Depuis les dernières guerres subversives dites de libération, les Français connaissent un état de paix apparent néanmoins fragilisé par les soubresauts d'un monde désormais totalement ouvert. Ainsi sommes-nous confrontés à des défis inédits, imprévisibles et incalculables.
La guerre mondiale la plus sournoise et la plus inhumaine, car la plus lâche, a été déclarée le 11 septembre 2001 à l'ensemble du monde libre; un état de guerre totale qui n'empêche nullement les belles âmes pacifistes de plaider pour un nouveau Munich planétaire.
En Afghanistan, la France peut-elle seulement imaginer de rendre le terrain aux ennemis mortels que sont Al Qaida et les Taliban, jetant alors à nouveau le peuple afghan dans les affres d'un obscurantisme d'autant plus enragé qu'il se sent idéologiquement de plus en plus isolé ?
Je n'aime pas du tout la façon dont les médias rapportent et commentent la terrible embuscade qui a coûté la vie, aux abords de Kaboul, à 10 soldats français et blessé vingt-et-un autres, allant jusqu'à jeter le doute sur la valeur au combat de notre hiérarchie militaire.
En effet, par le biais de déclarations recueillies sous anonymat auprès des soldats français blessés, la presse et la télévision essaient d'instiller habilement dans les esprits que notre participation aux combats en Afghanistan serait discutable si ce n'est même illégitime.
En France, tous ceux qui, depuis plus de quarante ans, ont eu la chance de n'avoir connu aucune guerre devraient néanmoins faire l'effort salutaire d'écouter les anciens qui, eux, savent mieux que quiconque que le monde n'est et ne sera jamais exempt de dangers.
La troisième génération du feu, la mienne, a connu dans le djebel algérien et à répétitition des situations analogues qui n'avaient rien à envier en puissance et en férocité à ce qui vient de se passer en Afghanistan : nous ferions donc bien d'en réapprendre l'implacable réalité.
Si nos familles, naturellement, tremblaient quotidiennement et en silence pour leurs enfants appelés ou rappelés sous les drapeaux, celles-ci, dans mon souvenir, faisaient preuve d'une grande abnégation dans leur certitude que nous ne faisions que notre devoir.
Aussi est-ce bien l'état de délabrement moral auquel est parvenu notre pays qui, chez moi, suscite toutes les craintes; notre intelligentsia, me semble-t-il, n'a de cesse d'annihiler ce qui peut rester de cran à un peuple français que son histoire récente, certes, n'a pas épargné.
Mais sur ce point précis, je suis particulièrement révulsé par le mauvais rôle de pleureuses professionnelles joué par les médias qui, ce faisant, se rendent complices d'une entreprise de démolition morale sans précédent, jusqu'à débiliter l'âme d'un grand peuple.