors mieux se concentrer sur d’autres buts, comme la qualité ou la densité du service. Cependant, cette opposition est fallacieuse, car elle repose sur une mauvaise compréhension de la notion de coût. En réalité, les coûts dépendent bien plus de la gestion humaine qu’il n’est généralement perçu, et ne se résument pas à des «prix objectifs» payés pour des matières premières par exemple. Ainsi, une entreprise publique peut très bien avoir des «coûts» importants, simplement parce qu’elle est mal gérée, et donc ne pas générer de profit. Même si des salaires excessifs, des bureaux somptueux, ou des privilèges particuliers peuvent être vus comme autant de «profits» pour ses dirigeants et ses employés.

    Tout un chacun recherche donc toujours le profit, quel que soit le système économique dans lequel il se trouve. Dans une économie vraiment libérale, dans une économie de marché libre, la recherche du profit se fait en répondant au mieux aux besoins des autres et donc en accroissant leur niveau de vie: c’est ce qu’exprime la fameuse main invisible d’Adam Smith. Dans un système étatisé, en revanche, cette même recherche du profit passe par la corruption, la quête de privilèges et de faveurs, l’élimination légale de la concurrence, et mène au contraire à l’appauvrissement.

    Ce n’est pas la recherche de profit en tant que telle qui cause des problèmes, mais des comportements irresponsables et frauduleux. La différence pertinente n’est donc pas entre les activités à but lucratif et les activités «désintéressées», ni entre «l’argent facile» et l’argent durement gagné, mais entre les activités qui respectent le droit de propriété et celles qui ne le respectent pas.

    Quel que soit le système économique ou politique, il y aura toujours des personnes qui agissent de façon nuisible – un bon système ne consiste pas à partir du principe que ces comportements vont disparaître comme par magie, il consiste à mettre en place un cadre institutionnel qui va les décourager. Ainsi, dans un système véritablement libéral, des entreprises qui polluent ou qui mentent sur les dangers de leurs produits seraient condamnables – et pas seulement les entreprises en tant qu’entités juridiques, mais les dirigeants individuels qui ont pris des décisions les amenant à de la fraude ou à une atteinte délibérée à la santé d’autrui. Dans une économie étatisée, au contraire, ces entreprises et leurs dirigeants sont souvent protégés, surtout lorsque des «intérêts nationaux» sont en jeu. Au jeu politique, c’est bien la «loi du plus fort» qui règne: les grandes entreprises sont les plus à même d’obtenir des faveurs et des protections de l’Etat. Tout cela nous amène à la question: vivons-nous actuellement sous un bon système? En réalité, nous vivons dans des économies mixtes, bien souvent plus proches d’un capitalisme d’Etat que d’un véritable capitalisme libéral. Ceux qui se sont enrichis peuvent par conséquent y être parvenus soit par des moyens libéraux, c’est-à-dire en répondant au mieux aux besoins des consommateurs, soit par des moyens non libéraux, c’est-à-dire en profitant de privilèges, de monopoles, de subventions ou encore de protections légales de l’Etat. Cette confusion facilite d’autant plus l’amalgame entre profit et irresponsabilité. L’«appât du gain», le «capitalisme» ou la «recherche effrénée du profit» servent alors de boucs émissaires bien commodes pour détourner l’attention des vrais problèmes – un système économique et politique étatisé et inefficace.

    Face aux échecs des économies mixtes, plus de cohérence apparaît inévitablement comme la solution. C’est ce que l’on a pu observer dans le cas du plan de sauvetage d’UBS, par exemple: seule la gauche s’y est opposée, critiquant – dans une certaine mesure à juste titre – un système de «socialisation des pertes et privatisation des profits». Mais la solution est-elle du côté de plus de cohérence socialiste ou de plus de cohérence libérale? Les comparaisons internationales sont claires à ce sujet: ce sont les pays où le poids de l’Etat est le plus faible et les droits de propriété les mieux protégés qui s’en sortent le mieux. La solution se trouve du côté de davantage de liberté – qui va de pair avec responsabilité – et non du côté de davantage de réglementations.

    Par Jan Krepelka, collaborateur scientifique de l’Institut Constantin de Rebecque

  • La croissance en France



  • François Ewald : "la défaite de l'idéologie de la finance"

    François Ewald professeur au CNAM

    Cette crise révèle-t-elle une rupture avec le monde "d'avant" ?

    Cette crise n'est pas une crise du système capitaliste, mais une crise du pouvoir au sein de ce système, comme le capitalisme en a d'ailleurs connu d'autres. Le monde financier a progressivement pris le pouvoir à partir des années 80 à la faveur de la globalisation. Il a su imposer un discours, dont beaucoup d'économistes se sont faits les porte-parole, repris pratiquement par l'ensemble des acteurs économiques sur les vertus du marché, de l'autorégulation, du "corporate gouvernance". Pourtant, beaucoup se posaient des questions sur la pérennité de ce modèle de croissance et sur les dérives du capitalisme financier, marqué par une temporalité extrêmement courte et un besoin obsessionnel de faire fortune rapidement. Ces alertes furent déniées. Cette crise est avant tout une crise de la gouvernance et elle marque la défaite d'une idéologie. La finance ne peut plus prétendre gouverner le monde, idéologiquement au moins.

