Le couple franco-allemand fait de plus en plus de mécontents au sein de l'UE. Or c'est avant tout l'Allemagne qui semble y mener la barque. Mme Merkel a notamment réussi à imposer son pacte de compétitivité afin de "créer convergence économique dans la zone euro, avec l'adoption de politiques voisines en matière de systèmes de retraite, de salaires ou d'imposition des sociétés, et des mécanismes de plafonnement de l'endettement public"[Touteleurope]. Le 7 février, Presseurop évoquait le rôle grandissant de l'Allemagne en Europe, affirmant que "Mme Merkel veut jouer un rôle moteur dans la consolidation de l'Union économique et monétaire. Ce qui peut faire croire à l'émergence d'une "Europe made in Germany" selon le quotidien allemand Die Zeit
La Presse internationale approfondit aujourd'hui l'idée de ce" tandem qui inquiète" [Die Press]. D'après Euractiv.com, "le ressentiment s'est répandu parmi les gouvernements européens concernant l'impulsion donnée par l'Allemagne qui vise à mettre fin à l'indexation des salaires, à repousser l'âge de la retraite et à intégrer des limites de dettes au sein des constitutions nationales dans la zone euro". Or des réticences quant à cette convergence économique se montrent au grand jour.
La Belgique s'est déclarée opposée au projet. Le Premier ministre belge "a indiqué qu’il n’était 'absolument pas d'accord' avec les propositions du pacte. 'Il doit y avoir plus de coopération économique, mais les Etats membres doivent avoir l’espace de mener leurs propres politiques' a-t-il déclaré dès son arrivée au sommet". Le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker a partagé cette impression, indiquant "qu'il ne trouve pas 'de raison pour dire qu’abolir l’indexation des salaires permettrait d’améliorer la compétitivité de mon pays ou par de la zone euro" [Euractiv.fr]. L'ancien ministre belge Guy Verhofstadt dénonce quant à lui, dans une tribune publiée aujourd'hui par Les Echos, et rapportée par Euractiv.fr, le "directoire franco-allemand".
Ainsi, de nouveaux cercles semblent se dessiner à l'intérieure l'Europe des 27. En titrant, "Coopération renforcée : Les 17, les 17+, les 27….", Fenêtre sur l'Europe confirme l'impression d'un nouveau directoire, avec un premier consul nommé Merkel : "on sent bien, à travers cette initiative ambitieuse, qu'elle semble avoir pris l’ascendant sur ses pairs en poussant son avantage : il faut, dit-elle, s’aligner sur ce qu’il y a de meilleur" restitue Patrick Martin-Genier. En citant Laurent Wauquiez qui affirme que "ceux qui ne veulent pas prendre le train ne peuvent empêcher celui-ci de se mettre en marche et d’avancer", Fenêtre sur l'Europe estime que ce nouveau gouvernement économique a "enfoncé le clou en excluant de fait, du moins, dans un premier temps, les pays non-membres de la zone euro".