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  • Bloavezh mat ha yec'hed mat

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    Claude Guillemain
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    De la part de Claude Guillemain (claudeguillemain@yahoo.fr)

  • La France vole vers un endettement record

    Bercy empruntera 188 milliards d'euros l'an prochain, un niveau jamais atteint. L'agence de notation Fitch invite Paris à mettre en place une politique budgétaire «crédible» sur plusieurs années.

    Pour convaincre la commission Juppé-Rocard de limiter au maximum le montant du grand emprunt, les fonctionnaires de Bercy avaient joué sur la corde patriotique : pas question qu'en 2010 la France s'endette plus que l'Allemagne. L'argument a fait mouche. Paris empruntera l'an prochain 20 milliards d'euros de moins que Berlin. Maigre consolation alors que dans l'absolu la France émettra en 2010 pour 188 milliards d'euros de nouvelles obligations, soit 23 milliards de plus qu'en 2009. Un record : il y a dix ans, la France empruntait moitié moins…

    Lors de la présentation du projet de loi de finances pour 2010, en septembre, le gouvernement tablait sur 175 milliards d'euros d'émission. La révision en hausse de ces projections s'explique par la décision prise dans l'intervalle par Nicolas Sarkozy de lancer un grand emprunt pour financer les dépenses d'avenir. L'État empruntera 22 milliards de plus.

    La dette publique française atteignait 1 430 milliards au 30 juin 2009. Elle devrait donc dépasser allégrement la barre des 1 600 milliards l'année prochaine. D'un point de vue purement technique, cette hausse de l'endettement ne pose guère de souci au ministère de l'Économie. L'Agence France Trésor (AFT), qui gère la dette de l'État sur les marchés, ­estime l'appétit des investisseurs suffisamment élevé pour absorber le papier. L'AFT prévoit notamment cette année de créer une nouvelle OAT à long terme à quinze ans et, surtout, n'exclut pas de lancer un emprunt de maturité, quarante ou cinquante ans. «Les taux à très long terme sont nettement au-dessous de la moyenne historique, ce segment profite d'une forte demande de certaines catégories d'investisseurs, comme les fonds de pension et les assureurs», souligne Philippe Mills, directeur général de l'AFT. «En 2009, notre taux d'emprunt à trente ans se situe près de 4,2 % alors que la moyenne depuis la création de l'euro était plutôt à 5 %

     

    Une politique de marketing très active

    Pour Laurence Boone, économiste chez Barclayus France, «le fait d'emprunter à très très long terme est assez habile, car cela met la dette en cohérence avec les dépenses d'avenir prévues par la commission Juppé-Rocard». L'AFT compte aussi poursuivre la vente des emprunts français dans le monde entier, via une politique de marketing très active. Résultat, selon des statistiques arrêtées à fin septembre, le stock de la dette française est détenu à 67,3 % par des non-résidents. «La détention de nos emprunts est répartie en trois tiers : un tiers d'investisseurs français, un tiers de membres de la zone euro et un tiers pour le reste du monde», résume l'AFT.

    Deux risques pèsent sur ce scénario. Une remontée des taux d'intérêt, tout d'abord, qui pourrait se produire courant 2010 si la Banque centrale européenne décide de remonter ses taux directeurs. Une défiance des agences de notation, ensuite. Pour l'heure, la France reste notée AAA, c'est-à-dire la meilleure catégorie possible. Mais dans une étude publiée ce mardi, l'agence Fitch sonne déjà l'alerte : «L'Angleterre, l'Espagne et la France doivent mettre en œuvre une politique budgétaire crédible dans les prochaines années, étant donné le rythme de dégradation de leurs comptes et les défis auxquels ils devront faire face pour stabiliser leur endettement.» Si ces trois pays n'y parviennent pas, avertit l'agence, «la pression s'intensifiera fortement sur leur notation». Une mise en garde on ne peut plus claire.

    » ANALYSE VIDÉO - «Les marchés peuvent absorber la dette»

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  • Copenhague entre gauchistes et financiers

    Source : http://www.insolent.fr/2009/12/copenhague-entre-gauchistes-et-financiers.html

    091221aDans tout scénario hollywoodien qui se respecte, quand les choses tournent mal à l'échelon de la Planète, seul le président des États-Unis peut et doit sauver le monde.

    En observant la neige qui tombait silencieusement, abondamment et impunément sous ma fenêtre, j'avoue n'avoir éprouvé que fort peu de sollicitude pour les gens qui se sont agités à Copenhague autour du réchauffement.

    Et, pour tout dire, leur déception en elle-même pourrait nous réjouir.

    Mais.

    Tout à la joie de contempler l'apparente vanité de leurs piétinements de cette mi-décembre on ne voudrait surtout pas gâcher ici le plaisir du lecteur.

    Voué d'évidence à l'échec, de par la procédure unanimiste suivie, l'accord climatique mondial a cependant gagné deux batailles qu'il eût mérité de perdre.

    La première enregistre le fait de sa légitimité. La voilà désormais majoritairement reconnue. En se dérobant à cette folie, la direction de l'État russe, par exemple, ne s'est pas sentie en mesure de la dénoncer. Partagée par de nombreuses personnes l'opinion réchauffiste, quoique dépourvue de base scientifique véritable, tétanise les gouvernants. Toutes sortes d'activistes monopolisent les tribunes, envahissent les rues, pérorent dans les médiats. Se postant eux-mêmes en experts, en procureurs et en juges, ils ne laissent pas la place à la moindre parcelle de doute. Les pires criminels peuvent recourir aux services d'un avocat. La défense du "système" ne saurait en bénéficier, car bien entendu il faut "faire payer les riches". Le slogan lancé par Maurice Thorez en 1936 prend une dimension mondiale. Le saint-jean-bouche-d'or s'appelle désormais Evo Morales. L'homme du moment, dictatorialement réélu à la tête de la Bolivie, a résumé, bellement et brillamment, la situation : "la cause réelle du changement du climat est le capitalisme". (1) Voilà une analyse saine et simple, et comme aurait pu le dire Christophe Colomb, "il suffisait d'y penser".

