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Pourquoi le système financier français survivra

15 octobre 2008

Si la crise économique risque de laisser des traces, il demeure une lueur d’optimisme. Si le système financier mondial semble s’écrouler, il reste des raisons d’espérer. Alors que le discours ambiant tient de l’avis de tempête (non sans raison), fidèle à mon envie de marcher à contre-courant, j’ai voulu montrer ce qui va bien. C’est pour cette raison que je vais parler du système financier français.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, les banques et les assurances françaises ont de grandes chances de survivre à la crise et d’en sortir plus forte. Cela n’est pas une affirmation sortie du cerveau d’un illuminé, mais un avis qui fait son chemin dans les milieux financiers. Cet avis repose sur le raisonnement suivant.

Les banques américaines et anglaises sont en difficulté en grande partie parce qu’elles avaient acheté trop de crédit subprime. Lorsque la finance s’est aperçu que ces crédits n’étaient pas solvables, la crise a commencé. Mais ces crédits avaient déja infiltré une très grande partie du système financier mondial. Au contraire, les banques françaises ont consommé ces crédits avec beaucoup de réserves et de modération. Critiquées pour leur gestion de “bon père de famille” à l’époque de la montée de la bulle, elles sont maintenant les seules (ou presque) à se montrer en bonne santé.

De plus, contrairement aux grandes banques qui ont fait faillite ou sont en difficulté, comme Fannie Mae ou Lehman Brothers, les banques françaises sont dites universelles. Les banques sus-citées reposaient essentiellement sur le marché du crédit et de l’investissement. Elles tiraient leurs revenus des prêts et des cours des bourses mondiales. Au contraire, les banques françaises faisaient de l’assurance, les assurances françaises faisaient de la banque. Elles proposaient un large choix de produits. Elles reposaient plus sur les épargnes de leurs clients et sur leurs primes d’assurance que sur l’évolution de la bourse. Ce qui contribue aussi à leur bonne santé. Cela est illustré, par exemple, par le fait que BNP Paribas est en passe de racheter Fortis et que AXA compte profiter de l’affaiblissement de AIG. Si le cours des actions de nos banques et de nos assurances font du yo-yo, cela est surtout dû à la volatilité des marchés.

Bien sûr, l’horizon n’est pas dégagé pour la finance française. Il reste un problème majeur que rencontre toutes les banques mondiales : le manque de liquidité. Cela encourage les banques à augmenter leurs taux d’intérêts et donc à prêter moins. Cela se traduit par une baisse de l’activité des industries, qui étaient habituées à finir leurs fins de moi et à investir à crédits. De plus, la récession qui est maintenant officielle et bien réelle nous fait entrer dans un cercle vicieux où la demande va baisser, qui va entraîner une baisse de l’offre, qui va entraîner une baisse de la production qui aura pour résultat une hausse du chômage, qui entraînera une baisse de la demande … La solution est bien sûr, à la suite de Keynes, de favoriser la reprise avec l’injection de liquidités dans le marché financier et aussi (et surtout) de redonner la confiance.

Il reste que, comme l’affirme le Financial Time, à la sortie de la crise, il y a de fortes chances que la finance française soit érigée en modèle. Paris acquierrait de cette manière une plus grande importance sur la place financière mondiale, et l’influence de la France connaîtrait ainsi des jours nouveaux.

Yves Corneille

Source : http://afe-blog.com/

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