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Les tribulations de Barack, 1er président européen des Etats-Unis


Guy Millière, Metula News Agency, info # 010704/9 7 avril 2009
Obama Capitole
















La Russie et l’Iran ont quitté le statut des puissances autocratiques à surveiller, et sont devenus des partenaires...



Pendant quelques jours, les journaux des grandes chaînes de télévision françaises ressemblaient à des annexes de Gala, de Voici ou d’un autre magazine « people », selon l’expression consacrée. Il n’était question que des robes de la First Lady, du nombre de gardes du corps amenés avec lui par le quarante-quatrième président des Etats-Unis, de sa limousine, ou des six médecins qui l’accompagnent en permanence.

Et quand le Président lui-même apparaissait, c’était l’extase, l’adoration. Hier après-midi, le Président était en Turquie, et son discours a été relaté avec la même ferveur pratiquement idolâtre.

Ce n’est pas tant, dirai-je, qu’Obama est le premier président noir des Etats-Unis. C’est en réalité qu’il est le premier président européen des Etats-Unis. Et si vous me répondez que le beau Barack avait passé son temps, jusque là, entre l’Asie, Hawaï, le Kenya et la ville de Chicago, sans s’intéresser beaucoup à l’Europe, c’est que vous laissez de côté ses idées et sa formation.

Barack a, certes, été musulman jusqu’à sa conversion, il y a vingt ans, au christianisme façon théologie de la libération et racisme anti-blanc, tel que pratiqué chez Jeremiah Wright et pensé par James Hal Cone, l’inoubliable auteur de Black Theology and Black Power.

Mais il a aussi fréquenté les universités du Nord-est, le gauchisme politiquement correct et les formations d’agitateur social façon Saul Alinski. Les universitaires du Nord-est, les gauchistes et les agitateurs sociaux américains ont une propension très nette à mépriser ce qui est américain et à beaucoup aimer l’Europe, parce qu’elle est très socialiste, très réglementariste et qu’on y pratique la quête du consensus mou et l’éloge de la faiblesse.

Ils l’aiment plus encore aujourd’hui qu’elle décline et que les données démographiques la rendent crépusculaire, très différente de ce qu’elle fut voici peu encore.

A Londres, lors du G 20, Obama, s’est conduit en Européen, et c’est pour cela que les journalistes européens ont pu dire du sommet que c’était un succès. Certes, les pays européens ne se sont pas endettés en jetant l’argent par les fenêtres avec la frénésie hyper-inflationniste que déploie Obama aux Etats-Unis, mais ils ont promis de dépenser plus, et puis, surtout, ils ont obtenu que soit créée une instance de surveillance des échanges financiers mondiaux : ce n’est pas encore le gouvernement planétaire dont rêvent Dominique Strauss Kahn ou Jacques Attali, mais c’est un début.

Un chèque de sept cent milliards de dollars sera remis au FMI, qui pourra distribuer cet argent sur les cinq continents sans qu’il n’y ait, en contrepartie, la moindre création de richesse ; cela aura pour effet de multiplier les pauvres et les assistés.

Obama a, en outre, accepté, sans sourciller, que les hedge funds et les paradis fiscaux soient traités comme des boucs émissaires à sacrifier symboliquement sur l’autel de l’entente planétaire.

La crise dans laquelle nous sommes n’a pas été provoquée par la finance ou par la concurrence fiscale, bien évidemment, et il serait très difficile de démontrer que c’est parce que de l’argent transite par les îles Caïman ou par Singapour que les bourses du monde ont perdu plus du tiers de leur valeur depuis l’été dernier.

La crise, chacun le sait, trouve sa cause dans le laxisme monétaire du Federal Reserve Board (voir le livre de John Taylor, Getting Off Track, [Hoover Institution Press], ou le blog de Gary Becker) et dans l’obligation faite aux banques américaines d’accorder des prêts à des gens insolvables par l’intermédiaire du Community Reinvestment Act, version 1995.

Les produits toxiques devraient ainsi être plutôt définis comme des produits intoxiqués par l’interventionnisme étatique.

Prétendre, dès lors, remédier à des problèmes découlant de l’interventionnisme par de grandes louches d’interventionnisme peut sembler inepte. Mais voyons : s’il fallait s’arrêter à ce genre de détails, où serait la joie que dégage le fait d’être un homme politique ? Vous avez déjà vu des hommes politiques s’incriminer eux-mêmes ou l’interventionnisme? Non, bien sûr. Comme cela débouchera très vraisemblablement sur un prolongement de la récession, sur une montée accrue du chômage et de la pauvreté, il y aura un prochain G 20 pour en rajouter une dose.

Certains espèrent déjà que ce sera la mort de la liberté d’entreprendre et l’ouverture à la possibilité d’une bureaucratie omniprésente, voire d’un gouvernement planétaire, je l’ai dit plus haut.

La Chine observe tout cela du coin de l’œil, très intéressée, et tout à fait prête à rafler la mise si elle le peut. La bureaucratie gouvernante, on connaît en Chine, depuis longtemps. Pour qu’on en arrive là, il faudrait que le dollar cesse d’être la monnaie de référence, et que les droits de tirage spéciaux du FMI remplacent le dollar. Ce ne sera pas facile. Mais si on écoute Tim Geithner, ministre des finances d’Obama, et spécialiste de la planche à billets, ce n’est pas impossible.