    On a entendu réclamer la "justice climatique". Un autre joli slogan est apparu. Il lâchait en quelque sorte le morceau, car la banderole proclamait sans périphrase : "il ne s'agit pas de changer le climat, mais de changer le système".

    Rarement la boucle de l'absurdie et de la colère creuse aura été aussi bien bouclée. Et puisque nous parcourons le riche domaine des citations d'hommes illustres, comment ne pas recourir à Salvador Dali. Oui, nous nous trouvons bel et bien confrontés à "oune entréprisse de crétinissathionne ouniversalle". Tellement plus parlant avec l'accent espagnol…

    Alors on peut s'interroger : à qui profite cet outrecuidant délire ? Où mène-t-il ?

    Et nous en arrivons ainsi à la deuxième victoire réchauffiste : celle du principe d'une indemnisation financière dont certains montants sont déjà fixés pour certaines échéances. Une nouvelle forme de ce qu'on appelait hier l'aide au développement va apparaître.

    Et on se prépare à réactiver de nouveaux flux financiers reversés – au moins : dans un premier temps – aux dirigeants du tiers-monde. Libre à chacun d'en interpréter les parts respectives de la compassion sincère, de l'hypocrisie, de la folie autodestructrice et du plus logique des cynismes.

    Parfois même on s'inscrit dans la sphère des réalités incontournables. La déforestation, les graves atteintes portées à l'écologie de la forêt de pluie, se voient dénoncées par le prince Charles de Windsor. Tel le grand dauphin se réveillant en 1701 pour faire accepter par Louis XIV le testament espagnol, cet éternel fiancé de la couronne propose de "trouver des alternatives durables". On ne peut que l'approuver, sur le principe au moins. Mais on n'omettra pas de souligner que la menace pèse autant et même plus sur l'écologie du Canada que sur celles, spectaculairement évoquées, de l'Amazonie ou de l'Afrique subsaharienne. (2)

    On a dès le départ postulé qu'il fallait, à ce seul titre, verser 7,2 milliards aux structures étatiques du continent noir. De quels budgets déficitaires, de la substance de quels contribuables occidentaux seront tirés ces versements, voila toute la question.

    Or, pour ces sommes, comme pour tous les dispositifs financiers dont les 10 pages d'accords signés à091221b Copenhague ont jeté les bases, vont se créer des fonds hautement spéculatifs destinés à les garantir. Globalement on se prépare à mettre en place des produits financiers, dérivés des redevances carbones. Et, pour ce faire, on retrouve dès maintenant la même cellule de banque Morgan, dirigée par la même mathématicienne, Mme Blythe Masters (3). Le monde lui devait déjà l'invention, agréée par Moody's en 1997, des "dérivés de crédits" CDS, d'où est venue la crise de 2008. Cet échafaudage invérifié et incontrôlable avait été conçu, au départ, comme tel. Il ne s'agissait pas, semble-t-il, d'une grosse erreur mais d'une volonté d'opacité.

    La cellule mathématico-financière avait pu la tester à partir de 1994 avec les indemnités de l'Exxon Valdez, refourguant le risque des énormes indemnités virtuellement (4) à la charge du pétrolier affréteur sur la BERD (5).

    Bien entendu l'irresponsabilité caractérisera le nouveau système. À Copenhague par exemple on est convenu de versements à hauteur de 100 milliards de dollars par an en faveur du tiers-monde à partir de l'année 2020. Que vaudra le dollar et combien de signataires de l'accord se trouveront encore en place ? Nul ne le sait, bien évidemment. Mais la nouvelle usine à gaz aura vu le jour. Quand le dispositif s'écroulera sous l'effet de la fraude, des guerres locales – vous voyez qu'on peut rester optimiste – des défauts de paiement ou simplement des procédures, certains s'aviseront peut-être de regarder les notations des agences monopolistes qui n'ont jamais rien vu venir.

    Madame Blythe Masters aura pris une retraite bien méritée et d'intelligents spéculateurs pourront dire merci aux agités gauchistes de Copenhague.

    JG Malliarakis
    2petitlogo


    Apostilles

    1. Cité par Le Monde du 18 décembre.
    2. Cf son point de vue publié dans Le Monde du 15 décembre.
    3. Très peu de sources francophones évoquent le personnage. Citons les courageuses exceptions : le blogue conservateur de Bernard Martoïa, repris par celui de Claude Reichman. En revanche la littérature de langue anglo-américaine abonde. À consulter : le livre de Gillian Tett, reporter du Financial Times Fool's Gold: How Unrestrained Greed Corrupted a Dream, Shattered Global Markets and Unleashed a Catastrophe.
    4. Finalement, grâce au jugement définitif de la Cour Suprême des USA rendu en juin 2008, la somme des dommages et intérêts à payer par Exxonmobil a été réduite à 500 millions de dollars. Le naufrage lui-même remontait à 1989. L'opération, initiée en 1994, de cautionnement du risque judiciaire aura été profitable.
    5. Théoriquement créé pour aider l'Europe centrale à se débarrasser de l'héritage communiste, cet organisme installé à Londres était dirigé par Jacques Attali. Il fut amené à en démissionner sur un parfum de scandale.