    L'échec d'une idéologie signifie-t-il une perte de pouvoir ?

    Certainement. Les financiers le savent bien, qui avaient pris les moyens d'installer leur pouvoir dans sa dimension idéologique aussi. Il n'y a plus, pour un temps, de "discours du capitalisme". Mais si la finance a perdu le pouvoir, elle n'a pas perdu pour autant son pouvoir économique. Elle demeure un rouage essentiel de l'économie et les politiques le savent bien. De ce point de vue, nous vivons un nouvel avatar de la vieille rivalité entre le financier et le politique, l'un essayant de dominer l'autre alors qu'aucun des deux ne peut vivre sans l'autre. Le pouvoir politique sauve le monde financier, sans lequel on n'imagine pas de vivre, pour cela il s'endette à des niveaux inégalés, ce qui ne manque pas de renforcer le pouvoir financier. "Je te tiens, tu me tiens par la barbichette..."

    Finalement, vous ne décelez aucune remise en cause radicale du capitalisme à l'aune de cette crise...

    Il est peut-être temps de sortir Marx de nos têtes, et cesser de penser que le capitalisme est condamné à aller à sa destruction. Ce n'est pas parce que le capitalisme ne fonctionne pas comme le dit la théorie qu'il ne marche pas, cahin-caha, dans la réalité. Un des phénomènes les plus singuliers et les plus importants de cette crise, que l'on nous dit comparable à celle de 1929, est que les critiques habituels du capitalisme sont restés aux abonnés absents. Il est vrai qu'on ne voit pas comment le socialisme de "troisième voie" pourrait faire sérieusement la critique de ce dont il s'est fait l'agent politique. Quant aux néo-marxistes, l'histoire les a remerciés en 1989. Ce n'est pas le moins inquiétant : les contestataires sociaux les plus radicaux ont en effet considéré que cette crise financière était un "non-événement", une péripétie par rapport aux vrais sujets : le changement climatique, l'existence de l'homme sur terre. La dimension sociale de la crise, terrible pour ceux qui la subissent, n'a pas de traduction politique. Cela ne veut pas dire que la crise n'est pas aussi sociale, mais que les mouvements sont désespérés. Ils peuvent devenir violents, emprunter les voies minoritaires du terrorisme qui fait si peur au nom de la mystérieuse "insurrection qui vient".

    Cette crise aura-t-elle néanmoins des conséquences politiques ?

    J'ai parlé du pouvoir intellectuel, qui est à prendre. Ce n'est pas rien. Cette crise a déjà ses traductions politiques, mais, sur ce terrain, l'essentiel est à venir. Il y a eu en novembre dernier l'élection d'un Noir à la présidence des États-Unis. Un événement considérable. Il y a l'agonie des socialismes. Il y a la victoire des écologistes aux dernières élections européennes, qu'il ne faut pas sous-estimer. L'écologie est en train de prendre le pouvoir intellectuel et politique. La crise renforce les protectionnismes, les relocalisations, la déglobalisation, le néo-rousseauisme si cher aux Français. Depuis trente ans au moins, thèmes et batailles écologistes transforment profondément la démocratie. La crise leur offre une nouvelle chance.

    Vous imaginez d'autres conséquences ?

    Crise de la globalisation, elle aura des conséquences géopolitiques. On le voit déjà dans la naissance du G2O, qui conteste le G8. La question religieuse, dans un monde en quête de sens, n'a pas fini d'agiter les esprits. Qui ne s'est pas encore converti à la finance islamique ? Cette merveilleuse alchimie qui réconcilie finance et religion. Mais l'essentiel est peut-être ailleurs. La seconde moitié du XXe siècle a été celle de la décolonisation et du "développement", manière pour les anciens colonisateurs de se poser comme modèles pour les anciens colonisés. Le XXIe siècle pourrait bien être celui de leur revanche. La question est alors de savoir dans quelle mesure cette crise va encourager cette tendance lourde où, pour parler comme Hegel, les "maîtres" d'hier risquent de devenir les "esclaves" de demain. Cela concerne tout particulièrement les Européens, dont ce devrait être le grand sujet...

     

    Bio express: philosophe de formation, docteur ès Lettres, ancien assistant de Michel Foucault, François Ewald est professeur au Conservatoire national des arts et métiers et directeur de l'École nationale d'assurances. Ses travaux portent plus particulièrement sur les politiques du risque: l'avenir de la "société assurancielle" d'un côté, et de l'autre, les logiques de précaution. Il achève un essai sur ce sujet (Grasset).