Qui aurait dit, voici quatre ou cinq mois, qu’un pan entier de l’industrie automobile américaine serait nationalisé, et que le directeur général de la General Motors sous perfusion serait nommé par Obama lui-même ? Comme l’a expliqué, entre autres, Charles Krauthammer dans le Washington Post (« Obama's Ultimate Agenda », livraison du 3 avril), Obama a des projets ambitieux. Il veut faire avancer les Etats-Unis aussi loin que possible sur ce que Friedrich Hayek a appelé la « route de la servitude ».

Au vu de ce qu’il a fait en deux mois, on peut aisément imaginer, si rien ni personne ne l’arrête, ce qu’il pourra faire au cours des quarante six mois qui lui restent. D’autant plus que, en violation des principes fondamentaux de la Constitution, le Congrès a commencé à voter des lois rétroactives.

Un malheur n’arrivant jamais seul, le sommet très étatiste de Londres, lors duquel Obama a montré qu’il était un bon Européen par ses idées, a été prolongé par le sommet de Strasbourg. On en a parlé, en France, en soulignant que la France rejoignait toutes les structures de l’Otan. Mais seuls les derniers gaullistes, et les extrémistes de gauche et de droite ont pu y trouver à redire, dès lors que l’armée française seule est, de toutes façons, inefficace et impuissante, et que la diplomatie de la France a eu, ces dernières décennies, une tendance très nette à ressembler à une « politique arabe » qui était, en fait, une politique placée à la remorque des dictatures arabes les plus douteuses.

L’important n’est pas ce que fait la France, non. L’important, ce sont les orientations de politique étrangère prônées par Obama, et qui sont celles au service desquelles l’Otan a de fortes chances de se trouver mobilisée.

Or, là aussi, le Président des Etats-Unis a été très européen, s’est presque excusé d’être américain, a clamé que les Etats-Unis avaient été « arrogants », et j’en passe. La Russie et l’Iran ont quitté le statut des puissances autocratiques à surveiller, et sont devenus des partenaires à qui les Etats-Unis présentent, préventivement, un acte de contrition.

Les diatribes antisémites d’Ahmadinejad ou de Khamenei sont oubliées. Les assassinats de journalistes par Poutine et Medvedev et les propos bellicistes de ces derniers sont tombés dans les oubliettes.

En Afghanistan, on cherche avec ardeur, des "talibans modérés. Il n’y a plus, nulle part sur terre, de danger totalitaire, ou alors, chez les derniers militants d’al Qaëda, qui, bien sûr, ne doivent pas être confondus avec des islamistes ou avec les gens du Hamas, avec qui des diplomates suisses et suédois s’entretiennent déjà pour préparer la suite.

Le roi d’Arabie Saoudite a bénéficié à Londres d’une courbette obséquieuse de son loyal sujet, un ancien membre de la oumma qui a beaucoup étudié le Coran et qui, comme il l’a dit à Strasbourg, à une foule en liesse, ne pense pas que, parce qu’il s’appelle Barack Hussein, tous les problèmes du monde vont se résoudre d’un seul coup.

Les Européens ont apprécié, car ils savent que d’ici deux ou trois décennies, l’Europe sera musulmane et, en se conduisant comme il s’est conduit, en parlant comme il l’a fait, Barack a montré une fois encore qu’il était un bon Européen. A Ankara, deux jours plus tard, c’est le même homme qui a déclaré que la culture islamique avait grandement contribué à faire des Etats-Unis ce qu’ils sont aujourd’hui. Ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait remarqué jusque là.

L’Otan, à Strasbourg, a montré son unité, certes. Mais si on demande pour quoi faire, la réponse est hélas claire en ce contexte : à ce rythme, l’Otan ne sera bientôt plus l’organisation de défense des valeurs de ce qui s’appelait le monde libre, mais l’organisation du monde asservi, tendant à ses anciens ennemis des verges et des fouets pour se faire battre.

Les gauchistes frénétiques, à Londres et à Strasbourg, n’ont pas compris. Ils ont détruit des bâtiments. Les dignitaires paradant dans ces deux villes, eux, étaient plus sérieux, ils s’employaient à changer l’ordre du monde, et pas du tout pour le meilleur. Comprenaient-ils tous ce qui se jouait ? Ce n’est pas certain.

Dois-je l’ajouter ? A Strasbourg, plus encore qu’à Londres, on a vu des drapeaux palestiniens. Mais à Strasbourg comme à Londres, les amis et compagnons de route du terrorisme palestinien étaient, surtout, à l’intérieur des palais de conférences.

Signe des temps qui s’annoncent : pour devenir Secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen a dû présenter des excuses publiques pour le fait qu’un journal danois avait publié des caricatures désobligeantes pour le Prophète.

La presse est-elle encore libre au Danemark ? Si oui, c’est une liberté très provisoire, sans doute. Comme la liberté de la presse ailleurs dans le monde vraisemblablement. Dois-je dire la place qui reviendra à Israël dans ce monde là ? C’est inutile, je pense. Pour de plus amples explications, relisez dans ces colonnes le « plan de paix saoudien », dont Obama a dit qu’il lui servirait de base pour toute négociation ultérieure.

Il est vrai - ce qui devrait rassurer -, que, pour le Secrétariat d’Etat américain, le terrorisme n’existe plus : il s’agit de « désastres créés par l’être humain ». C’est officiel : plus de terrorisme. N’est-ce pas superbe…

Autre élément rassurant : la guerre contre le terrorisme n’existe plus non plus. Il faut dire « opérations de contingence outremer ». C’est officiel aussi. Plus de guerre… Si vous n’êtes pas extatique, c’est que vous n’avez pas compris que chanter « peace and love » à un djihadiste va le conduire à délaisser les explosifs pour ressusciter le mouvement hippie. Les habitants de Sdérot auraient dû y penser depuis longtemps.

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