Prise de position publique de Eliette Carlier, sur le blog de AL 13:
http://al13.hautetfort.com/archive/2007/04/18/peut-on-limiter-la-liberte-d%E2%80%99expression.html
La plupart d’entre nous, adhérents AL, avons rejoint le parti avec enthousiasme et l’idée de diffuser les idées libérales quitte à nous battre contre tous, puisque la France semble profondément antilibérale si l’on s’en tient à la liste de candidats à la présidentielle. L’un des aspects essentiels du libéralisme est la défense des libertés individuelles contre la toute puissance de l’état . Le centralisme bureaucratique étant à la base même de la doctrine socialo-communiste dont se réclame haut et fort la gauche française, nous ne sommes pas à gauche !
Alternative Libérale qui ne se veut ni de droite ni de gauche, soutient Bayrou , candidat UDF, en principe de droite. Or, une partie de la gauche fuit les rangs de Ségolène (on les comprend) et se presse chez François, pas Hollande, Bayrou. Mais ils débarquent avec leurs convictions collectivistes, leur comportement de détenteurs de vérité, et une grosse dose d’opportunisme puisque ce François là est à présent crédité par les sondages d’un pourcentage de voix le propulsant au second tour et même à l’Elysée. Ainsi, Bayrou ayant des chances de devenir président, les amis rappliquent ! Les démarches de Rocard et Kouchner en faveur d’une alliance de la gauche et de l’UDF placent ce regroupement à gauche contre un Sarko de droite. Un des arguments du Codir pour justifier le soutien à l’UDF était de nous éviter d’être étiquetés à droite, nous voilà à présent carrément à gauche. Donc chers collègues d’AL vous soutenez sans l’avoir voulu une candidature de gauche ! CQFD. Il vaut mieux que ce soit clair.
Je devrais dire la direction d’AL s’est ralliée à Bayrou puisque la base n’a pas été consultée ni même avertie, et elle reçoit même des directives sur la manière de contacter « son UDF locale » et de participer à sa campagne ! D’où grosse colère, mécontentement , consternation, incompréhension ou acceptation passive ; je suppose qu’il y en a qui disent pourquoi pas faute de mieux ; bon, c’est selon votre nature individuelle, moi c’est grosse colère. Mais en tout cas impression de ne rien contrôler, d’être considéré comme des simples exécutants aux ordres de, ou au service de, bref de s’être fait avoir. Parce que le libéralisme, c’est pas ça du tout et le libéralisme, ça manque beaucoup dans le fonctionnement d’AL. D’accord c’est un jeune parti, et il y a la légitimité des fondateurs mais ça va durer combien de temps ça ?
Et le coup médiatique ( !!!) dont on nous rebat les oreilles , ça a nous a apporté quoi à nous ? La rébellion ou la désertion d’une partie des adhérents, mais au fait combien ? Sur l’Intranet AL rien de tout cela ne transparaît , pas grand chose à se mettre sous la dent en ce moment ; SILENCE ASSOURDISSANT ! Les responsables interrogées éludent la question ou minimisent la réaction des adhérents. Donc manque de transparence et de démocratie. Le Codir aurait-il pris le risque de perdre une partie de adhérents , dans le genre « ça passe ou ça casse » ? Merci ! Ca nous fait bien plaisir ! Essayer de couvrir ce qui se passe réellement, agir en secret, c’est ouvrir le champ à toutes sortes de bruits et de rumeurs, et crée une atmosphère malsaine de méfiance et de haine.
Pendant les jours qui ont suivi le ralliement, des protestations très rafraîchissantes dans leur spontanéité, ont surgi de partout et continuent de s’exprimer sur le blog Paris libéral qui n’a pas encore été repris en main, ou sur d’autres blogs. Donc mécontentement il y a, quelle qu’en soit l’ampleur. Cette affaire démontre bien les dangers du centralisme et de l’absence de courants de pensée divergents. En démocratie, il y a toujours une opposition. Les méthodes auto rita ires ne peuvent en aucun cas se manifester dans le fonctionnement d’un parti qui se veut libéral. Même si la France a un surmoi de gauche, même si elle se prétend antilibérale, nous vivons dans une société où nous pouvons nous exprimer librement, SI NOUS LE VOULONS BIEN. Il serait naïf de croire qu’on peut priver qui que ce soit de parole au siècle de la communication de masse et d’Internet et ce serait une grossière erreur d’essayer.
Eliette