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  • Chères, très chères autorités…

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  • Le plus gros détenteur de la dette américaine n'est plus la Chine, c'est...

    Source : La Tribune.fr - 09/02/2011

      

    L'analyse de l'ex-trader Marc Fiorentino sur l'"arnaque américaine" de 2011. Découvrez qui a supplanté la Chine et le Japon pour le rachat de la dette des Etats-Unis. Stupéfiant !

    Copyright Reuters
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    Madoff était finalement un petit joueur. Avec ses 50 ou 60 milliards de dollars détournés, il n'a pas exploité toutes les possibilités de la fameuse chaîne de Ponzi... Face au tandem Geithner-Bernanke, nos nouveaux Robert Redford et Paul Newman dans ce remake de « l'Arnaque », il faut dire que la concurrence est rude. Décortiquons cette fraude massive car le montage est d'une subtilité perverse et d'une perversité subtile.

    Commençons tout d'abord par un petit rappel : le Trésor américain et la Fed sont deux poches différentes du même argent... Même si la banque centrale américaine est indépendante, ses moyens sont les mêmes que ceux du Trésor américain. Quand la Fed perd de l'argent, et elle va perdre une fortune sur ses achats massifs d'obligations d'État avec la remontée des taux d'intérêt qui s'amorce, cette perte va directement, chaque année, s'imputer au déficit budgétaire américain, un déficit qui est déjà en lambeaux.

    Que s'est-il passé en 2010 ? L'État américain, déjà en faillite virtuelle, a fait de la relance. Il a injecté des centaines de milliards de dollars dans l'économie qu'il n'avait pas. Ces centaines de milliards, le Trésor américain a dû les emprunter. Le problème, c'est que les Chinois ne veulent plus de ces nouveaux subprimes, ni les Japonais ni les pays du Golfe... Les ménages américains ont absorbé une partie de ces déchets napolitains pour placer une épargne récemment reconstituée. Mais cela ne suffisait pas. Dès lors, la Fed est venue prêter au Trésor américain... Mais la Fed et le Trésor, c'est pareil ! C'est de l'argent qui sort d'une poche pour entrer dans l'autre, avec deux poches qui, aujourd'hui, sont percées. On a appris cette semaine, sans surprise, mais tout de même avec effroi, que la Fed était passée devant la Chine et était devenue le plus gros détenteur d'emprunts d'État américains ! Fascinant, non ? L'administration Obama, qui voulait réformer les pratiques bancaires, fait ce qu'aucune banque, ni aucun escroc de haut vol, n'a jamais tenté. Il faut dire qu'ils n'en sont plus à une contradiction près : les vingt plus grosses banques américaines vont verser pour 2010 un montant record de rémunérations : 135 milliards de dollars alors qu'Obama devait briser Wall Street, l'appât du gain et les bonus. Michael Douglas a raison de dire en 2010 : « Greed is not just good, it's legal. » Passons.

    Le problème de ce tour de prestidigitation, ô combien impressionnant, est qu'il ne pourra plus être utilisé en 2011. Vous allez comprendre pourquoi. Les taux montent. La Fed perd donc tous les jours de l'argent sur les 1.100 milliards d'emprunts d'État qu'elle a avalés. Elle va sûrement encore jouer la fuite en avant avec un QE3 ou un QE4 mais elle ne pourra pas continuer à absorber intégralement les besoins d'emprunt de ses collègues du Trésor. Madoff avait besoin que les marchés continuent à monter pour que son arnaque tienne. La crise de Lehman a mis sa belle pyramide à terre. Geithner et Bernanke ont besoin que les taux d'intérêt baissent pour qu'ils puissent continuer à faire voltiger les dollars sans que les spectateurs s'aperçoivent de la supercherie. Oui, mais voilà. Avec des matières premières en folie, du fait entre autres de ce « quantitative easing », des valeurs d'actifs qui montent sous l'effet de la spéculation, des banques qui reprennent leurs plus mauvaises habitudes, les taux grimpent. Doucement mais sûrement. Et il suffit que cette hausse s'accélère pour qu'on découvre que tout cela n'est qu'une gigantesque arnaque.

    Mais alors, me direz-vous, si c'était aussi simple que cela, que fait la police ? La police, c'est-à-dire les agences de notation ou la SEC, est à peu près aussi sévère avec le Trésor américain et la Fed que la police tunisienne l'était avec la belle-famille de Ben Ali ! Notre duo d'équilibristes est aujourd'hui dans une fuite en avant qui ne peut que mener les États-Unis dans un mur. Bravo les artistes !

  • L'Europe à l'heure franco-allemande ?

    Le couple franco-allemand fait de plus en plus de mécontents au sein de l'UE. Or c'est avant tout l'Allemagne qui semble y mener la barque. Mme Merkel a notamment réussi à imposer son pacte de compétitivité afin de "créer convergence économique dans la zone euro, avec l'adoption de politiques voisines en matière de systèmes de retraite, de salaires ou d'imposition des sociétés, et des mécanismes de plafonnement de l'endettement public"[Touteleurope]. Le 7 février, Presseurop évoquait le rôle grandissant de l'Allemagne en Europe, affirmant que "Mme Merkel veut jouer un rôle moteur dans la consolidation de l'Union économique et monétaire. Ce qui peut faire croire à l'émergence d'une "Europe made in Germany" selon le quotidien allemand Die Zeit

    La Presse internationale approfondit aujourd'hui l'idée de ce" tandem qui inquiète" [Die Press]. D'après Euractiv.com, "le ressentiment s'est répandu parmi les gouvernements européens concernant l'impulsion donnée par l'Allemagne qui vise à mettre fin à l'indexation des salaires, à repousser l'âge de la retraite et à intégrer des limites de dettes au sein des constitutions nationales dans la zone euro". Or des réticences quant à cette convergence économique se montrent au grand jour.

    La Belgique s'est déclarée opposée au projet. Le Premier ministre belge "a indiqué qu’il n’était 'absolument pas d'accord' avec les propositions du pacte. 'Il doit y avoir plus de coopération économique, mais les Etats membres doivent avoir l’espace de mener leurs propres politiques' a-t-il déclaré dès son arrivée au sommet". Le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker a partagé cette impression, indiquant "qu'il ne trouve pas 'de raison pour dire qu’abolir l’indexation des salaires permettrait d’améliorer la compétitivité de mon pays ou par de la zone euro" [Euractiv.fr]. L'ancien ministre belge Guy Verhofstadt dénonce quant à lui, dans une tribune publiée aujourd'hui par Les Echos, et rapportée par Euractiv.fr, le "directoire franco-allemand".

    Ainsi, de nouveaux cercles semblent se dessiner à l'intérieure l'Europe des 27. En titrant, "Coopération renforcée : Les 17, les 17+, les 27….", Fenêtre sur l'Europe  confirme l'impression d'un nouveau directoire, avec un premier consul nommé Merkel : "on sent bien, à travers cette initiative ambitieuse, qu'elle semble avoir pris l’ascendant sur ses pairs en poussant son avantage : il faut, dit-elle, s’aligner sur ce qu’il y a de meilleur" restitue Patrick Martin-Genier.  En citant Laurent Wauquiez qui affirme que "ceux qui ne veulent pas prendre le train ne peuvent empêcher celui-ci de se mettre en marche et d’avancer", Fenêtre sur l'Europe estime que ce nouveau gouvernement économique a "enfoncé le clou en excluant de fait, du moins, dans un premier temps, les pays non-membres de la zone euro".