Le prix du pétrole augmente ou le prix des fruits et légumes diminue, les professionnels concernés manifestent, bloquent la circulation ou saccagent des rayons de supermarchés… et le gouvernement lâche des aides à ceux qui sauront se faire entendre en attirant les projecteurs médiatiques. Et il en est de même lorsque survient une intempérie, une épidémie ou autre aléa climatique inévitable.
Comme le gouvernement ne peut se procurer de l’argent qu’en prélevant sur les acteurs économiques, ces aides aboutiront à un accroissement de la charge fiscale contre laquelle se révolteront à nouveau demain les professionnels, les ménages ou les citoyens. Autrement dit, les français sont en train de s’étrangler eux-mêmes par l’intermédiaire des hommes politiques qu’ils conduisent aux affaires et contre lesquels ils manifestent ensuite.
La situation est folle et ubuesque mais voilà bien un des dangers de la démocratie lorsque les compétences de l’Etat et ses champs d’intervention légitime ne sont pas strictement encadrés.
Imaginez que j’étrangle une personne au point qu’elle parvient à peine à respirer. Constatant qu’elle est sur le point de succomber (alors que j’ai tout de même besoin de lui), je décide d’introduire dans sa bouche un tuyau qui envoie de l’air (une niche fiscale) pour l’aider à respirer. Evidemment, la situation est absurde : il suffirait que je cesse de l’étrangler. Et pourtant, c’est ce que nous faisons collectivement. On multiplie les tuyaux et les intraveineuses au point que les prétendus remèdes et aides sont sur le point d’achever le malade qui, sans toutes ces interventions, avec un corps en bien meilleure santé.
Le corps économique et social de la France souffre d’être martyrisé par un Etat étrangleur lui-même piloté par un gouvernement prisonnier des revendications corporatistes émanant de tout bord. Mais l’inégalable Frédéric Bastiat avait déjà prévu tout cela en dénonçant en son temps les funestes illusions [1].
Source : http://networkedblogs.com/p10488041?ref=nf