Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

groupe des sept

  • Le quasi mutisme du G7 sur les changes implique un dollar faible

    Reuters Andrew Torchia

    http://fr.news.yahoo.com/4/20091004/tbs-g7-chine-7318940.html

    Le Groupe des Sept (G7) n'ayant rien apporté de neuf sur la question des taux de change, le dollar pourrait s'en ressentir dans les mois qui viennent, au risque de devenir incontrôlable.

    Dans les moments qui ont précédé la réunion des grands argentiers du G7 samedi à Istanbul, des discussions très poussées se sont tenues quant à l'opportunité de faire savoir clairement au marché que le G7 n'autoriserait pas le dollar à partir en vrille, ont dit plusieurs sources du G7.

    Ce ne sont pas tant les taux de change en eux-mêmes qui préoccupent les autorités - l'excédent commercial de la zone euro a, par exemple, atteint les 12,6 milliards d'euros en juillet - mais le risque de voir la tendance baissière du dollar devenir incontrôlable si les taux de la Réserve fédérale restent toujours aussi bas ou si les USA ne font rien pour mettre un terme au gonflement de leurs dettes, expliquent des responsables du G7.

    Mais le communiqué final du G7 ne comportait rien qui témoigne d'un engagement plus fort sur les changes, se contentant de confirmer celui publié à l'issue de la réunion d'avril dernier.

    "Une instabilité excessive et des mouvements désordonnés au niveau des taux de change ont des implications négatives pour l'économie et la stabilité financière. Nous continuons de surveiller de près les marchés des changes et de coopérer lorsque cela s'impose", dit le communiqué.

    Le G7 "ne s'immiscera pas dans la tendance baissière de fond du dollar", résume Chris Turner (ING), anticipant un dollar tombant à 1,55 par euro d'ici la fin de l'année contre 1,45 actuellement.

    Pressé par les Européens, le secrétaire au Trésor Timothy Geithner a pourtant martelé le message habituel des autorités américaines, à savoir que les USA avaient intérêt à avoir un dollar fort.

    Mais il a également dit qu'il fallait un nouveau modèle de croissance au niveau mondial, en vertu duquel les Américains dépenseraient moins et épargneraient plus, tandis que d'autres pays, tournés essentiellement vers une croissance par l'exportation, se réorienteraient vers leur demande intérieure.

    Une forte baisse du dollar passerait pour un bon moyen d'y parvenir, car elle doperait les exportations des USA et permettrait au moins en théorie de réduire leur imposant déficit commercial; c'est du moins ainsi que le marché des changes peut comprendre le message.

    POTS CASSÉS

    Un autre élément est susceptible de plomber le dollar dans les mois qui viennent: le fait que le G7 n'ait toujours pas fait de progrès apparents en vue de persuader la Chine de laisser s'apprécier le yuan.

    Un yuan plus fort aurait pour effet théorique de réduire le déficit commercial américain vis-à-vis de la Chine, ce qui épargnerait aux USA la peine de laisser le dollar se déprécier vis-à-vis des autres monnaies pour rééquilibrer leurs comptes.

    La ministre de l'Economie Christine Lagarde a fait référence à cette perspective cette semaine lorsqu'elle a dit qu'il était hors de question que l'euro paie les pots cassés d'un ajustement de la parité dollar/yuan.

    Mais la Chine a maintenu le yuan pratiquement étale contre le dollar depuis que la crise financière a pris toute son ampleur en juillet 2008 et certains contrats de change à terme induisent une hausse du yuan de 2,8% seulement contre le dollar sur les 12 mois à venir.

    Rien dans le communiqué du G7 ne montre que la situation ait progressé sur ce plan. Le G7 se contente de réaffirmer que la réforme des changes que la Chine promet d'engager depuis des années "doit aboutir à une appréciation continue" du yuan, sans horizon temporel défini.

    Une semaine plus tôt à Pittsburgh, le Groupe des Vingt, qui inclut, outre les pays du G7, des puissances économiques émergentes comme la Chine et l'Inde, n'avait pas davantage insisté sur les changes et encore moins sur le yuan.

    Version française Wilfrid Exbrayat