Suite au sommet de Deauville, et en vue du conseil européen des 28 et 29 novembre, les chefs d'Etat allemand et français s'étaient mis d'accord pour une application plus sévère du Pacte de stabilité et de croissance, qui nécessiterait selon eux une révision du traité de Lisbonne. Si de nombreuses voix se sont élevées contre ce projet, la Commission européenne a surenchéri mardi 26 octobre indiquant préférer 'de loin' que la mise en place d’un mécanisme permanent pour éviter de nouvelles crises dans la zone euro se fasse 'sans changement de traité' "[La Croix].
Plus précisément, les deux Etats veulent changer le traité de Lisbonne pour "transformer en système pérenne le Fonds européen de stabilité financière (FESF) mis en place en mai pour trois ans afin d'enrayer la crise de l'euro" [Reuters], ce à quoi Olli Rhen a répondu que la Commission étudiait "les possibilités juridiques et les contraintes, mais nous ne voulons pas exclure une modification des traités au sujet du mécanisme de résolution des crises"[Reuters]. Parmi les nombreux opposants au projet franco-allemand, Viviane Reding qui s'en prend aux "deux Etats membres qui ont violé en 2004 et 2005 le Pacte de stabilité. Et ce sont les mêmes qui veulent aujourd'hui diluer encore un peu plus les règles. Les décisions de l'Union européenne ne sont pas prises à Deauville"[Euractiv.fr].
Néanmoins, le ministre autrichien des Affaires étrangères, Michael Spindelegger a affirmé que 'la situation épineuse devenait claire pour tout le monde', faisant référence à une discussion sur la modification du traité qui avait eu lieu ce week-end, un sujet à "haut risque politique" [Euractiv.com] selon le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères M. Asselborn.
La France, par la voix de Pierre Lellouche, s'est une nouvelle fois opposée au Luxembourg, puisque le Secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes a décrit ce nécessaire changement comme "une étape décisive", point de vue corroboré par Guido Westerwelle (ministre allemand des Affaires étrangères) affirmant qu' "il ne serait pas possible d'assurer plus de stabilité financière sans modifier le traité" [Euractiv.com].
A ce jour, certains comme le Luxembourg ou la République tchèque se montrent réticents car ils craignent d'ouvrir une "boîte de Pandore"[AFP], estimant que les futurs référendums relatifs à la modification du traité sont risqués.