L’ancien ministre de l’Economie, ex-patron de Démocratie libérale, publie sur son blog un billet dans lequel il écrit tout le mal qu’il pense des propositions économiques et sociales de l’UMP. Décoiffant.
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En effet, les sénateurs ont voté à la majorité de 216 voix contre 103 un amendement demandant le retrait de la référence aux langues régionales dans l'article 1 de la Constitution.
Lorsque la diversité linguistique et culturelle est prônée dans le monde entier, la France est plus nationaliste que jamais. Il s'agit d'un des derniers pays en Europe à refuser de donner une place officielle aux langues régionales. À l'heure où la France est épinglée par les rapports internationaux sur son traitement des problématiques minoritaires, elle ne montre pas le visage d'un pays tolérant, bien au contraire.
Le texte prévoyant l'inscription des langues régionales dans la Constitution avait pourtant été adopté à la quasi-unanimité à l'Assemblée nationale, mais au Sénat la majorité UMP, ainsi que les communistes, les centristes, les radicaux et quelques socialistes ont voté un amendement demandant son retrait.
Déjà avant-hier, l'Académie française estimait que les langues régionales étaient un danger pour l'identité nationale, estimant que l'exclusivité du français était nécessaire dans un pays qui n'aime ni la langue anglaise, ni les langues régionales, ni certainement les autres langues dans la monde.
Doit-on en conclure qu'en France, le mot identité ne peut se prononcer qu'en langue française ? Ce vote du Sénat est au moins une belle preuve d'un jacobinisme farouche où la diversité n'a pas sa place. Alsaciens, Basques, Bretons, Catalans, Corses, Occitans, Flamands, Bourguignons... doivent-ils se considérer comme des étrangers ?
A quoi joue-t-on à l'UMP ? La France a besoin de réformes profondes, de réformes structurelles, culturelles, politiques et économiques. Ce refus du Sénat est décidément de très mauvaise augure pour le succès des réformes que nous espérions. C'est à l'UMP de montrer l'exemple, de montrer le chemin de la modernité et des réformes.
Claude Guillemain
Hervé NOVELLI. Nous portons chacun à l'intérieur de l'UMP une part de responsabilité. Le parti n'est plus assez ce lieu de débat collectif, d'expression de la diversité des sensibilités et d'offensive intellectuelle contre la gauche qu'il était lorsque Nicolas Sarkozy le présidait. Cette dernière lacune a été particulièrement criante aux municipales. Il y a eu trop peu de mobilisation nationale pour répondre à la campagne de la gauche sur le problème du pouvoir d'achat, qui est réel, ou sur le prétendu plan de rigueur qui allait suivre les élections.
L'UMP doit créer son propre espace pour aider, éclairer, voire devancer l'exécutif, comme elle le faisait depuis 2004. Les Réformateurs organiseront, le 6 mai, un grand « rendez-vous de la réforme » pour faire le bilan de celles déjà en vigueur, identifier celles qui doivent être engagées au plus vite et proposer leurs solutions pour atteindre les objectifs fixés par le président de la République. Quand Nicolas Sarkozy présidait l'UMP, il faisait vivre le débat par des colloques ou même des votes en conseil national. Cela doit continuer et s'amplifier. Sous sa présidence, le parti était pluriel. Depuis dix mois, nous n'avons pas eu le temps de reconstituer ce climat, au risque d'apparaître comme exclusivement suiviste. Une UMP monolithique serait à la fois une trahison de l'histoire des familles qui ont fusionné pour la construire et un déni de la réalité actuelle, où les sensibilités qui forment l'arc de la droite au centre ne correspondent plus forcément aux anciennes appellations.
Non. Il ne s'agit pas de s'affronter ou de se diviser comme le font les socialistes, mais d'être le plus vivant possible et ainsi plus efficace dans l'opinion. Puisque nous réformons la France, réformons aussi l'UMP en profondeur. Au sommet, le partage des responsabilités n'est pas optimal. Je souhaite qu'il soit clarifié : au secrétariat général, la gestion quotidienne, et au Conseil national, l'organisation des débats. Je demande aussi que les sensibilités actuelles, dont la sensibilité réformatrice et libérale qu'avec d'autres je représente, soient intégrées dans les instances dirigeantes de notre formation et associées à sa gestion. Les Réformateurs sont puissants à l'intérieur du groupe UMP à l'Assemblée nationale, mais ils me paraissent ignorés dans la direction du parti. Notre poids et, en conséquence, notre influence ne sont pris en considération ni par l'exécutif ni par le législatif de l'UMP.
La diversité de l'UMP est la condition de sa réussite à fédérer toutes les volontés du centre et de la droite. Si cette diversité n'était plus à l'ordre du jour, il faudrait le dire clairement et revenir à ce que la majorité a connu durant les vingt-cinq ans qui ont précédé 2002, c'est-à-dire aux anciennes familles politiques. Cherchons ensemble comment éviter ce retour en arrière, jalonné de tant de mauvais souvenirs.